Quand je dis que les Verts sont au
Pouvoir à Québec, je sais bien que les gens raisonnables et pondérés trouvent
que je dépasse les bornes de la bienséance. C’est que, voyez-vous, les
respectables bien-pensants ne connaissent pas vraiment l’idéologie
«enverdeuse».
Ils ignorent ou feignent d’ignorer
que les écolos purs et durs sont par nature intolérants. Ils détiennent la
Vérité et méprisent tous ceux qui osent douter de leur credo.
Et sachez qu’il n’est pas nécessaire
qu’ils soient majoritaires au sein du Conseil des Ministres et du caucus. Ils
sont si habiles à s’afficher et à pérorer comme des connaisseurs chevronnés en
matière de sauvegarde de la Nature que tous les autres autour d’eux se
perçoivent comme des ignares inaptes à remettre en question la vulgate écolo.
Donc, les Verts dominent au cœur du
Pouvoir à Québec.
Il en découle qu’ils vont s’efforcer
de faire main basse sur le BAPE. Rappelons que le Bureau d’Audience Publique en
Environnement, créé lors du premier mandat de René Lévesque, joue un rôle clé
dans le processus d’évaluation environnementale de tout grand projet industriel
et d’infrastructure. Il reçoit l’étude d’impact, procède à des audiences
publiques et soumet au gouvernement des recommandations.
La mouvance écolo a toujours eu une
attitude ambivalente à l’égard du BAPE. En fait, quand la recommandation
rejoint leur position (soit le rejet d’un projet), le BAPE est encensé et son
rapport est à la base de leur homélie. Mais quand le BAPE approuve un projet,
alors, là, l’anathème s’abat sur l’organisme, considéré comme une officine à la
solde du Grand Capital.
Par conséquent, vous comprenez
pourquoi le Ministre de l’Environnement, Daniel Breton, un activiste verdoyant
qui fut de tous les combats contre les grands projets de développement
économique (le suroît, Gentilly II, les gaz de schiste, le pétrole albertain,
le Plan Nord, etc) s’est dépêché de mettre le BAPE en coupe réglée.
De quelle façon? D’abord, en faisant
une «visite de courtoisie» dans les bureaux de l’organisme. Cette incursion
constitue un message limpide aux commissaires et au personnel du BAPE d’avoir à
filer doux. Désormais, les travaux et les recommandations de l’organisme
devront se conformer à la dogmatique anti développement de l’église écolo.
D’autre part, le Ministre a pris les
précautions d’usage. Il a viré le président et le vice-président du BAPE pour
les remplacer par deux mollahs verdoyants : Pierre Baril, un activiste
réchauffiste et Louis-Gilles Francoeur, un scribe zélé qui a fait du Devoir une
gazette écolo de référence.
Dans de telles conditions, le
discours de la Première Ministre sur la création de richesse et le
développement économique voit sa crédibilité mise à mal par la croisade de son
ministre visant à faire rentrer le BAPE dans le moule de la plus stricte
rectitude écologique.
De telle sorte que les projets de
développement vont se heurter à un BAPE sous le contrôle des sectaires écolos.
Avec la perspective d’une mise au rancart programmée.
On évoquera bien sûr le concept de
développement durable pour justifier le rejet des projets. Car ce concept est
d’une telle élasticité que vous n’avez pas idée combien l’attribut de
«durabilité» sera, à toutes fins utiles, impossible à obtenir. Et avec les
gardes-chiourmes que le Ministre vient de nommer, il peut être assuré du
respect de l’orthodoxie verdoyante.
Jacques Brassard
10 commentaires:
Poursuivre des objectifs contradictoires semble être jusqu'à nouvel ordre l'orientation stratégique du PQ. L'objectif de l'indépendance du Québec est irréalisable en l'absence de prospérité économique, or l'autre objectif poursuivi soit l'application dans toute sa rigueur des "principes" de l'intégrisme écologique aboutit invariablement au sous-développement économique, à la pauvreté et à une plus grande dépendance à l'égard des transferts fédéraux et de la péréquation, soit un résultat à l'opposé du premier objectif.
Cette incohérence profonde n'est pas uniquement le fait du PQ, elle frappe malheureusement une tranche assez large des électeurs québécois. C'est cette même incohérence qui les fait mépriser le "pétrole sale" de l'Alberta, tout en encaissant sans dire merci les milliards en péréquation qui leur viennent de ce même "pétrole sale"!
Incohérence mais également pensée magique qui, du bureau du Premier Ministre jusqu'aux salles de rédaction des médias, entretient l'illusion qu'il est possible pour le Québec d'être riche et indépendant, sans exploiter à fond toutes ses ressources.
Hélios d'Alexandrie
Rappelez-moi déjà pour qui vous avez voté aux dernières élections?
Le BAPE compte six membres. À l'arrivée du PQ au pouvoir, TOUS les six étaient des libéraux «teindus rouges» : attachés politiques, recherchistes, donateurs, candidats à la candidature (pbs.twimg.com/media/A8kG_clCYAAaTsn.jpg). C'était une annexe du parti libéral, au service du parti libéral et de ses idées. Il était normal de lui rendre son rôle, qui est de donner un point de vue environnemental sur les projets industriels afin d'éclairer les décisions du gouvernement.
L'hystérique Breton est assigné à comparaître devant l'Assemblée nationale cette semaine.
C'est déjà ça de pris!
J'espère qu'il se fera remonter les bretelles.
Le BAPE est devenu un refuge d'écolos purs et durs. Quand je pense que le pseudo journaliste du Devoir Francoeur y a maintenant une job !
Vincent a encore tombé pile. 100% d'accord avec lui.
Accepterait-on un arbitre d'un sport qui n'aime pas ce sport ? De la même façon on ne peut tout de même pas donner à des pollueurs ou à ceux qui les défendent (la droite en général) le pouvoir de juger de la dangerosité d'un projet d'exploitation qui a des conséquences sur l'environnement. C'est bien beau de fabriquer des bebelles en plastiques pour faire des profits mais il y des choses plus importantes dans le vie que la consommation.
Signé : un vilain gauchiste
L'environnementaliste, un destructeur parmi d'autres
Des gens profondément coupés d'eux-mêmes projettent cette image qu'ils seraient cependant connectés à l'environnement et qu'ils se définiraient désormais par la rectitude de leurs choix responsables. Or l'état conflictuel chez l'homme engendre la complexité, l'inadéquation et une surenchère de conflits, qu'importe sa justesse de vue.
Également, mieux vaut laisser à l'occasion la nature recouvrer d'elle-même son équilibre. On ne retrouve jamais l'équilibre d'avant mais une nouvelle interdépendance. L'être humain y garde sa place, car il n'a pas à avoir honte de lui-même.
Signé : un vilain gauchiste
Bizarre ça! Je suis pourtant plus de droite et je n'encourage pas pour autant la surconsommation et la spoliation des ressources naturelles. J'encourage la responsabilité individuelle, la liberté et pourquoi pas, la moralité dans tous les domaines!
En réaction à:
"J'encourage la responsabilité individuelle, la liberté et pourquoi pas, la moralité dans tous les domaines!"
- Un vilain gauchiste
Les religions font preuve de moralité, également. Voyez le résultat...
Je relisais le préambule de ce blog. On y qualifie de "pontife" certain défenseur de la cause environnementale. La vertu prend souvent l'allure d'un masque ou d'un voile d'intouchabilité dont les plus opportunistes usent à leurs fins personnelles. Or la sphère publique appelle ses tenants à une formidable générosité. Consacrer sa vie aux autres affublé d'une moralité inculquée ou d'une aura travaillée relève de l'imposture.
En revanche, je suis l'observateur intrigué, parfois ravi, des coups d'éclat des Verts au sein du gouvernement actuel. Je note leur courage. Ils subissent l'emprise de leurs vertus, peut-être, vraies comme fausses. Leur idéalisme bouscule un paysage politique qui fatalement se mourait d'inaction.
M. Brassard, il n'y a pas si longtemps, pourfendait ceux qui mettaient en garde contre le réchauffement climatique dû à l'émission des gaz à effet de serre. Il nous disait que le CO2 est nécessaire à la vie et qu'il était absurde de s'en faire, que c'était en fait un complot des méchants gauchistes. Sûrement l'eau est nécessaire à la vie mais on peut s'y noyer, n'est-ce pas ? Or on apprend qu'"Une zone de glace marine de l'océan Arctique plus grande que le territoire des États-Unis a fondu cette année, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM)" et que «Le taux alarmant de la fonte cette année met en évidence les changements aux grandes répercussions qui se déroulent dans les océans et la biosphère de la Terre», a déclaré le secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud. «Les changements climatiques se produisent sous nos yeux et continueront ainsi, en conséquence des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, qui augmentent constamment et qui ont atteint de nouveaux records.»
Alors, je me pose la question et vous la pose également, peut-on encore prendre au sérieux les propos de M. Brassard en tout ce qui concerne l'environnement ?
Signé : un vilain gauchiste teindu vert
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