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- 15 Sivan 5773 - 24 Mai 2013
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Vous pourrez lire ci-dessous un texte sur mon livre Hérésies paru sur le site DesInfos.com, un site consacré à la défense d'Israel et du peuple Juif. En le lisant, vous comprendrez que j'en sois très flatté.
Étrange paradoxe: deux sites européens, Dreuze et Des Infos, louangent mon livre...alors que le quotidien pour qui je suis un chroniqueur régulier n'a même pas daigné en dire un mot. Il faut croire que les mal-pensants sont comme les prophètes...ignorés dans leur propre bourgade!



Jacques Brassard ou la sagesse d’un hérétique

Hélène Keller-Lind
vendredi 24 mai 2013
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De ce côté de l’Atlantique, le nom ne dira pas grand chose, mais au Québec Jacques Brassard on connaît. Plusieurs fois ministre, député réélu pendant plus de vingt-cinq ans reconverti dans le journalisme et blogueur convaincu, il affirme tranquillement des convictions bien ancrées et fondées sur une longue réflexion. Qui vont souvent à contre-courant de celles qu’affichent la plupart des politiques, journalistes et autres intellectuels en place. D’où le titre de son ouvrage, « Hérésies », publié par Daniel Laprès, un éditeur allant lui aussi volontiers à contre-courant. On y appréciera les différences mais aussi les similitudes avec le cas français, l’accent et l’humour en prime.

L’ouvrage « Hérésies » se lit avec bonheur. Car l’auteur Jacques Brassard s’exprime avec une faconde des plus savoureuses, drôlerie et humour, n’hésitant pas à utiliser mainte expression bien du terroir. Québécois, en l’occurrence. Ce qui marque une identité bien affirmée, et on touche là aussi au fond, mais qui ajoute à la saveur du texte, pour un lecteur canadien français « pure laine » mais d’avantage encore, sans doute, pour un lecteur français de France ou d’ailleurs.
Pour ce lecteur-là, l’ouvrage fait découvrir un Québec souvent peu ou mal connu. Car Jacques Brassard a été député pendant vingt-six ans et plusieurs fois ministre, puis chroniqueur dans deux quotidiens et blogueur assidu. C’est donc de l’intérieur que l’on découvre avec lui les rouages de cette province canadienne pas comme les autres puisqu’elle est peuplée majoritairement depuis 400 ans de Français et de leurs descendants installés en Amérique du Nord, avec un certain désir d’indépendance, désir que partage Brassard, qui souhaite ardemment que le Québec se sorte d’une impasse financière qui le place au bord du gouffre, dit-il. Car « l’État québécois est parmi les plus endettés et les plus taxés » au monde, les gouvernements successifs ayant privilégié l’augmentation des taxes pour continuer à financer de grands programmes de l’État. Notamment, dit-il, « un service de santé » qui pourtant se dégrade de jour en jour. Un système étatisé, coûteux et inefficace, dit-il, préconisant l’introduction d’une dose de privé pour y remédier. Comme il le fait dans d’autres domaines, cet ancien gauchiste, de son propre aveu étant devenu de droite.
Autre problème qu’il examine et dénonce : celui d’un autre dogme ayant pour nom le multiculturalisme, qui entraîne un renoncement à son identité propre, judéo-chrétienne, en l’occurrence. Héritage relativisé, y compris à l’École avec une « ratatouille multiculturelle, le cours d’Éthique et Culture religieuse ». Le Québec étant terre d’immigration il avertit : « le processus d’intégration des immigrants doit conduire à terme à l’assimilation. L’Europe nous montre où peut conduire la non-intégration des nouveaux-venus à la communauté nationale : une islamisation intensive de quartiers des grandes villes... » et ce qui en découle. Il ajoute que « c’est dans la métropole (Montréal) que la dévastation multiculturaliste prend une ampleur angoissante ». Il cite à cet égard le sociologue Mathieu Bock-Côté, qui préface son ouvrage, pour qui « il est en train de se forger une nouvelle identité multiculturelle montréalaise distincte de la communauté nationale majoritaire ayant pris racine dans la vallée du St-Laurent il y a 400 ans. Nous sommes ceux qu’on appelle les « de souche » ou avec encore plus de mépris « les souchiens ». Phénomène constaté également dans l’Hexagone, on le sait...
Au-delà de l’aspect québécois du constat, l’aspect universel
Et Jacques Brassard de dénoncer les tabous qui bloquent le système, les corporatismes, l’aveuglement de la classe politique, y compris de son ancien parti, le Parti québécois, aujourd’hui au pouvoir, de la plupart des journalistes, des syndicalistes, etc. Une réflexion qui trouvera sans doute un écho de ce côté-ci de l’Atlantique. Car, au-delà des aspects spécifiques de ce qu’il décrit et commente, il y a la valeur plus universelle de son constat, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Ce volet, est évoqué plus particulièrement dans la troisième partie de l’ouvrage intitulé « le Québec à la croisée des chemins ». Il y parle aussi d’un personnage politique d’extrême gauche, Amir Khadir, qu’il appelle « l’agité du Plateau », le Plateau de Montréal étant un quartier prisé des bobos – et des Français, d’ailleurs –. Personnage qu’il présente ainsi : « Le camarade Khadir, c’est surtout l’incarnation accomplie de l’écolo-socialisme québécois, crachant à tout vent sa haine inextinguible de l’entreprise privée capitaliste ». Qui est également aussi, cela va de soi, d’un « anti-américanisme pathologique » et « un antisioniste enragé » . Jacques Brassard rappelant que « l’antisionisme est la forme contemporaine de l’antisémitisme ».
Une question qu’il examine de plus près, citant des sources comme Pierre-André Taguieff, Michel Gurfinkiel, Guy Millière ou Emmanuel Navon, dans la seconde partie du livre, « Civilisation occidentale et Israël : notre devoir de solidarité ». Devoir car, au-delà de la justice, rappelle-t-il mainte fois, l’identité québécoise est avant tout judéo-chrétienne. Il dénonce la délégitimation et la diabolisation d’Israël, la haine du Juif et de l’État juif « axe doctrinal de l’islamisme radical », citant « théocratie iranienne, Hamas, Hezbollah, Frères Musulmans, Al Quaïda, Fatah, etc. » et « les occidentaux, surtout de gauche, qui soutiennent la position antisioniste des islamistes de tout poil, et tout particulièrement celle des Palestiniens ( incarnant à leur yeux la Victime exemplaire et l’Opprimé par excellence) ».
L’auteur dénonce aussi un travers bien installé au Québec mais qui ne peut toucher la France dans ce domaine, grâce à la législation française et en dépit de tentatives répétées, à savoir le « boycott des produits d’Israël ». Jacques Brassard tourne en dérision l’accusation d’apartheid utilisée pour tenter de justifier ce harcèlement de commerçants québécois qui vendent ce type de produits, déplorant « l’indifférence de nos belles âmes », fermant par ailleurs les yeux sur toutes les violations, souvent graves, des libertés religieuses dans le monde musulman. Les mécanismes, on le voit, sont identiques en la matière des deux côtés de l’Atlantique.
Dans la première partie du livre Jacques Brassard évoque ce qu’il qualifie de « notre clergé verdoyant ». Clergé car le Québec a longtemps été très catholique, une part intégrante de l’héritage culturel québécois. Mais aujourd’hui, dit-il, ce clergé-là a été remplacé par un autre : celui de la doctrine écologique, élevée au niveau de croyance et de dogme. Une idéologie, un « catéchisme » qu’il met en pièces avec saveur, citant des scientifiques comme Claude Allègre – moqué en son temps en France – ou un rare scientifique « climato-sceptique » québécois, Reynald du Berger, dénonçant le « climategate la manipulation avérée de données scientifiques de la part de l’organisme chargé d’étudier le réchauffement climatique – mais aussi le fait que le taux de CO2, un gaz nécessaire, dit-il, continue de monter alors que le climat se refroidit depuis quinze ans maintenant. Il démonte les rouages de l’affaire, nombre de politiques et de journalistes en ayant été partie prenante, en privilégiant les thèses écologistes et en taisant les thèses, voire les preuves contraires. Alors que les accords passés – ou pas, d’ailleurs – comme celui de Kyoto, ont beaucoup nui à l’économie des pays signataires. Il y voit la volonté gauchiste de mettre l’homme au banc des accusés, alors qu’il n’est guère coupable de feu le réchauffement climatique.
Daniel Laprès, un éditeur québécois engagé
Jacques Brossard rend hommage à « l’éditeur Daniel Laprès sans qui ce livre n’aurait pas vu le jour », certains « bien-pensants » allant même jusqu’à enjoindre publiquement de le faire taire. Sans doute est-ce parce que, justement, Daniel Laprès fait partie de ceux qui, tel Jacques Brassard, se situent parmi les « mal-pensants en rupture de ban avec une bien-pensance oppressante ». Ancien conseiller de deux ministres canadiens des Affaires étrangères, Lloyd Axworthy et Bill Graham, il caressait depuis longtemps, nous a-t-il confié, le projet de créer une maison d’édition, compte tenu des difficultés à publier certains points de vue au Québec. Y compris celui de Jacques Brassard, pourtant ancien ministre de premier plan. Les « textes mordants, jouissifs » de Brassard, de même que sa personnalité l’ayant séduit, Laprès l’a contacté et c’est ainsi qu’est né « Hérésies ». Ce que Jacques Brassard écrit sur son appui sans réserve à Israël, dit l’éditeur, est d’autant plus important que cela représente l’opinion d’une personnalité publique reconnue et appréciée de nombreux Québécois. Il se dit donc très fier d’être celui qui aura publié les propos de Jacques Brassard.
C’est d’ailleurs un thème qui lui tient beaucoup à cœur. Déjà pro-Israël, il se rendit compte avec la campagne de harcèlement menée contre des commerçants montréalais vendant des produits israéliens, de la dimension haineuse, raciste et totalitaire des anti-israéliens. Le premier ouvrage que sa maison d’édition a fait paraître, il y a moins d’un an, est « Les faces cachées d’Amir Khadir », qui évoque d’ailleurs largement ce sujet, au point selon l’éditeur de contenir « la première défense élaborée d’Israël à avoir été publiée au Québec ». Amir Khadir est ce politicien démagogue d’extrême gauche également mentionné par Jacques Brassard et qui dont la hargne anti-Israël est, selon Daniel Laprès, « une évidente démonstration de la nécessité pour nous Québécois de défendre Israël » et de lutter contre l’antisémitisme, notamment sous sa forme antisioniste. Il rappelle, à cet égard, que les Québécois avaient, dès 1807, élu « le premier député juif élu en Amérique du Nord et dans l’Empire britannique, Ezekiel Hart, né à Trois-Rivières au Québec ». Même si cette élection suscita la controverse…
Quant à l’identité québécoise, tout comme Jacques Brassard, l’éditeur y est particulièrement attaché et, comme lui, il la voit menacée par « l’immigration islamiste massive et par les politiques aberrantes imposées dans le système scolaire par la bureaucratie multiculturaliste du ministère de l’Éducation, qui d’ailleurs préside à un désastre en ce qui concerne la qualité de l’enseignement de la langue française, un enjeu pourtant crucial pour l’identité québécoise ».
Et, petit clin d’œil de l’histoire, c’est avec un grand plaisir que Daniel Laprès, mélomane passionné et grand admirateur de Charles Munch (1891-1968), qui dirigea, entre autres, de nombreux concerts de l’Orchestre Philharmonique d’Israël ainsi que de l’Orchestre Symphonique de Montréal, deux orchestres pour lesquels Munch s’était pris d’affection, découvrit que ce chef d’orchestre particulièrement réputé avait été l’un des fondateurs enthousiastes de l’Association États-Unis-Israël lorsqu’il était le chef principal du très prestigieux Boston Symphony, de 1949 à 1962.


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