jeudi 28 octobre 2010

RETOUR DE L'ANTIAMÉRICANISME

Je ne vous fais pas une grande prédiction en vous disant que, le 2 novembre prochain, Barak Hussein Obama va subir une sacrée dégelée aux élections de mi-mandat. Les Républicains devraient redevenir majoritaires à la Chambre des Représentants et gagner des sièges au Sénat. Tous les sondages l’indiquent et le niveau de réprobation très élevé dans l’opinion américaine envers les politiques furieusement étatistes du Président annonce également une débâcle électorale pour les Démocrates.

Rendez-vous compte? Le Messie est redevenu (et assez vite) une être humain! Et les Américains, mécontents et insatisfaits de l’interventionnisme débridé de l’administration Obama, effrayés par l’ampleur de la dette publique et des déficits budgétaires, parfaitement conscients que les plans de relance extrêmement coûteux n’ont pas résolu la crise, s’apprêtent à enlever au Sauveur de la Nation sa majorité au Congrès.

«Les militants du Tea Party, écrit Sébastien Castillon, de la Menapress, incarnent une particularité américaine qui n’a presque pas d’équivalent en Europe (j’ajouterais au Québec aussi) : l’existence d’une part importante de la population qui est convaincue que la politique et le gouvernement ne sont pas la solution; que l’objectif des citoyens doit être de tenir les hommes politiques à l’écart de leur vie et non de leur extraire des avantages supplémentaires; et que l’on sort d’une crise par le travail et l’épargne, non par la redistribution et l’impulsion publique. En temps normal, ces Américains ne sont logiquement pas impliqués en politique, puisqu’ils considèrent que le rôle de la politique doit être limité autant que possible. Il aura fallu, pour en faire des militants, que le Président Obama et le Congrès Démocrate commencent à mettre en œuvre, agressivement, une philosophie politique opposée à la leur : une doctrine qui veut que le gouvernement est la solution à tous les problèmes et que l’on peut sortir d’une crise par la nationalisation de secteurs entiers de l’économie (santé, automobile), la multiplication du nombre de fonctionnaires, l’augmentation de la dette publique et la redistribution des revenus.»

Dans de telles circonstances, c’est-à-dire une défaite cinglante du Messie, attendez-vous à voir réapparaître, dans le monde médiatique, l’indestructible antiaméricanisme de la gauche. Surveillez bien les commentaires le soir du scrutin et lisez bien la prose pleine de dépit et de mépris des chroniqueurs parentés.

Toute cette glose macérant dans l’amertume tentera de répondre à l’horrible question suivante : Comment les Américains ont-ils pu oser déboulonner la statue du Rédempteur? Pourquoi un tel manque de savoir-vivre? Et la réponse est bien connue (elle a déjà été servie lors de la réélection de George W. Bush) : c’est, nous dira-t-on, le retour, sur la place publique, et le triomphe des abrutis et des tarés de l’Amérique profonde (profond dans le sens de «trou perdu peuplé de crétins racistes») qui n’ont pas compris le transcendant message du Sauveur!

Ce n’est absolument pas (ben voyons donc) parce qu’Hussein Obama leur a foutu sur le dos une dette colossale pour financer un plan de relance qui n’a donné aucun fruit;

Ce n’est absolument pas parce qu’Obama n’a pas réussi à faire baisser le taux de chômage sous la barre de 10% (quand même!);

Ce n’est sûrement pas parce qu’il a réussi, en maquignonnant à fond, à obtenir de justesse l’adoption par le Congrès d’un régime de santé bureaucratique et ruineux (alors que plus de 80% des Américains étaient satisfaits de leur système de santé);

Ce n’est sûrement pas parce que, sur la scène internationale, il a multiplié les courbettes obséquieuses devant les despotes de la Planète;

Ce n’est certes pas parce que, à toutes fins pratiques, il a décidé de laisser le régime totalitaire des mollahs se doter de l’arme nucléaire;

Ce n’est absolument pas parce que son aversion pour Israël, la seule vraie démocratie du Moyen-Orient, lui inspire des manœuvres et des pressions insoutenables sur l’État Hébreu alors qu’il est tout en gentillesse et en mollesse à l’égard de l’islamisme.

Non, ce n’est pas du tout pour ces raisons que les électeurs américains vont récuser la vision du Grand Timonier de Washington. Bien sûr que non! Nos scribes et nos experts vont nous expliquer en long et en large que les citoyens américains sont trop gnochons et trop morons pour apprécier et comprendre la grandeur, la clairvoyance et la sublimité du Génie du Potomac!

Moi, le 2 novembre au soir, je vais me réjouir que les gnochons et les morons de la «profonde Amérique» aient décidé de rogner les ailes du Parangon de la Maison Blanche! Il sera moins nuisible. Et je suis à peu près certain que, dans deux ans, ils vont le renvoyer à Chicago.

Et à partir de là, un grand débat va s’enclencher aux États-Unis pour déterminer qui, de Jimmy Carter ou de Barak Hussein Obama, aura été le plus mauvais Président de l’histoire contemporaine.



Jacques Brassard

dimanche 24 octobre 2010

L'IMPOSTURE CLIMATIQUE

(Voici le texte de mon allocution prononcée lors du colloque de Réseau Liberté-Québec dans un atelier dont le thème était le climato-scepticisme. M. Reynald Du Berger, géologue, a traité de la dimension scientifique de la question. Moi, j’ai plutôt examiné le phénomène du réchauffisme sous l’angle idéologique. À partir de la question suivante : Comment se fait-il qu’une théorie (le réchauffement anthropique), malgré le fait que, sur le plan scientifique, elle est pratiquement en miettes, continue de dominer sur la scène politique et dans l’opinion?)



Depuis que je suis retraité (2002), je me suis beaucoup intéressé à la question climatique. Je ne suis pas climatologue, évidemment. Mais je constate que tous les chamans québécois du réchauffisme n’en sont pas non plus. Claude Villeneuve détient un bac en biologie. Jean Lemire aussi. Steeve Guilbeault, le baratineur d’Équiterre, a fait des études en théologie. Même Hubert Reeves, exceptionnel astro-physicien, n’est pas plus qualifié pour dogmatiser sur les ours blancs ou le temps qu’il fera dans cent ans. En fait, si tous les non-spécialistes se taisaient tout d’un coup (y compris ma modeste voix), il y aurait un silence monacal.

N’étant donc pas spécialiste, j’ai beaucoup lu sur la question et j’ai beaucoup examiné les positions de ceux qu’on appelle les sceptiques.

Et ce que j’ai surtout constaté, c’est qu’en climatologie la démarche scientifique avait été très tôt viciée, corrompue, gangrenée par l’idéologie.

Toute démarche scientifique est fondée sur le doute et l’esprit critique. Toute hypothèse, toute théorie est soumise au débat, souvent invalidée et remplacée par une autre. C’est ainsi que ça fonctionne dans la plupart des sciences : physique, chimie, astronomie, anthropologie. Mais il y a une science qui a le privilège d’échapper au doute, à la critique et à la remise en question, et c’est la science du climat. Ça a commencé dès la fin des années 80. Plusieurs considèrent que le témoignage de James Hansen (climatologue de la NASA) devant le Sénat américain est un évènement décisif, un moment charnière, dans le processus de transformation de la climatologie en idéologie écolo-politique. «Nous sommes responsables du réchauffement!», lance-t-il comme un cri d’alarme.

Qu’est-ce qu’une idéologie? J-F Revel nous dit que c’est « une construction à priori, élaborée en amont et au mépris des faits».C’est un système explicatif de la réalité, mais fermé. La science, elle, est un système ouvert.

En matière de climat, très rapidement, la théorie mise de l’avant voulant que la Terre se réchauffe et que la cause de ce réchauffement soit les gaz à effet de serre, et surtout le CO2 émis par les humains et leurs activités consommatrices d’hydrocarbures, cette théorie va se figer, se scléroser et devenir un dogme intouchable et immuable. Et pour défendre et propager ce dogme, on va voir se constituer une grande secte internationale écolo-réchauffiste, avec son credo, ses rituels, ses grand-messes festives…et même sa procédure d’excommunication. Et dans chaque pays occidental, on va voir apparaître une ribambelle de chamans consacrés à la propagation de la Vraie Foi. Toutes les brigades verdoyantes de l’Occident tout entier vont trouver dans cette vulgate réchauffiste l’idéologie susceptible de transformer le Monde.

Car d’autres dogmes vont se greffer au dogme central. Par exemple, celui qui affirme que l’humanité est une espèce ontologiquement malveillante, nuisible, mauvaise, qui se plaît à maltraiter Gaïa, Mère-Nature. Un autre dogme (celui-là capital en matière d’action) découle du premier. Et il consiste à considérer le mode de production industrialo-capitaliste et la société de consommation qui en résulte, tous deux responsables des émissions de ce gaz diabolique, le CO2, comme un épouvantable fléau. Il convient donc de forcer le système économique à réduire ces émissions de CO2, de restreindre pour ce faire sa croissance et, ce qui serait encore mieux, d’entrer en décroissance. Pour la secte écolo-réchauffiste, la croissance économique est une calamité. (D’ailleurs, avez-vous entendu un Vert se plaindre de la récession?) Mais pour ce faire, il ne suffit pas de proclamer «halte à la croissance»! «À bas le capitalisme industriel»! «Mort à la société de consommation»! Les slogans ne suffisent pas.

Vous comprenez que pour appliquer de pareils préceptes, pour remodeler la nature humaine, pour créer l’Homme nouveau (notez que c’était aussi l’ambition du communisme), il faut obliger, contraindre, sanctionner, punir. L’être humain étant intrinsèquement mauvais, il faut l’enserrer, l’emprisonner dans un réseau de lois, de règlements, de prohibitions, d’interdits, de punitions, de contrôles. Je l’ai déjà écrit, un État écolo porterait en lui des germes de totalitarisme. Dans un gouvernement, il y a toujours au moins un ministre, ne serait-ce qu’en raison de sa fonction, plus ou moins vert, et c’est le ministre de l’environnement. Imaginez un instant que tous les ministres le soient, Verts, ce serait cauchemardesque. Ce serait le monde de Big Brother!

Donc, la science climatique a été gangrenée par l’idéologie et s’est muée en catéchisme. Et ce catéchisme – ce Petit Livre Vert – n’est pas seulement prêché par toutes les brigades vertes et tous les chamans écolos. Il est aussi diffusé avec une complaisance crasse par tous les médias. L’univers médiatique tout entier s’est converti au réchauffisme, et il soutient et propage ce que Claude Allègre a appelé l’imposture climatique et il sombre du même coup dans le catastrophisme irrationnel. J’avoue qu’il est plutôt affligeant de voir journalistes, chroniqueurs, éditorialistes, commentateurs pratiquer avec zèle le psittacisme, mot savant pour désigner la répétition mécanique (donc, sans réfléchir) de mots et de phrases préfabriqués. Comme les perroquets, de la famille des psittacidés. Tous nos scribes et nos vedettes médiatiques se comportent donc comme des perruches en débitant les lieux communs et les poncifs climatiques que leur souffle à l’oreille le clergé écolo, tel le chaman Guilbeault, cet apparatchik d’Équiterre, devenu le directeur de conscience patenté des médias québécois.

Mais il y a pire encore. Les classes politiques de l’Occident tout entier se sont converties au réchauffisme. Il faut dire qu’à la tête d’États surendettés et déficitaires, elles sont en mal de mission. Quoi de plus valorisant que de devenir des Sauveurs de la Planète. C’est beaucoup plus honorable et plus héroïque de sauver la Planète que de pratiquer des compressions budgétaires dans les dépenses publiques ou de réduire le nombre de fonctionnaires, vous en conviendrez! Et c’est d’autant plus valeureux de sauver la Planète que ça vous permet, malgré l’endettement et les déficits, et malgré un fardeau fiscal à la limite du tolérable, de pouvoir concocter et imposer de nouvelles taxes, les taxes vertes. C’est-y pas beau, tout ça! Et en prime, on se fait congratuler par les chamans écolos.

Ajoutons un dernier étage à cette superbe superstructure ecclésiale : l’ONU. Ce gros Machin inefficace, incapable de remplir sa mission première, soit d’assurer la paix dans le monde (le nombre de génocides et de guerres civiles bien massacrantes en témoigne) ne pouvait pas manquer l’occasion de redorer son blason en devenant maître du jeu pour sauver la Planète. Elle s’est donc recyclée dans l’apostolat écolo-climatique. Et elle a créé une grosse patente intergouvernementale – le GIEC – pour coordonner la guerre au gaz satanique, le CO2. Et comme son nom l’indique, GIEC, Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, c’est une organisation à dominante politique regroupant des délégations de gouvernements. Ce n’est donc pas un centre de recherche climatique, et encore moins un forum scientifique. Sa mission est très claire : colliger les données et les travaux qui vont étoffer et conforter la théorie du réchauffement anthropique. Ce qui signifie que dès le début le GIEC n’a jamais vraiment prise en compte les travaux et les recherches qui mettaient en doute le dogme officiel.

Dans de telles conditions, il était donc permis aux dirigeant du GIEC, au clergé réchauffiste et à tous les sauveurs de la Planète de proclamer et de décréter que le débat était clos, que la science était établie, que l’affaire était entendue (c’est l’un des fondements du film d’Al Gore). Il y a consensus, toute discussion devient oiseuse et superflue. Une perte de temps. Tout cela est évidemment faux. Il y a de par le monde un très grand nombre de scientifiques qui n’adhèrent pas au credo écolo-réchauffiste. Pas seulement quelques-uns. Pas seulement quelques professeurs Tournesol hallucinés! Pas du tout. Des centaines et des centaines dont plusieurs sont des sommités en climatologie. Et dont plusieurs ont été excommuniés par les instances orthodoxes. Ou privés de subventions, ou rejetés par les revues scientifiques dont les comités de lecture étaient contrôlés par des apôtres du GIEC. On constate leur grand nombre par les pétitions et les lettres collectives. Mais ce qui importe surtout, ce n’est pas leur nombre, ce sont les travaux scientifiques de ces savants sceptiques qui sont en voie de mettre en pièce la théorie de la responsabilité humaine du réchauffement.

Les jours de cette théorie sont comptés. Et s’il n’y avait pas cette vaste coalition rassemblant les phalanges écolos, le monde des médias, la classe politique, une partie de la communauté scientifique qui cautionne le dévoiement de la science, les États et l’ONU, il y a longtemps que le credo réchauffiste aurait été jeté dans la poubelle des théories mortes.

Mais ça viendra. Déjà, les Grands Messes ne sont plus que des palabres de marchands de tapis et de maquignons qui n’aboutissent pas. La Grande Parlote de Copenhague en est une illustration exemplaire. Et il en sera de même pour les autres. On peut compter sur les Chinois et les Indiens pour ce faire. Ces derniers n’ont certainement pas l’intention de sombrer dans la décroissance. Le suicide économique ne les tente pas. Et même les États-Unis, ou 60% de la population ne croit pas à la responsabilité humaine du réchauffement, et qui n’ont pas signé Kyoto I, n’embarqueront sans doute pas dans cette galère de Kyoto II.

Mais il ne faudrait certes pas compter sur le Québec pour contribuer à mettre un terme à cette arnaque climatique planétaire. Le Québec est sans doute la seule société occidentale où règne sans partage, au sein des médias, de la classe politique et de la communauté scientifique, le charlatanisme climatique assaisonné de catastrophisme. Aucun espace pour le doute, la critique et le scepticisme. Chez nous, c’est le monolithisme de la Pensée Unique en matière de climat. Sans doute une autre façon d’être une société distincte. Une illustration de ce que j’avance pour conclure : dans toutes les pétitions, résolutions, lettres ouvertes signées par des centaines de scientifiques à travers le monde, pas une seule signature d’un scientifique québécois. Par exemple, on aurait pu s’attendre que dans la lettre adressée au PM Harper en 2007 réclamant un réexamen de la science du réchauffement global, il y ait quelques signataires québécois. Pas un seul. Il semble bien que, dans les universités québécoises, la science du climat soit complètement verrouillée et totalement inféodée au bric-à-brac idéologique du dogme réchauffiste. Mais cette singularité québécoise n’empêchera pas la poursuite de la débâcle de ce dogme.



Jacques Brassard