(Chronique parue le 26 avril dans le Journal de Québec)
À chaque attentat islamo-terroriste
ayant lieu en Occident, je suis toujours éberlué d’entendre les mantras
péremptoires de la «médiacratie» et des intellos de gauche (et Dieu sait qu’ils
sont nombreux).
Chez certains, c’est l’angélisme
dégoulinant de bons sentiments qui prime. Et ça prend la forme d’une
psychologie de bar branché du Plateau. Justin Trudeau l’a exprimé de façon
exemplaire : il convient de coucher sur le divan les tueurs de civils
innocents pour décortiquer les méandres de leur égo humilié. Soyons
empathiques, que diable!
Chez les intellos, c’est autre chose.
Ils sont d’abord dépités que les auteurs de l’attentat de Boston ne soient pas
des salopards-blancs-racistes-d’extrême-droite. Des tea parties poseurs de
bombes, comme ce serait merveilleux!
Mais une fois la déception passée,
ils se rabattent sur la bonne vieille grille de lecture
marxiste-léniniste : ces attentats, comme tous les autres, sont le fruit
terrible de la lutte planétaire entre les musulmans opprimés, dépouillés,
ostracisés et les occidentaux (Américains et Juifs surtout) oppresseurs,
brigands et tortionnaires.
Il découle de cette confrontation,
chez ces intellos et plumitifs, une hostilité hargneuse envers la civilisation
occidentale. Cette haine et cette honte de soi les poussent à désigner les
Américains et les Juifs, les États-Unis et Israël, comme les seuls responsables
de l’apparition et de l’expansion du terrorisme islamiste dans le monde. Il
faut par conséquent faire repentance et implorer le pardon.
C’est ce que proclame, par exemple,
l’abbé Gravel qui affirme que «les groupes terroristes extrémistes frappent des
pays riches dont la politique internationale est discutable, parce qu’elle
cause des injustices inacceptables pour des peuples opprimés et oubliés». Du
marxisme à la sauce chrétienne!
Autre version de cette contrition
pathologique : une reporter de télé qui nous annonce «qu’il y a un prix à
payer lorsqu’on est une superpuissance…Ça doit être compensé par le fait qu’on
risque d’être victime à notre tour». Stupéfiante théorie de la
compensation : l’assassinat de victimes innocentes est le prix à payer
pour être une grande puissance militaire. Des représailles méritées, quoi!
D’ailleurs, cette innocence des
victimes est sérieusement remise en question par des intellos gauchistes. En
fait, pour eux, tout le monde est coupable. L’appartenance à l’Occident est en
soi une attestation de culpabilité. «Nous, l’Occident, nous, les riches,
n’avons donc aucune responsabilité? L’Occident triomphant n’est-il qu’une
victime innocente?» (Jean Barbe) La réponse est incluse dans la question. Oui,
nous, les occidentaux, sommes tous coupables. Et il n’y a pas de victimes
innocentes. Mea culpa!
La haine de soi les aveugle. Ils ne
voient pas que l’ennemi, c’est l’islamisme, cette manifestation radicale,
intégriste, violente, totalitaire de l’islam. Et si l’islamisme a déclaré la
guerre à l’Occident, ce n’est nullement pour ce que l’Occident fait (ce que
pensent les intello-gauchistes), mais c’est pour ce qu’il est.
Ce sont les valeurs fondamentales de
l’Occident (liberté, démocratie, droits de la personne, égalité, dignité
humaine, solidarité, laïcité) qui répugnent aux islamistes.
«Nous avons bien affaire, écrivait
Jean-François Revel, aux lendemains des attentats de Madrid, à une quatrième
guerre mondiale, faisant suite aux deux premières et à la guerre froide. Mais
il s’agit d’une guerre dans laquelle les ennemis des démocraties sont des soldats
invisibles, omniprésents, qui ne portent aucun uniforme et qui tuent, non
d’autres soldats, mais des civils au hasard.»
Tous les musulmans ne sont pas
terroristes, me direz-vous. Ce qui est vrai. Mais, de nos jours, tous les
terroristes sont musulmans. Et ils veulent détruire l’Occident. Il faut au
moins le reconnaitre.
Jacques Brassard