D’abord, un rappel historique :
en 1994, le nouveau gouvernement Parizeau convoquait les «états-généraux de
l’éducation». Un vaste remue-méninges!
Les conclusions de ces états-généraux
étaient on ne peut plus claires. Les Québécois, quasi-unanimement, souhaitaient
recentrer les programmes sur les matières de base et évaluer l’acquisition par
les élèves des savoirs fondamentaux. Pour eux, c’était là la première mission
de l’école. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’un large consensus se
dégageait pour que l’école soit aussi le lieu par excellence de la transmission
de la culture québécoise dans toutes ses dimensions (langue, histoire, patrimoine,
valeurs).
Lors de cette consultation, il ne fut
nullement question…de «compétences transversales», ni de refus de toute
émulation, ni du rôle «d’animateur» ou «d’accompagnateur» de l’enseignant
plutôt que de dispensateur-de-savoirs, ni du rejet de toute évaluation
comparative. À ce moment-là, la caste des technocrates et des
intello-pédagogues n’avaient pas encore fait des ravages.
C’est cependant ce qui est arrivé
lorsque le mandarinat du Ministère de l’Éducation a pris en charge la suite des
choses, c’est-à-dire la conception et l’élaboration des programmes en se
fondant sur une approche socio-constructiviste. C’est quoi, me direz-vous,
cette bibitte idéologique?
Le Collectif pour une Éducation de
Qualité nous la décrit ainsi : « Le socio-constructivisme postule que l’élève doit lui-même construire
ses connaissances, non plus se les faire imposer par un maître sévère, censé
tout savoir. Cette philosophie éducative suppose également que le «réel» est un pur construit, que la «vérité» est
relative et que ce qui «beau» et «grand» est une pure question de goût.»
Illustrons par un exemple. Au lieu
d’évaluer l’apprentissage de la langue française, c’est-à-dire la grammaire, la
syntaxe, l’organisation des idées, le vocabulaire, la lecture, il fallait
désormais apprendre «à écrire des textes variés» et «savoir apprécier les
œuvres littéraires». Exprime-toi, mon petit, même si c’est bourré de
fautes! Comme sur facebook : c’est
du jargon, mais le jeune se…«construit»!
Les ministres de l’éducation
successifs, peu familiers avec cette doctrine pédagogique, ont donné leur aval
à ce curriculum sans détecter, semble-t-il, la contamination constructiviste
qui l’infectait. C’est également ainsi qu’ils ont approuvé le Cours Éthique et
Culture Religieuse et le nouveau Cours d’Histoire, fabriqués par les bonzes de
la Rééducation, deux cours dont l’axe central est le multiculturalisme et la
marginalisation de l’identité nationale.
Heureusement toutefois, il y encore
des enseignants «rebelles» qui continuent d’enseigner à nos enfants les savoirs
de base.
Devant ce désastre, planifié et
accompli par les Maîtres du Mammouth (le ministère de l’éducation), vous
conviendrez avec moi de la nécessité et de l’urgence d’une contre-réforme en
éducation.
En 1994, lorsque le PQ a repris le
pouvoir, son programme était on ne peut plus limpide. «L’école est le creuset
de la société, le lieu privilégié ou la culture se transmet et s’élabore.
«Notre» culture aussi, valeurs, comportements, attitudes et référents culturels s’y façonnent de même que
l’appartenance à la collectivité québécoise. Il importe à tout prix que le
réseau québécois de l’éducation devienne incontestablement le lieu par
excellence de la pensée et du savoir, de l’acharnement à apprendre.» Mais à la
place, nous avons eu une réforme dont le peuple n’a jamais voulue.
Aujourd’hui, malheureusement, la
classe politique s’égare dans des débats de structures (abolir ou non les
Commissions scolaires?) et ne se soucie pas de l’essentiel, soit de mettre en
branle une salutaire et vigoureuse Contre-Réforme en éducation.
Jacques Brassard