mardi 23 février 2010

ANECDOTES ÉCOLO-BURLESQUES

«DANSER POUR LE CLIMAT»



La première anecdote, vraiment drolatique, a eu lieu le 6 février dernier. Ce sont les présentateurs météo du Québec qui ont organisé cet évènement chorégraphique dans le but « de réclamer un virage vert»!! Ce fut donc une sorte de cérémonie païenne pour s’apitoyer sur le sort de Gaïa, la Mère-Nature, maltraitée par les humains malveillants. Il y avait beaucoup d’enfants puisqu’il convient de les endoctriner dès le plus jeune âge. Si vous voulez voir tout le grotesque moutonnier d’une telle saynète, visitez « dansefortheclimat.org ». Hallucinant!



Ce petit ballet burlesque nous confirme une chose, c’est que les présentateurs météo du Québec (en fait, ce sont surtout des présentatrices, puisqu’il n’y a qu’un seul homme qui fait ce travail : il est à Radio-Canada et il a l’air de trouver cela ennuyeux …comme la pluie), sont de fervents propagandistes du réchauffisme, cette idéologie dont le dogme central cible les émissions de CO2 résultant des activités humaines comme étant la cause du réchauffement. Quasi quotidiennement, elles (et il) insèrent dans leurs bulletins météo des petites phrases réchauffistes. Manifestement, elles adhèrent toutes à la grille d’analyse suivante : les évènements de températures élevées (records de chaleur, ouragans tropicaux) sont des manifestations du réchauffement climatique (il s’agit de climat), alors que les évènements de basses températures (records de froid, tempêtes de neige ) sont de simples phénomènes météorologiques ( c’est de la météo ). Vous voyez, ce n’est pas compliqué : il fait chaud, c’est le climat qui se réchauffe; il fait froid, c’est la météo qui varie.



Voilà pourquoi nos présentatrices endoctrineuses n’on pas jugé utile, par exemple, de nous informer qu’aux États-Unis, en octobre dernier, le nombre de records absolus de froid fut…de 793! Parce que ça ne signifie rien, ce ne sont que des soubresauts de la météo. Le climat, lui, continue de se réchauffer…même si tout s’est arrêté depuis 15 ans. Et quoi de mieux qu’une chorégraphie festive pour le rappeler au Bon Peuple à la mémoire si courte!



Il serait pourtant hautement préférable de faire penser les enfants plutôt que de les faire danser. Et les présentatrices météo du Québec, de même d’ailleurs que toute l’équipe de Météo Média, devraient aussi cesser de giguer pour le climat et procéder à un recyclage intensif de leurs connaissances en matière de science climatique. Elles pourraient alors apprendre que la crédibilité du GIEC est en train de s’effilocher et que la théorie du réchauffement anthropique ne tient encore debout que grâce au soutien machinal de la classe politico-médiatique occidentale.



VAUDEVILLE DANS LA VIEILLE CAPITALE



C’est sans doute le Gouvernement du Québec qui illustre le mieux, ces temps-ci, grâce à son règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules, cette adhésion irréfléchie, dévote et, disons-le, ridicule, de la classe politique au réchauffisme.



Mme Beauchamp et M. Charest, tellement désireux d’être encensés par les Prélats Verts d’Équiterre et de Greenpeace, ont mis récemment en vigueur un règlement comportant des normes équivalentes à celles de la Californie en matière d’émissions de GES des véhicules légers. Il faut vraiment être d’une vanité ostentatoire et d’une fatuité incommensurable pour s’imaginer qu’avec 2% du parc automobile nord-américain, le Gouvernement du Québec est en position de dicter aux constructeurs d’autos du monde entier des normes différentes et plus sévères en matière d’émissions de GES.



Mais là où le côté burlesque de la scène ressort davantage, c’est lorsqu’on apprend que la Californie, ce modèle verdoyant indépassable, s’apprête à reculer (il pourrait même y avoir un référendum) et que le Gouvernement américain, de son côté, juge pour le moins inopportun, en pleine crise économique, de resserrer les normes. D’ailleurs, il est plus que probable que le Congrès, pour la même raison, repousse à plus tard (peut-être aux calendes grecques) l’adoption de la loi sur les changements climatiques. Et pendant ce temps-là, Mme Beauchamp, mousquetaire casse-cou du réchauffisme, pourchasse, toute seule sur le champ de bataille, le diabolique CO2. C’est à fois gênant et hilarant.



Quand on observe la s cène politique occidentale, on constate que les Chefs de gouvernement et tous les Ministres de l’environnement sont devenus des automates avec, implanté dans le cerveau, un logiciel contenant le catéchisme du GIEC. Il suffit de prononcer certains mots déclencheurs ( CO2, réchauffement, ours polaire, fonte des glaces, catastrophe ) et, aussitôt, les articles du credo réchauffiste sont ânonnés : l’être humain est malfaisant, il émet du CO2; il est responsable du réchauffement de la Planète; il faut réduire nos émissions de GES; l’humanité court au désastre planétaire; le pétrole est une matière maudite…Bref, pratiquement tous nos politiciens, en Occident, sont devenus, en matière de climat, des automates rabâcheurs.



Par conséquent, toute réflexion est absente chez ces êtres robotisés. Leur dogme se désarticule et ils continuent de se comporter comme des «poupées-parlantes». Plutôt navrant! Pourtant, les preuves s’accumulent démontrant la fausseté de la théorie du réchauffement anthropique.



Nous savions déjà depuis plusieurs années, par des études paléo climatiques, que ce n’était pas les variations du taux de CO2 qui provoquaient les hausses de températures, mais l’inverse. Les températures augmentaient d’abord et, beaucoup plus tard, le niveau de CO2 augmentait. Et nous savons maintenant, depuis le climategate, qu’un groupe de scientifiques, réchauffistes trop fervents, s’est livré à des manipulations de données climatiques afin de masquer l’Optimum Médiéval, une période beaucoup plus chaude que maintenant se situant entre le XIe siècle et le XIVe, et cela en dépit de niveaux de CO2 nettement plus bas que de non jours.



Nous savons également que le réchauffement s’est arrêté depuis 15 ans. Même si le taux de CO2 continue d’augmenter. Et le Professeur Phil Jones, celui-là même qui a en quelque sorte coordonné le traficotage des données, l’a récemment reconnu.



Et nous savons enfin que les modèles climatiques, dont on soutire des prédictions de températures pour tout le siècle en cours, sont faux. Tout simplement parce qu’ils attribuent au CO2 une fonction et un rôle exorbitants et abusifs.



Comment ne pas être atterré de voir que, malgré cet effondrement du dogme réchauffiste, les hommes et les femmes politiques de tous les horizons continuent à dégoiser mécaniquement les inepties et les lieux communs d’une science dévoyée? On les croirait sous hypnose, incapables de s’extirper d’un monde virtuel fait de faux-semblants et de fictions.



Le Gouvernement du Québec, sous la houlette de Jean Charest et de Line Beauchamp (des obsédés du carbone), en est une illustration exemplaire. Le règlement sur les émissions des gaz à effet de serre des véhicules légers qu’il a adopté récemment, est non seulement du «pétage de bretelles» prétentieux autant que ridicule, mais c’est aussi un attirail de contraintes inutiles puisque le tout repose sur des postulats qui sont maintenant reconnus –par des scientifiques n’ayant pas basculé dans l’idéologie-- comme faux : le CO2 n’est pas un polluant ( c’est au contraire un gaz utile) et, surtout, il n’est pas le facteur déterminant des changements climatiques.



Quand donc nos politiciens vont-ils, en matière de climat, se sortir de la torpeur hypnotique qui les fait se comporter comme des automates-perroquets ? Quand vont-ils simplement se réveiller et reconnaître qu’une réflexion s’impose sur l’état de la science climatique avant de s’enfoncer davantage dans l’univers écolo-totalitaire des quotas, des contraintes, des règlements, des interdits, des taxes, des amendes et…de la décroissance économique? Est-il trop tard? Sont-ils devenus irrémédiablement des zombis réchauffistes?



Jacques Brassard

dimanche 14 février 2010

LE PARTI QUÉBÉCOIS À LA CROISÉE DES CHEMINS ( PARTIE II)

PARTIE II



Je n’entends pas être exhaustif (Joseph Facal, mon ancien collègue, lui, l’a fait de façon remarquable), mais je me permets, à titre d’exemples et pour illustrer mon propos, de signaler quelques virages que le PQ devrait prendre s’il entend vraiment faire œuvre utile et contribuer à une nécessaire régénération de la nation québécoise.



D’abord, il faut d’urgence enclencher une contre-réforme en éducation. Joseph Facal aussi en a fait une priorité. Je ne reprendrai pas ce que j’ai écrit dans des billets précédents, mais je rappelle qu’il nous faut purger l’école de l’idéologie constructiviste en en refaisant un lieu de transmission et d’acquisition de connaissances (les savoirs de base) et, d’autre part, désencrasser le cursus scolaire de toute la dogmatique multiculturaliste qui exalte le vivre-ensemble tout en disloquant la fibre identitaire présentée comme une régression dans l’archaïsme. Il va falloir un sacré courage pour affronter et neutraliser la caste des intello-pédagogues qui domine le système.



Deuxièmement, et en lien avec la contre-réforme en éducation, il faudra déloger l’idéologie multiculturaliste au cœur de la politique d’accueil et d’intégration des immigrants. Ça commence par une relance vigoureuse de la protection et de la promotion du français. Sur ce plan-là, le PQ est heureusement conscient de la dégradation de la situation linguistique au Québec. Non seulement chez les nouveaux venus mais aussi chez les jeunes Québécois de souche chez qui la fierté à l’égard du français, langue maternelle, est en voie d’affaissement. Inquiétant! Par ailleurs, le processus d’intégration des immigrants doit conduire à terme à l’assimilation. L’Europe nous montre où peut conduire la non-intégration des nouveaux venus à la communauté nationale : une islamisation intensive de quartiers entiers des grandes villes où l’état de droit n’existe plus, où la charia s’applique, où la police a cessé pratiquement de patrouiller, où l’incendie de voitures est un sport collectif, où les femmes sont traitées en esclaves, où la violence islamiste sévit à l’état endémique, où la haine du pays d’accueil est un sentiment dominant. Ça vous intéresse? Continuons d’appliquer le communautarisme multiculturaliste et c’est ce qui vous nous arriver.



Mais, attention! Le PQ va  devoir se confronter avec le clergé multiculturaliste et «vivre-ensembliste». »Ces curés et leurs bedeaux viennent de signer un Manifeste pour un Québec Pluraliste dans lequel ils discréditent ceux qu’ils désignent sous le nom de «nationalistes conservateurs», deux vocables qui, à leurs yeux, constituent une appellation dégradante. Et ce clergé est très arrogant et fort prétentieux. «Selon certains nationalistes conservateurs, écrivent-ils, la diversité ne serait qu’apparente. Il y aurait au Québec une majorité silencieuse qui n’aurait jamais renié ses valeurs traditionnelles, représentant notre véritable identité. Cette rhétorique reflète davantage le volontarisme de ses défenseurs qu’une quelconque réalité de la société québécoise.» Le procédé est plein de morgue et de fatuité. Il consiste à présenter comme un fantasme, une chimère, la conviction des archaïques «nationalistes conservateurs» affirmant que la communauté majoritaire est attachée à son identité, à sa culture, à son histoire.



Le PQ doit être bien conscient que le clergé «vivre-ensembliste», bien incrusté dans tous les recoins des hautes sphères intello-universitaires et technocratiques, va tout mettre en œuvre pour le culpabiliser en l’accusant de ne plus être «progressiste» et «de gauche». Là aussi, il devra résister et faire preuve de courage.



Troisième volet : les finances publiques. Récemment, le PQ semblait vouloir, face à l’endettement public exorbitant et au retour des déficits, préconiser un contrôle serré des dépenses et même un dégraissage de l’État. C’est plus facile à dire qu’à faire. Ceux qui ont vécu l’Opération Déficit Zéro en savent quelque chose. Le Gouvernement libéral promet lui aussi de s’engager dans cette voie. Il s’agit là d’une opération obligatoire et, je dirais, de salut public. On ne peut s’y soustraire. Et cela suppose que la classe politique se soit dépouillée de ses vieilles accoutumances étatistes. Le « tout-à-l’État» n’est plus de mise. Cela suppose également que le PQ mette un terme à son habitude congénitale de copinage clientéliste avec le corporatisme syndical. Ce qui sera déchirant pour plusieurs. Mais nécessaire.



C’est toutefois déjà mal parti. À l’Assemblée Nationale, dès l’ouverture de la session, Mme Marois a pressé (avec raison) le gouvernement de se montrer rigoureux dans la gestion des dépenses publiques, mais aussitôt hors de la Chambre, elle est allée à la salle des conférences de presse reprendre son slogan de campagne «un enfant, une place» ce qui implique une dépense de plus d’un milliard et demi de dollars. Adieu la cohérence! D’ailleurs, il nous faudrait bien admettre qu’en matière de service de garde, nous avons fait une erreur en privilégiant le financement direct d’un seul type de garderie plutôt que de verser l’argent aux parents qui auraient eux-mêmes choisi le mode de garde qui leur convient. Il en a résulté une syndicalisation générale accompagnée d’une négociation centralisée avec, comme conséquence, la formation d’un autre réseau para public extrêmement coûteux s’agglutinant à ceux (santé, éducation) déjà en place. Il faudra un courage d’acier pour oser remettre en cause cette Huitième Merveille du Monde.



Tout le monde sait que le système de santé est le poste budgétaire le plus important. Comment s’engager dans une aussi vaste opération de contrôle des dépenses sans prendre en compte l’incapacité chronique de l’État, depuis des décennies, à maîtriser les coûts de la santé? Comment ignorer que les milliards qui s’engouffrent dans ce puits sans fond n’empêchent pas la dégradation du système? Comment ne pas prendre acte que cet effort financier gigantesque par la voie fiscale ne débouche, selon l’économiste Valentin Petkantchin, «que sur des pénuries, des rationnements et des files d’attente chroniques».



La classe politique (et le PQ au premier chef) saura-t-elle lever les tabous et faire sauter les verrous qui bloquent la réflexion sur la santé? Une chose est sûre, les systèmes étatisés comme le nôtre se caractérisent par une augmentation incontrôlable des coûts (et donc, du financement par l’État) associée à une diminution alarmante de l’accessibilité aux soins. Il faudrait une indispensable largeur d’esprit pour, comme le conseillait l’ancien ministre Philippe Couillard, «autoriser l’ouverture de plus de cliniques privées associées, permettre aux médecins québécois de pratiquer dans le privé et autoriser les Québécois à contracter des assurances privées pour des actes couverts par le régime public». Il est vrai qu’il aurait pu, au moment où il était un ministre respecté et crédible, s’efforcer d’avancer dans ces directions. En a-t-il été empêché? Ce qui pourrait expliquer son départ.



Enfin, toutes ces grandes manœuvres ne sont guère possibles si, en même temps, le gouvernement ne met pas en branle un immense effort de croissance économique. La classe politique québécoise (libéraux et péquistes), complètement tétanisée par l’idéologie verdoyante, est parfaitement inapte à concevoir et à soutenir une vraie politique de développement. On le voit très bien avec la façon dont on a paralysé l’exploration et l’exploitation du gaz et du pétrole sur le territoire québécois, se privant ainsi d’investissements productifs, d’emplois rémunérateurs et de précieuses redevances. Et que dire du Plan Nord qui n’est qu’une coquille sur laquelle pèse déjà le veto autochtone? La meilleure illustration de cette indifférence générale, pour ne pas dire de cette hostilité, à l’endroit du développement économique, c’est cette poussée d’hystérie collective qui s’est emparée récemment de la communauté de Sept-Iles, accompagnée d’un chantage à la démission des médecins du coin, au sujet de la possibilité d’ouverture d’une mine d’uranium dans les environs. Et pendant ce psychodrame, pas un traître mot de la part du ministre des mines pour réfuter les inepties sur le sujet. C’est ça le problème, au Québec. Les politiciens laissent tomber tout projet créateur de richesses et d’emplois sitôt que la moindre opposition, la plupart du temps de nature écologique, et la plupart du temps fondée sur des niaiseries, surgit dans le décor.



Et justement, quelques mots sur l’écologisme. S’il est nécessaire de poursuivre la lutte contre toutes formes de pollution et de continuer les efforts d’économie d’énergie, il faudrait que les partis politiques prennent leurs distances avec l’idéologie réchauffiste dont les fondements scientifiques sont en voie d’effritement et qui, surtout, ne génère que des mesures et des politiques anti croissance et anti-développement. Il conviendrait d’ailleurs de jeter à la poubelle le concept nébuleux et équivoque de «développement durable», pour la simple raison que tout projet de développement économique, comme par le plus curieux des hasards, n’est jamais jugé…durable.



Vaste chantier, me direz-vous! Exact! Et je connais la question qui vous trotte dans la tête : le PQ est-il capable d’un pareil changement de cap? Ou ne fera-t-il qu’attendre que le Pouvoir, en vertu de l’alternance, lui tombe entre les mains, comme un fruit mûr?



Jacques Brassard

mardi 9 février 2010

LE PARTI QUÉBÉCOIS À LA CROISÉE DES CHEMINS ( PARTIE I )

PARTIE I



Le Parti Québécois est né à l’époque de la Révolution Tranquille et dans une période de l’histoire occidentale où la mythologie et l’idéologie de la gauche étaient dominantes dans l’intelligentsia ( presse, universités, milieu artistique ) et la classe politique. Je peux en témoigner, j’y étais. C’est ainsi qu’à l’origine du PQ, le culte de l’État était à la fois un rituel obligé et une doctrine incontestable et incontestée.



Et on peut le comprendre. Historiquement parlant, en 1960, le peuple Canadien français ( qui deviendra le peuple Québécois ) est un peuple démuni économiquement, socialement et culturellement. Même dans une petite ville comme Alma, les usines ( Alcan, Price, Saguenay Power ), dans les années 50, étaient gérées majoritairement par des anglophones unilingues. Et c’était ainsi sur tout le territoire québécois.



Dans un tel contexte historique, il était légitime, compréhensible et tout à fait justifiable que les Québécois, désireux de se sortir de leur statut d’infériorité et de leur condition de « domesticité », se tournent vers l’État afin de s’en servir comme instrument d’émancipation. Mais avant de l’utiliser comme outil, il a fallu le construire puisque l’État duplessiste était pour le moins embryonnaire.



Mon propos n’est pas de vous relater l’histoire de l’édification de ce qu’on a appelé le « modèle québécois » avec, comme acteur principal, l’État et ses créatures. Je veux simplement rappeler que le Parti Québécois aussi bien que le Parti Libéral ( et aussi l’Union Nationale dans la dernière partie de son existence ) ont développé une dévotion quasi religieuse envers l’État, considéré comme la clé de tout problème surgissant dans la société. Lisez les programmes des partis de cette époque jusqu’à nos jours, vous y verrez une confiance et une fidélité sans faille envers l’État. Tout conte débute par la formule consacrée : « Il était une fois…; toute proposition des programmes politiques commençait par la locution : « le Gouvernement doit…».



Encore une fois, je précise que c’était sans doute la voie à suivre pour un peuple dans un état manifeste de faiblesse économique, sociale et culturelle : recourir à l’État comme instrument de développement. Le problème, c’est qu’en cours de route, le recours à l’État s’est transformé en culte. L’État est devenu entrepreneur, protecteur, éducateur, guérisseur, nounou et mamma. C’est l’État-providence, qui s’est implanté partout en Occident. Dans les congrès du PQ, si vous vouliez vous faire applaudir, vous n’aviez qu’à fustiger l’entreprise privée et le capitalisme sans âme. C’était l’ovation assurée!



Mais il vint un temps où il fallut …emprunter pour payer l’épicerie, c’est-à-dire les dépenses courantes. L’année de ce tournant majeur dans l’histoire budgétaire du Québec, c’est 1973. C’était Raymond Garneau qui était ministre des finances dans le gouvernement de Robert Bourassa. Et ça ne s’est jamais arrêté!



En fait, il y eut un intermède, sous le gouvernement de Lucien Bouchard. Je vous rappelle la motivation à la base de ce que l’on a appelé « l’opération déficit zéro ». Nous avions fait le constat accablant que nous vivions comme société, depuis longtemps, « au-dessus de nos moyens ». Avec comme fruits pourris, un endettement excessif, d’énormes déficits chroniques, le financement par l’emprunt des dépenses courantes et le fardeau fiscal le plus lourd d’Amérique.



Cette opération, nous le savions, ne devait être qu’une phase d’un plan plus global. Le PM Bouchard était bien conscient qu’il fallait aussi s’attaquer à l’endettement et poursuivre la cure d’amaigrissement de l’État. Mais il n’y a pas eu d’autres étapes. Lucien Bouchard a quitté la politique. Et la dette a continué de grossir, les velléités de réingénierie de l’appareil de l’État se sont évanouies, les déficits sont réapparus et la fiscalité ne n’est guère allégée.



Et ce qu’il y a de plus désolant, c’est que le culte de l’État est demeuré immuable et indestructible. La croyance dans les bienfaits inéluctables de l’interventionnisme étatique est toujours inébranlable, tellement elle imprègne les réflexes, les habitudes et les modes de pensée de la classe politique. Et, disons-le, tout particulièrement le Parti Québécois chez qui on a coutume de le désigner sous le vocable de « progressisme ». Quand vous entendez dire, au sein de la gauche, que tel acteur politique a l’insigne honneur d’être un « progressiste », soyez assuré que cela signifie tout bonnement qu’il est « étatiste » et qu’il pratique donc résolument le culte de l’État, ce qui lui confère automatiquement respectabilité et honorabilité.



Mais, faites attention! Si vous avez le malheur d’avoir le moindrement des doutes sur les vertus de l’interventionnisme étatique tous azimuts, vous risquez d’être affublé de l’étiquette avilissante « de droite ». Aux yeux du SPQ Libre ( Syndicalistes pour un Québec libre ), ce club privilégié et sélect de gauche incrusté au sein du PQ, il va sans dire que c’est l’infamie suprême.



Le Parti Québécois saura-t-il relever les multiples défis et faire face aux divers enjeux qui ont un rapport direct avec l’avenir de la nation québécoise? Pour en être capable, il lui faudra larguer par-dessus bord les vieux stéréotypes idéologiques –empruntés à la gauche modérée aussi bien qu’extrême —qui l’emprisonnent depuis sa naissance dans un étatisme profondément mésadapté. Mais s’il ne procède pas à ce « grand-ménage », il ne saura pas envisager et mettre de l’avant des solutions nouvelles et appropriées à nos problèmes et à nos blocages de société. Ce qui importe à l’avenir, ce n’est pas de savoir si telle mesure et telle orientation sont « de gauche » ou « de droite », c’est de s’assurer qu’elles règlent le problème. Point à la ligne!



Bien sûr, les dirigeants et les militants du PQ devront s’attendre à se faire traiter de tous les noms par la gauche archaïque encroûtée dans ses vieux automatismes. Et alors? Un peu de courage, que diable! Et ce sera une belle occasion pour démanteler le SPQ Libre et d’en faire cadeau à Québec Solidaire. Bon débarras!



Jacques Brassard

mercredi 3 février 2010

CHICANE AUTOUR DE LA PÉRÉQUATION

Plantons le décor et décrivons la scène. Nous sommes à Copenhague, à l’occasion de la Grande Parlote Réchauffiste. Les Verdoyants, tels l’ineffable gourou Steeven Guilbeault et l’activiste du Bloc, Bernard Bigras, s’agitent et se démènent. La cible de leurs anathèmes, c’est le PM Canadien, Stephen Harper, « le pelé, le galeux », l’infâme pollueur, l’ignoble protecteur des exploiteurs des sables bitumineux de sa Province d’origine, l’Alberta. Ils s’en donnent à cœur joie!



Et voilà que débarque dans la capitale danoise, le PM du Québec, Jean Charest. Ce dernier a revêtu, depuis quelques années, la défroque de l’écolo plus vert que vert. Et sa ministre, Mme Beauchamp, pour ne pas être en reste, copine avec les Verdoyants et les courtise servilement. Un duo de choc! Et M. Charest bombe le torse et se vante que le Québec soit à l’avant-garde en matière de niveau d’émission de CO2. Évidemment, il omet de dire que cette performance n’est d’aucune façon le fruit d’une politique vigoureuse de réduction des gaz à effet de serre, mais tout simplement le résultat d’une production d’électricité essentiellement d’origine hydraulique. Au fond, le vrai écolo, c’est Robert Bourassa, mais ce n’est pas par clairvoyance, mais par accident, par inadvertance, puisqu’à l’époque, l’idéologie réchauffiste était dans les limbes.



Mais là où ça dégénère en escarmouche acrimonieuse dans les abords du souk réchauffiste de Copenhague, c’est lorsque le PM du Québec, en plus de plastronner et de fanfaronner, se met à donner des leçons de rectitude écologique au PM du Canada. Là, ça dépasse les bornes!



C’est alors que les scribes fédéralistes de la Presse jugent déplacée et inconvenante la conduite de M. Charest et vont lui reprocher de jouer les écolos « bon chic, bon genre » en dénigrant l’Alberta, l’infréquentable Province, la parvenue vulgaire qui fait son fric en exploitant les hydrocarbures dont les sables bitumineux. L’obscénité de la posture du PM du Québec leur apparait d’autant plus insoutenable lorsque l’on sait que les milliards de péréquation que reçoit le Québec proviennent très largement de l’Alberta.



La réplique est venue des scribes appartenant à l’autre grande entreprise médiatique, Québécor. Les chroniqueurs de la Presse, affirment-ils, ne font que profiter de l’occasion de cette altercation Québec-Canada pour souligner les effets bénéfiques de « l’argent-sale-du-pétrole » et blanchir du même coup leur Grand Boss, Paul Desmarais, qui détient des participations substantielles dans le groupe Français Total qui, lui, est un acteur majeur de l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta. Divertissante querelle entre les deux grands conglomérats de la presse québécois!



Mais au-delà de ces chicaneries, qu’en est-il exactement de l’état actuel du système de péréquation, un des fondements du régime fédéral? Regardons les chiffres. En 2010-2011, il se versera 14,4 milliards de dollars aux provinces pour compenser leur « faiblesse fiscale ». Combien de provinces vont en bénéficier? Six : le Québec, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Ile du Prince-Édouard et, depuis cette année…l’Ontario. Rendez-vous compte! L’Ontario, le socle économique du Canada depuis des décennies, qui se retrouve désormais dans la position humiliante de bénéficiaire de péréquation ( près d’un milliard l’an prochain ).



Quant au Gouvernement du Québec, entre vous et moi, ça fait drôlement longtemps qu’il ne ressent plus de honte à recevoir des provinces riches des milliards de dollars en transitant par le fédéral. En 2010, c’est 8,5 milliards que l’État québécois va se voir octroyer en péréquation. Il semble bien aussi que le Québec ne se sente pas le moins du monde gêné par le fait que la province la plus pauvre depuis toujours, Terre-Neuve, ne reçoive plus de péréquation depuis l’an dernier.



Par conséquent, sans avoir besoin de se porter à la défense du magnat de la finance, Seigneur de Sagard, Paul Desmarais, il est tout à fait pertinent de mettre en évidence l’arrogance et l’effronterie de M. Charest jetant son mépris sur les Albertains qui, pourtant, évitent à son gouvernement de faire banqueroute. Il y a quelque chose de profondément scabreux dans l’attitude et la posture d’écolo « pur et dur » adoptées par le PM du Québec à l’égard de l’Alberta. Il fait le faraud avec le pognon de ceux qu’il traite de malpropres. Il me semble qu’il pourrait se permettre…une petite gêne!



Au lieu de jouer au Sauveur de la Planète, tout en empochant le fric des Barbares, M. Charest devrait prendre modèle sur… Terre-Neuve. Comment la plus pauvre des provinces est-elle parvenue à s’extirper de l’assistanat fédéral? En exploitant, comme l’Alberta, les hydrocarbures dans ses eaux limitrophes. Et, il n’est pas inutile de le signaler, sans le moindre dégât écologique. Je l’ai souvent écrit lorsque j’étais chroniqueur, le Québec doit lui aussi ( comme Terre-Neuve, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse ) mettre en œuvre une vigoureuse politique d’exploration et d’exploitation de notre potentiel gazier et pétrolier.



Et ce potentiel est bien réel. Il n’a rien de chimérique. Ai-je besoin d’évoquer les effets bénéfiques d’une telle politique sur les finances publiques du Québec. Des découvertes majeures suivies de leur mise en exploitation pourraient à n’en pas douter se traduire par des milliards de dollars dans les coffres de l’État.



Mais pour qu’une feuille de route aussi ambitieuse puisse être mise en route sans plus attendre, il y a une condition incontournable à respecter : il faut à la tête de l’État un Gouvernement mû par une détermination à toute épreuve et doté d’un courage politique…incassable. Malheureusement, les derniers gouvernements au Québec ont manifesté une regrettable prédisposition à s’aplatir devant les Verdoyants. Il suffit que l’on brandisse des pancartes pour défendre les pauvres baleines où pour vitupérer contre le sale pétrole ( cette matière diabolique ) et voilà qu’aussitôt le Gouvernement capitule et signe sa reddition.



Et à propos des sables bitumineux, n’oublions pas que c’est Radio-Canada qui, dans un reportage très hostile, a forgé le symbole par excellence de la catastrophe écologique. Est-ce si horrible que cela? Peut-on s’en indigner au point de désigner le Canada, comme le fait mon ancien compagnon de route Jean-François Lisée, comme un État voyou? Quand même! Faut pas charrier! Les sables bitumineux exploitables couvrent 0,1% de la forêt boréale canadienne. On est loin du cataclysme forestier. Et 80% de l’eau puisée dans la rivière Athabasca pour des fins industrielles est recyclée.



Concluons. Pourquoi la capacité fiscale du Québec est-elle depuis toujours au-dessous de la moyenne canadienne , ce qui fait en sorte que l’État québécois est depuis toujours inscrit au « BS fédéral » ? La réponse est simple : développement économique insuffisant. Et l’une des actions à entreprendre pour corriger cet état de sous-développement, ce serait de se doter d’une solide industrie pétrolière ( Eh! Oui! Comme l’Alberta et Terre-Neuve ).



Et une petite question pour les souverainistes : croyez-vous que c’est en se maintenant dans l’assistanat fédéral et la dépendance fiscale que l’on va créer des conditions favorables à l’accession à la souveraineté?



Jacques Brassard

mardi 2 février 2010

AVIS AUX VISITEURS

Comme je me dois d'admettre que mes incitations à plus de...retenue n'ont pas donné grand chose, je vous avise donc que j'aurais désormais recours à la procédure « modération des commentaires ». Censure, s'indigneront certains? Vous pouvez le prendre comme ça! Moi, je dirais plutôt ...tamisage! Je ne serai pas abusivement sévère, mais il est clair que l'antisémitisme et le négationnisme n'apparaitront plus sur mon blog.

Jacques Brassard