Vous souvenez-vous de l’émoi et de
l’indignation provoqués, au sein de la gauche politique et intello-médiatique,
par une déclaration de Newt Gingrich, alors candidat à la primaire républicaine
et ancien président de la Chambre des Représentants, déclaration qualifiant les
Palestiniens de «peuple inventé».
Comment ce conservateur américain
pouvait-il oser écorner l’aura et entacher la réputation du peuple considéré
par toute la gauche occidentale comme l’archétype du Peuple-Victime par
excellence? Quelle bassesse! Quelle ignominie! N’est-ce pas?
En fait, il n’a fait que dire la
vérité. Le peuple palestinien est en effet un peuple d’invention récente.
Pour vous en convaincre, il vous suffit,
à moins que vous suffoquiez tellement de rage devant cet énoncé que vous en
soyez incapables, de lire un livre fort éclairant de David Horowitz et de Guy
Millière intitulé : Comment le Peuple Palestinien fut Inventé.
«Depuis trop longtemps, écrit Guy
Millière en introduction, les faits historiques les plus élémentaires
concernant le Proche-Orient sont laissés de côté : ils sont ici rappelés
avec simplicité et vigueur.»
Le premier fait qu’il faut rappeler
est le suivant : les Juifs ont toujours vécu dans cette région du monde.
Depuis plus de 3000 ans, très certainement. Ils y ont créé un royaume, un pays,
le Royaume d’Israël. Ce dernier fut il est vrai anéanti par les Romains en l’an
70 de l’ère chrétienne. Il y a eu certes dispersion (la diaspora) tout autour
de la Méditerranée, mais il y a toujours eu, à travers les siècles, une
présence juive significative dans leur antique patrie et dans leur ville
sainte, Jérusalem.
Et les Arabes, eux? Ils sont arrivés
au VIIe siècle et se sont installés sur le même territoire que les Juifs. Mais
aucun État palestinien n’a été créé. Cette région fut tout à tour soumise et
dominée par les Byzantins, puis par les Arabo-musulmans, puis par les Turcs
Ottomans, et enfin, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, par les
Britanniques.
Ce sont d’ailleurs les Britanniques
qui se sont vus confier par la Société des Nations le mandat visant à faire
renaître un «Foyer National Juif».
À partir de là, beaucoup de Juifs
venant du monde entier sont retournés dans leur patrie. Ils ont légalement
acquis des terres et les ont développées (la spoliation des terres par les
Juifs est un des nombreux mensonges historiques forgés dans ce coin du monde).
Fait remarquable, note David
Horowitz, «les immigrants juifs ont apporté le développement industriel et
agricole et attiré des gens en quête de travail». Et ces gens étaient des
Arabes qui venaient des pays
environnants : Liban, Syrie, Égypte, future Jordanie.
Car, avant même la création de l’État
d’Israël, un nouvel État arabe fut créé sur plus de 80% du territoire sous
mandat britannique (tout le territoire à l’est du Jourdain). Il s’est d’abord
appelé Transjordanie, puis Jordanie, et la direction du nouvel État fut confiée
à la dynastie hachémite. Et c’était en fait un État palestinien.
En 1948, enfin, les Nations Unies
adoptent un plan de partition pour le reste du territoire. «Les Arabes, écrit
Horowitz, se sont vus attribuer les terres juives anciennes de Judée et de
Samarie— aujourd’hui plus communément appelées Cisjordanie. Les Juifs ont reçu
trois rubans de terre coupés les uns des
autres, situés au bord de la Méditerranée, et le désert du Néguev. Ils se sont
vus accorder l’accès la ville de
Jérusalem.»
Sur le futur territoire d’Israël, il y
avait un million deux cent mille Juifs et huit cent mille Arabes.
On connait la suite : les pays
arabes voisins (Égypte, Syrie, Jordanie, Irak) ont refusé ce partage et leurs
armées se sont ébranlées en vue d’anéantir l’État naissant d’Israël. Mais, à la
surprise du monde entier, les armées arabes furent repoussées et vaincues.
L’État d’Israël était né. Mais aucun
État palestinien n’apparut. Et personne n’en réclamait la création.
«En 1950, la Jordanie a annexé la
totalité de la Judée-Samarie (Cisjordanie) et l’Égypte a annexé Gaza, sans protestation
de qui que ce soit.»
Dès lors, la question des réfugiés
est apparue.
D’abord, 600,000 Juifs, chassés de
leurs terres par les États arabes du
Proche-Orient et d’Afrique du Nord, ont été majoritairement accueillis en
Israël. L’établissement de cet afflux d’immigrants expulsés s’est fait sans
aucun financement de l’ONU.
Par ailleurs, des centaines de
milliers d’Arabes (de 4 à 500,000) ont quitté le territoire du nouvel État,
suivant en cela les consignes des armées arabes. On leur disait qu’il s’agissait
d’un départ temporaire, le temps de faire disparaître l’État d’Israël. Ce qui
n’est jamais survenu. Tous ces «fuyards temporaires» se sont vus aussitôt
accorder par l’ONU le statut de réfugiés. Et on a créé en 1950 un organisme
spécifique, l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency), chargé de fournir
aide et assistance aux «réfugiés palestiniens». Le budget de cette agence
onusienne, financé par des gouvernements surtout occidentaux (les États-Unis
sont le principal bailleur de fonds), dépasse les 500 millions annuellement.
Ce statut de «réfugié palestinien»
est unique dans le monde entier. Il est transmissible de génération en
génération. Enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, des quelques
500,000 réfugiés de 1948 ont acquis le statut à la naissance. Ce singulier
statut héréditaire n’existe nulle part ailleurs. Ailleurs, depuis toujours, les
réfugiés s’intègrent dans la société d’accueil et leurs descendants sont des
citoyens du pays qui les a reçus.
Par conséquent, ces 5 à 600,000
réfugiés, s’étant multipliés, sont maintenant plus de 5 millions. Et le côté
surréaliste de l’affaire, c’est que ces
5 millions de «réfugiés palestiniens»
exigent qu’Israël leur reconnaisse un «droit au retour»! Vous imaginez
la situation : le peuple juif d’Israël submergé sous le flot de «réfugiés
palestiniens» qui carburent depuis des décennies à la haine des Juifs et qui
n’ont qu’une obsession, «rayer Israël de la carte».
D’ailleurs, depuis la naissance
d’Israël, l’objectif des pays arabo-musulmans a toujours été d’anéantir l’État
d’Israël.
En 1967, les armées arabes se lancent
de nouveau à l’assaut d’Israël. Tsahal leur inflige une raclée et prend le
contrôle de la bande de Gaza, du Sinaï, de la Judée-Samarie et du plateau du
Golan.
En 1973, les mêmes armées arabes sont
encore une fois mises en déroute.
Et la création d’un État palestinien
ne fait nullement partie des «buts de guerre» des pays agresseurs.
Ce n’est qu’après ces défaites que le
«peuple palestinien» a été inventé. Sur
les conseils du KGB. Les gouvernements arabes de la région se sont laissés
convaincre que de maquiller la volonté de détruire Israël en «lutte de
libération nationale» serait bien vu en Occident.
Et ils ont eu raison. Les vertueux
bien-pensants de la gauche occidentale
se sont empressés de donner leur soutien à un autre peuple «opprimé»,
sans se soucier le moindrement de la falsification historique qui était à l’origine de ce changement de cap.
Le «peuple palestinien» était né. Et
comme il était engagé dans une «lutte de libération nationale», il fallait, en
toute logique, une peuple oppresseur et tyrannique. Ce fut, évidemment, le
peuple juif qui, par un singulier retournement des choses, d’agressé se
métamorphosa en agresseur.
Toute la gauche occidentale (y
incluant les catholiques de gauche, ce qui est proprement scandaleux) adhéra à
cette contrefaçon historique bricolée par l’OLP et les États arabes.
Soit que les vertueux bien-pensants
de gauche sont sincèrement convaincus que cette falsification historique est
une vérité indubitable, et ce sont alors de parfaits idiots utiles; soit ils
sont tout à fait conscients que le «peuple palestinien» est une invention toute
récente, mais ils jugent cette énorme tromperie indispensable pour masquer leur
antisionisme et leur judéophopie. D’après vous, dans quelle catégorie (idiot
utile ou antisémite déguisé) doit-on ranger les Gérald Larose, Raymond Gravel,
Françoise David, Amir Khadir, Julien Poulin, les présidents de centrales
syndicales et bien des politiciens de gauche de chez nous?
Laissons la parole, en conclusion de
ce billet, aux deux auteurs d’un livre (Comment le Peuple Palestinien fut
Inventé) que vous ne vous retrouverez malheureusement pas dans les librairies
québécoises (si j’ai pu le lire, c’est grâce à mon libraire d’Alma qui l’a
commandé en Europe…et ça a pris trois mois avant de le recevoir), David
Horowitz et Guy Millière.
«Le conflit du Proche-Orient, écrit
Horowitz, tient à la volonté du monde arabe de détruire Israël, et au refus des
pays arabes et des Arabes palestiniens d’accepter l’existence d’Israël. Si les
Arabes étaient prêts à reconnaître Israël et à vivre en paix avec lui en tant
qu’État du peuple juif, il y aurait sans doute eu, en supplément de la Jordanie,
un État arabe palestinien depuis longtemps.»
«Accepter, écrit Guy Millière, la
création unilatérale d’un État palestinien judenrein, antisémite, islamique,
exaltant le terrorisme, prônant l’annihilation d’Israël, serait une
capitulation par laquelle le monde occidental renoncerait à toutes les valeurs
qu’il prétend incarner, et créerait les conditions immédiates d’une guerre où
il en irait de la survie d’Israël…Ce qui devrait préoccuper les dirigeants
occidentaux aujourd’hui, c’est l’agitation islamiste et les périls qu’elle
porte, et c’est la haine anti-israélienne et ce qu’elle signifie de haine
anti-occidentale.
L’apaisement et la lâcheté ne calmeront pas l’agitation
islamiste. La complaisance vis-à-vis de la haine anti-israélienne n’empêchera
pas celle-ci d’être ce qu’elle est. Abandonner Israël serait abandonné
infiniment plus qu’Israël.
Gaza, sous l’autorité du Hamas, est
déjà un quasi-État terroriste. Créer un État terroriste en Judée-Samarie serait
un crime contre Israël et contre la civilisation occidentale elle-même.»
Que dire de plus?
Jacques Brassard