À chaque fois qu’Israël décide de
riposter à une agression, comme ce fut le cas récemment contre le Hamas et ses
brigades terroristes qui lançaient depuis des mois roquettes et missiles sur
des populations civiles, à chaque fois donc qu’Israël prend des mesures pour
assurer la protection de ses citoyens, les Idiots Utiles de la médiacratie et
de l’intelligentsia occidentales s’indignent devant la réplique de Tsahal,
toujours jugée disproportionnée, et gémissent sur la paix toujours
inatteignable dans cette région du Monde.
Admettons d’ailleurs que la question
se pose : la paix entre l’État juif et les Palestiniens (Hamas, Fatah,
Autorité Palestinienne) est-elle possible? Est-elle atteignable …ou carrément
introuvable? En Occident (et donc au Québec aussi), l’affabulation qui prévaut
dans les esprits et dans les doctes analyses des experts patentés peut se
décrire ainsi : le Palestinien incarne à merveille la Victime opprimée et
l’État d’Israël, lui, porte la défroque de l’Oppresseur sanguinaire.
On peut accoler à cette trame
narrative bien des péripéties, mais l’essentiel, c’est cette inversion du Réel
dans laquelle, comme dans la dernière confrontation, l’agresseur (le Hamas) se
mue en agressé et l’agressé (le peuple juif) se métamorphose en agresseur.
Comment un tel scénario peut-il
trouver preneur, alors que, depuis la naissance d’Israël en 1948 jusqu’à nos
jours, le monde arabo-musulman n’a poursuivi qu’un seul objectif :
anéantir l’État hébreu et jeter les Juifs à la mer, «effacer Israël de la page
du Temps», pour le dire comme le nazislamiste iranien, Ahmadinijad?
Il ne faut pas oublier cependant que
cet antisémitisme arabo-musulman n’est pas né en même temps que l’État
d’Israël. Il existait déjà. Il faut à cet égard se rappeler le rôle infâme et
crapuleux joué avant et pendant la 2e Guerre Mondiale par le grand
Mufti de Jérusalem, Hadj Amin el Husseini, qui rejoignit Hitler en 1941 après
avoir organisé un coup d’État pro nazi en Irak. Le coup d’État échoua, mais
Husseini eut quand même le temps de déclencher le massacre des Juifs de Bagdad.
À Berlin, anticipant une victoire de Rommel en Afrique, Husseini concocta avec
Himler un plan d’extermination des Juifs du monde arabe (800,000) et des Juifs
établis en Terre d’Israël (près de 500,000).
Par conséquent, avant même que naisse
l’État d’Israël, la haine des Juifs avait déjà trouvé un terreau fertile dans
tout le monde musulman.
Et à partir de la naissance d’Israël,
cette haine des Juifs, cet antisémitisme arabo-musulman, devint le fondement et
la motivation de toutes les actions entreprises par les États arabes
environnants.
Ce qui signifie que, lors des guerres
de 1948, 1967 et 1973, le but poursuivi par les pays agresseurs (Égypte, Syrie,
Jordanie, Irak) était clairement proclamé : anéantir l’État hébreu et
chasser (ou les massacrer?) tous les Juifs du Moyen-Orient.
Mais les armées arabes subirent
défaite sur défaite. Alors, à la «guerre classique» succéda le terrorisme. Les attentats
suicides meurtriers se multiplièrent. Pour y mettre fin, Israël construisit une
clôture de sécurité. Et ce fut ensuite la pluie de roquettes et de missiles
lancées à partir de la bande de Gaza transformée en repaire de djihadistes aux
obsessions génocidaires.
Au cours de cette série ininterrompue
d’actes de guerre et d’attentats terroristes contre Israël, y a-t-il eu des
efforts, des tentatives, des démarches en vue d’instaurer une paix durable?
Bien sûr que si! D’ailleurs, dès le
départ, soit en 1948, Israël était d’accord pour que naisse, en même temps que
l’État juif, un second État palestinien. Je dis bien un second, car un premier
avait été créé en 1946 et il s’appelait le Royaume Hachémite de Transjordanie.
Il était constitué de 80% du territoire de la Palestine sous mandat
britannique. On l’appellera plus tard la Jordanie. Mais le second ne verra
jamais le jour parce que ça n’intéressait tout simplement pas les États arabes
existants.
En 1993, ce fut les Accords d’Oslo.
L’OLP et Israël s’engageaient à renoncer à la violence et à poursuivre des
négociations sur la base de la reconnaissance du droit à l’existence de l’État
juif.
Les Accords d’Oslo furent, pour
Israël, un marché de dupes. L’Autorité Palestinienne fut créée (possible
embryon d’un futur État), mais Jamais l’OLP n’a reconnu Israël et n’a jamais
renoncé à la violence terroriste. Guy Millière a raison d’écrire que «les
Accords d’Oslo ont été une erreur catastrophique qui a coûté la vie à mille-trois-cents
Israéliens, sans compter les blessés et les mutilés».
Et malgré cette mauvaise foi et cette
fourberie manifestes de la part de l’OLP, le Gouvernement israélien a quand
même continué de négocier tout en faisant des concessions majeures.
C’est ainsi qu’Ehoud Barak, alors
Premier Ministre, a consenti à la cession de 95% du territoire réclamé par
l’Autorité Palestinienne et il a même renoncé à Jérusalem-est. Clinton joua le
rôle du médiateur. Résultat : Arafat refuse et déclenche la 2e
Intifada. C’était en 2000.
Ehud Olmert, Premier Ministre à la
fin des années 2000, donnera lui aussi son accord à des concessions similaires
(incluant Jérusalem-est, ce qui est, soit dit en passant, une concession qu’il
ne faudrait plus jamais faire, Jérusalem étant une ville juive indivisible).
Elles furent rejetées par Mahmoud Abas, successeur d’Arafat.
Plus de soixante ans plus tard, il
faut bien se rendre à l’évidence : les conditions d’une paix durable
fondée sur la reconnaissance de l’État d’Israël et des frontières sécuritaires
n’ont jamais existé.
L’objectif des organisations
palestiniennes est toujours le même : éradiquer l’État d’Israël du
Moyen-Orient et en expulser les Juifs par tous le moyens.
Les Palestiniens et tous les
escadrons islamo-terroristes sont tellement gorgés de haine envers les Juifs
qu’accepter de reprendre des pourparlers avec de pareils interlocuteurs est une
démarche politique nuisible et pernicieuse.
Pour le moment et dans un avenir
prévisible, la paix est un objet introuvable, et donc inatteignable.
Israël doit donc poursuivre ses
efforts pour assurer le bien-être et la sécurité de ses citoyens. Et cette
unique démocratie de toute cette région du monde devrait pouvoir compter sur le
soutien indéfectible de l’Occident. À cet égard, la position du Gouvernement du
Canada est un exemple à suivre. On ne peut pas en dire autant de bien des États
occidentaux. L’Europe, en particulier, ne prend pas la juste mesure de
l’islamisme, ce nouveau totalitarisme en plein expansion à travers le Monde. Et l’Europe ne prend pas nettement conscience
que ce nouveau totalitarisme carbure à la haine des Juifs et de l’Occident.
Et même les États-Unis, sous Obama,
ne sont plus l’allié fidèle sur qui Israël pouvait toujours compter. Le
Président Obama fait preuve d’une grande complaisance envers les islamistes et
exerce de fortes pressions sur Israël pour qu’il multiplie les concessions sans
en exiger de la part des Palestiniens.
Oui, la paix est introuvable et
inatteignable. Israël a, dans de telles conditions, le devoir de lutter sans
faiblir pour exister. Et l’Occident tout
entier a le devoir d’être solidaire de ce combat. Ne pas soutenir Israël, c’est
se ranger dans le camp de l’obscurantisme, de la haine et de la barbarie. Toute
complaisance, toute forme d’apaisement servile et irresponsable à l’égard du
totalitarisme islamiste constituent une trahison des valeurs fondatrices et
fondamentales de notre civilisation et un angélisme aveugle face à ce que
Pierre- André Taguieff appelle «la haine ontologique et planétaire de
l’Occident».
Jacques Brassard