LE MARCHÉ DU CARBONE
Le gouvernement Charest a
manifestement décidé d’être le gouvernement le plus enverdeur de la Planète. S’imagine-t-il que c’est la
voie à suivre pour reconquérir l’électorat? Si c’est le cas, il risque d’être
bien déçu.
Pense-t-il sérieusement qu’il va
séduire le peuple en devenant le seul État (avec la Californie qui est, comme chacun sait, un État en
faillite) à mettre en place un marché carbone?
En Europe ce genre de marché est
devenu une gigantesque arnaque! Une machine à fraudes!
Aux États-Unis, le marché de Chicago
s’est effondré. Parce qu’il repose sur du vent… qu’on vend!
Et voilà que le Québec, lui, joue au
matamore verdoyant en faisant cavalier
seul.
Évidemment, les entreprises du Québec
sont estomaquées de voir qu’elles seront les seules à assumer les coûts d’une
pareille charlatanerie. À l’exception de l’industrie de l’aluminium qui, avec
une hypocrisie obséquieuse, salue l’initiative du gouvernement. Tartuferie!
Quand on sait que l’énergie est le principal coût de production de cette industrie,
tout le monde est au courant qu’elle a toujours développé des technologies lui
permettant de produire plus avec le même volume d’énergie. Marché de carbone…où
pas!
L’Opposition officielle, elle, n’a
pas jugé bon de dire un seul mot. On le comprend. Le PQ qui rivalise avec le
PLQ pour être le premier en matière de carcans et de servitudes écolos imposés aux
contribuables et aux entreprises est pleinement d’accord avec cette emmerderie
écolo-technocratique.
LES «MINOUNES»
C’est un vieux projet qui
s’empoussiérait dans les caves du Ministère de l’Environnement. Les
écolo-bureaucrates avaient tenté de le faire adopter par le gouvernement de
Lucien Bouchard. Il fut vite expédié aux oubliettes.
Il aura fallu le verdoyant Premier
Ministre actuel et son ineffable ministre vassalisé par les chamanes écolos
pour faire avaler cette grosse couleuvre par le Conseil des Ministres et les
députés libéraux.
Ce projet de loi, rappelons-le,
obligera les propriétaires d’autos «vieilles» de 8 ans et plus à faire
inspecter leurs véhicules, non pas pour des motifs de sécurité, mais pour
examiner leur performance en matière de rejet de CO2. Hallucinant!
On s’apprête donc, encore et
toujours, à molester les automobilistes et à les rançonner parce que,
peut-être, ils auraient une «empreinte carbone» un peu trop forte. Encore une
taxe déguisée de plus sur le dos des salopards d’automobilistes! Encore une
structure bureaucratique de plus…pour notre bien à tous! Et, pour couronner le
tout, un réseau de garages accrédités (oh! Les chanceux!) dont on verra sans doute apparaître les noms
des propriétaires sur la liste des donateurs du PLQ!
On aurait cru que l’Opposition
officielle (le PQ en l’occurrence) se serait levée d’un bloc pour descendre en
flammes cet OVNI malencontreux. Pas du tout! Silence total! Ce qui signifie,
qui ne dit mot consent, que le PQ est en accord avec cette entourloupette
sortie des sous-sols du Ministère de l’Environnement.
Ce qui n’est guère surprenant quand
on sait que la politique environnementale du PQ est sous la gouverne de la
député Martine Ouellet, une écolo pur jus.
Heureusement que l’ADQ et certains
chroniqueurs du Journal de Québec ont cru bon de prendre la défense du troupeau
mal-aimé des «moutons-automobilistes».
DÉMAGOGIE SENTIMENTALE
Sur l’abolition du registre des armes
d’épaule, le Gouvernement du Québec et pratiquement toute la classe politique
se sont englués dans un cloaque de démagogie, de mauvaise foi et de
sentimentalisme. Rien de rationnel dans ces cajoleries et ces courbettes à
l’endroit des groupes de pressions viscéralement hostiles aux armes à feu.
Laisser entendre qu’une tragédie
comme celle de la Polytechnique aurait pu être évitée sir les armes de chasse
avaient été enregistrées, c’est de la démagogie de bas étage. Dans tous ces
drames horribles, ici ou ailleurs, ce sont des armes prohibées, donc illégales,
donc n’étant pas inscrites dans un registre, qui sont utilisées.
Par ailleurs, affirmer, comme
certains députés et certains groupes, qu’une fois le registre aboli, n’importe
qui pourra se procurer une arme d’épaule et s’en servir pour commettre des
crimes, c’est faire preuve soit d’ignorance, soit de mauvaise foi.
Je suis moi-même chasseur. Je possède
des fusils et des carabines. Pour ce faire, je dois détenir deux permis : un
en provenance du Gouvernement du Québec attestant que je connais le maniement
des armes à feu, et un autre, accordé par le fédéral (un permis de possession
et d’acquisition) que je dois absolument posséder si je veux acheter une arme à
feu et me procurer des munitions. Et, avant d’obtenir ce dernier permis, je
dois fournir plein de renseignements personnels (qui sont vérifiés) afin de
s’assurer qu’en acquérant des armes à feu, je ne constitue pas une menace pour
la société.
Ce registre des permis permet donc
aux policiers de savoir si telle personne impliquée dans un acte criminel en
train de se commettre est susceptible de posséder des armes à feu…légales. Si
ce sont des armes prohibées, impossible de savoir, évidemment.
Exemple : un «forcené» (c’est
comme ça que la presse les appelle tous) détient des otages. La police consulte
le registre des permis. Elle constate que le «forcené» détient un permis de
possession et d’acquisition. Donc, il a sûrement des armes entre les mains.
Voilà l’information essentielle! Que
l’arme soit un calibre 12 à pompe ou une carabine 300 magnum est de peu
d’importance. Il est armé et il est dangereux, voilà ce qui compte.
Pourquoi alors tout ce boucan pour
récupérer les données du registre aboli? Pour faire plaisir aux groupes de
pression qui voient les chasseurs comme des criminels en puissance!
Au lieu d’enquiquiner d’honnêtes
citoyens qui se servent de leurs armes d’épaule et qui les entreposent de façon
très sécuritaire, et au lieu de créer une patente bureaucratique parfaitement
inutile, le Gouvernement et les corps de police feraient mieux de sévir
efficacement contre le trafic d’armes prohibées concentré dans les réserves
iroquoises. Ce serait là des opérations qui pourraient vraiment réduire les
risques de tragédies comme celles de Polytechnique et de Dawson.
Et dans ce dossier, l’Opposition
officielle, qui a toujours été d’accord (comme le Bloc) avec le registre, a
choisi encore une fois de soutenir le Gouvernement.
Ma grand’mère avait une expression
pour décrire un copinage semblable. Elle disait : «Deux culs dans la même
chemise!».
PROCHAINE ÉLECTION
Lors de la prochaine élection
générale, je vais évaluer les partis politiques en lice à partir du critère de
crédibilité et de fiabilité suivant : les dépenses nouvelles qu’ils vont
promettre.
Un parti qui annoncera des
engagements de dépenses nouvelles dans quelque domaine que ce soit, verra sa
cote de crédibilité et de fiabilité décroître. Quand les engagements
atteindront le cap du milliard, la cote tombera à zéro.
Vous comprenez bien qu’un parti qui aspire à
gouverner un État surendetté, accablant les contribuables du fardeau fiscal le
plus lourd d’Amérique, empruntant pour «payer l’épicerie», vivant au crochet de
la péréquation, et qui prend quand même des engagements de dépenses nouvelles
massives, ne mérite aucunement la confiance des citoyens et ne jouit d’aucune
crédibilité puisqu’il sera dans l’incapacité de «livrer la marchandise».
Avec un tel critère, j’appréhende
qu’il n’y ait aucun parti qui soit digne de gouverner. On n’est pas sorti du
bois!
Jacques Brassard