jeudi 17 mars 2011

MANOEUVRE DILATOIRE OU SORTIE DE CRISE?

Le rapport du BAPE sur les gaz de shale me laisse perplexe et suspicieux. Il est vrai que, par la voix de son Président, Lucien Bouchard, l’Association Pétrolière et Gazière du Québec a fait preuve d’optimisme dans sa réaction au rapport. Et elle a offert sa collaboration pour la suite des choses.

Elle n’avait guère le choix.Sa position «bonne ententiste» n’a même pas eu pour effet de faire baisser la fièvre hystérique qui secoue depuis des mois les troupes de choc de la Verdoyance. Imaginez si elle s’était braquée contre le rapport du BAPE! L’hystérie anti gazière se serait muée en désir de lynchage. Lucien Bouchard aurait dû se réfugier au Kirghizistan en changeant son identité et en se laissant pousser la barbe.

Donc, l’APGQ n’avait pas le choix de faire profil très bas et de tendre la main.

Toutefois, Lucien Bouchard n’a pas pu s’empêcher de commenter une grosse ineptie économique qui se retrouve dans le rapport du BAPE. Et qui provoque l’indignation furieuse des bien-pensants de la gauche.

Songez donc qu’à la page 201 du rapport, il est écrit « qu’en référant au prix moyen de 500$/ha de l’Alberta, le Québec aurait pu recevoir environ 5 milliards de dollars pour les dix millions d’hectares sous permis. Ces revenus auraient été conservés par l’État qu’il y eut ou non développement de gisements gaziers ». Même Richard Martineau, d’habitude si lucide, trouvait cela scandaleux!

Une telle affirmation est pourtant une aberration économique. Pourquoi le BAPE a-t-il énoncé une pareille énormité? Pour mettre en accusation le laxisme du Gouvernement en matière de droits et de redevances et pour ses accointances jugées litigieuses avec l’industrie? Pour mettre en relief la nature «prédatrices» des entreprises gazières? (Car, dans le lexique de gauche, le concept de «prédation» est venu s’ajouter à ceux, plus anciens, de «pillage» et de «capitalisme sauvage»). Allez savoir!

Il est pourtant bien connu, particulièrement en matière de ressources naturelles qui doivent faire l’objet de recherche et d’exploration préalablement à toute mise en valeur, que les droits et les redevances «varient d’une province à l’autre en fonction de la maturité du secteur et de la conjoncture économique »(dixit l’APGQ).

En Alberta, le secteur gazier et pétrolier existe depuis plus de 50 ans. Et il a atteint sa pleine maturité. Par conséquent le taux de succès des forages d’exploration est pas mal plus élevé qu’au Québec. Chez nous, on n’est même pas assuré que la ressource est exploitable commercialement. Par conséquent, prétendre que l’on pourrait obtenir 500$ de droits à l’hectare comme en Alberta, c’est de la fabulation économique (Jean Charest a parfaitement raison). C’est se balader dans le virtuel. Il faut vraiment être un disciple de Léo Paul Lauzon pour croire que le Québec a perdu 5 milliards de dollars de droits d’exploration, par manque de vigilance et de rigueur de la part du gouvernement. Vraiment débile! Un étudiant en première année d’économie, consulté par le BAPE, aurait vivement conseillé de biffer du rapport une telle absurdité.

Prenons un autre exemple bien concret : la Colombie Britannique. En 2006, 1400 puits y ont été forés. La production de gaz équivalait à six fois la consommation annuelle totale du Québec. La vente de la ressource s’est chiffrée à 7 milliards alors que l’industrie a investi plus de 6 milliards. Dans un tel contexte, il est évident que l’État peut exiger ou obtenir à l’occasion d’appels d’offres, des droits et des redevances en concordance avec la production et les investissements. On est loin d’une situation similaire au Québec. Et on n’est pas près de s’en approcher, surtout avec la meute exubérante des «moratoiriens» qui nous lessivent brutalement le cerveau depuis des mois.

Au fond, c’est comme si on se scandalisait qu’un terrain de Chapais vaut mille fois moins qu’un terrain en plein centre-ville de Montréal…par exemple, celui qu’Hydro-Québec a cédé gratuitement à Steeve Guilbeault pour y construire sa Maison Durable et qui, lui, vaut 1,5 million de dollars!

Quoiqu’il en soit, si, un jour (peut-être la semaine des quatre jeudis), il s’avère qu’il y a du gaz de shale exploitable dans la vallée du St-Laurent, les redevances devront être alors fixées à des niveaux tenant compte de cette découverte, du marché et des prix.

Passons à la recommandation centrale du rapport, soit d’entreprendre une «évaluation environnementale stratégique». Tout le monde, où presque, s’est extasié devant la sagesse de cette proposition. Si vous voulez être considéré comme sérieux et respectable, accolez le mot «stratégique» à votre idée. Ça marche à tout coup! Même l’APGQ n’a pas eu d’autre choix que de trouver fort à propos la recommandation du BAPE.

J’y vois davantage, pour ma part, une manœuvre dilatoire. Ou, pour être plus direct, un moratoire peut-être… temporaire. Si le BAPE avait proposé d’aller de l’avant dans l’exploration et l’exploitation des gaz de shale, tout en mettant en place des conditions et de règles respectant l’environnement et les propriétaires fonciers, il se serait fait crucifier sur la place publique par toutes les coalitions, alliances et ligues et par tous les collectifs et front communs issus de l’Église écolo-gauchiste. Comme ce fut le cas dans le dossier Rabaska. Une mise à mort en direct!

Alors qu’avec une «évaluation environnementale stratégique», le BAPE repoussait prudemment et vertueusement son lynchage à plus tard…

Car, voyez-vous, ce ne sera pas la première évaluation de ce genre à être réalisée au Québec. Il y en a eu deux qui ont été entreprises concernant le pétrole du golfe St-Laurent.

Une première, qui portait sur l’estuaire (la partie du golfe à l’ouest de l’ile d’Anticosti) et une deuxième sur le golfe proprement dit.

La première est terminée et a été déposée. Et savez-vous quel en fut le résultat? Un moratoire! Permanent! Sur l’ensemble de l’estuaire. Ce qui est navrant, parce qu’il faut savoir que l’estuaire ne fait pas partie du litige Québec-Ottawa sur la validité des permis. Le fédéral reconnait que l’estuaire du St-Laurent est entièrement et sans équivoque aucune sous la juridiction du Québec. Que fait le gouvernement du Québec? Il impose un moratoire. Avec des conséquences économiques éventuellement désastreuses. Supposons que les travaux en cours sur l’ile d’Anticosti conduisent à des découvertes de pétrole commercialement exploitable. Cela signifierait que des forages dans l’estuaire autour de l’ile pourraient donner des résultats semblables. Mais le moratoire les empêcherait.

L’autre étude (sur le golfe) est toujours en cours. Et on ne sait pas quand elle sera complétée. D’après vous, elle va nous conduire vers quoi? Un autre moratoire? C’est plus que probable. Surtout que l’on sait que les Madelinots (qui sont largement dépendants de l’assistanat de l’État et dont l’économie ne peut certes pas être qualifiée de prospère) se sont ligués aux écolos délirants pour s’opposer farouchement à tout développement pétrolier aux larges des côtes de l’archipel des iles de la Madeleine.

Voilà pourquoi je pense que la proposition d’évaluation stratégique sur les gaz de shale m’apparait davantage comme une manœuvre dilatoire conduisant à un moratoire plutôt qu’une vraie sortie de crise.

Je peux me tromper. Mais il semble bien que les Québécois ne sont pas intéressés par le développement économique et la création de richesse. Ils préfèrent rendre un culte à Gaïa et se complaire dans le rôle de «quêteux dédaigneux» empochant les substantielles aumônes de la souillonne Alberta.

Et le PQ, le parti qui fut le mien pendant des décennies, bascule dans l’écologisme anti-développement et va jusqu’à se déshonorer en s’acoquinant avec José Bové, un Français écolo-communiste antisémite, coupable de vandalisme dans un McDo et de destruction d’un champ d’OGM. Une répugnante alliance!

Je peux donc me tromper. Mais…j'en serais bien étonné!

Jacques Brassard

21 commentaires:

Michel Pellerin a dit…

Fort éclairant et tout à fait juste. Actuellement, Le seul vrai développement économique qui vaille dans notre belle province, n'existe que dans des champs de "blé d'inde" ou dans des serres hydroponiques ultra-sophistiquées. Quelle triste farce!

Anonyme a dit…

Si le BAPE n'a même pas prit le temp d'étudier les différences fondamentales (comme vous l'expliquez très bien) de l'exploitation du gaz de shale en Alberta et ou en est présentement le Québec dans ce domaine, pour affirmer que l'on perd 5 milliards, son rapport n'est pas trop crédible, et essai surtout de rassurer toutes les parties qu'elles ont raisons.
En lançant ce chiffre, il ouvre le débat à savoir qu'il y a énormément d'argent en bout de ligne de disponible dans cet industrie, et de l'autre il met en rogne ceux qui pensent qu'on se fait avoir et que le tout profitera à l'industrie, et à tout ceux qui se seront collés de près ou de loin aux compagnies qui exploiteront ce gaz, le tout au détriment des risques environnementals et de l'écologie.

Le temp d'arrêt (pour ne pas dire moratoire) pour fin d'étude , risque d'être long.

Oui au gaz de schiste en français a dit…

Gaz de schiste, pas gaz de châle !

(Je sais, je sais, vous connaissez M. du Berger)

Anonyme a dit…

Parfaitement raison

Anonyme a dit…

L'attitude des québécois sur les gaz de schiste n'est pas suprenante. Elle est en fait le constat même de ce que tout le monde percoit; une belle gang de névrosés, incapable d'assurances, sans avoir à tomber dans la panique et l'activisme.

Pour une ressource que l'on consomme déjà ici, mais que l'on importe pour 2G$/an, on "crache" sur son exploitation intelligente!!!! Et ensuite, ces mêmes twitts à la Champagne, Bélisle, Breton viennent nous dire qu'on était en train de brader nos ressources alors qu'on n'a même pas confirmer l'aspect commercial et même pas brancher un premier puit et qu'ils s'inquiètent maintenant de cette resources qu'ils décrient tant mais qui s'exploite avec les mêmes principes ailleurs???? Et ce sont ces activistes indépendantistes qui voulaient qu'on leur fasse confiance pour leur projet d'indépendance????

Nous sommes un bout p'tit peuple de lésés, bien honnêtement. On fait dur, pas à peu près. Des insécures crasses.

Gilles Laplante a dit…

Gaz de shale pas de schiste. Le schiste est une roche compacte qui ne peut contenir de gaz.

Anonyme a dit…

M. Brassard, le journal 'La Terre de chez nous' de cette semaine (17 au 23 mars 2011) a plusieurs articles sur le gaz de shale.

Il est en vente partout. Ils ont un site internet: laterre.ca qui ne contient pas tout le journal. Seulement 1 petit article sur le sujet.

Sébas a dit…

M.Brassard, s.v.p. , s.v.p., s.v.p, écoutez ça:

[A partir de 49:20 minutes]
http://connaitrelasuite.podomatic.com/entry/2011-03-04T19_41_23-08_00

Vous dites:

"Je peux donc me tromper."

Je ne crois pas que vous vous trompiez... mais que vous n'insistez pas assez sur certains aspects de toute cette "folie".


Si l'état n'était pas centralisé... comme le Québec l'est de façon complétement exagérée.... (la machine est enraillée : c'est rendu ingérable, car TOUT LE MONDE doit passer par le gvt central pour faire quoi ce soit ici ou pour faire entendre son point de vue par rapport à presque tous les enjeux !!!)

Si les localités (i.e. mrc/villes), étaient gérées comme en Suisse(i.e. cantons/communes)...

Si le sous-sol de nos terres n'était pas "nationalisé" ou "bien commun'isé"...

Serions-nous dans toute cette mmmmmmm en ce moment?

N'est-ilpas vrai que des propriétaires dans certaines localités VOULAIENT majoritairement AUTORISER l'exploitation des gaz de shale sur LEURS terres?

N'est-il pas vrai que les "gazières" (ou autres "minières"), agissent souvent comme les "écolo-socialistes" et parlent de "bien commun'iste" lorsqu'elles se réfèrent aux ressources qui se retrouvent sous NOS terres et veulent/voulaient utiliser la coercition de l'état (ont-elles le choix?: tout passe par Québec!), pour passer par-dessus les intérêts/craintes -légitimes- des propriétaires ?

Saviez-vous que SEULEMENT 8% des terres du Québec appartiennent à des individus... le restant constitue le "terrain de jeu" des compagnies minières:

http://img26.imageshack.us/img26/4217/qcterrespriveesterrespu.jpg

Anonyme a dit…

C'est définitivement gaz de shale et non gaz de schiste. Schiste n'est pas la traduction française de shale.
Non le schiste n'est pas une roche compacte. Le schiste est une roche feuilleté un peu comme la shale. Mais c'est une roche métamorphique qui se forme à haute température, et qui pour cette raison ne peut pas contenir de gaz.
Le shale est une roche sédimentaire qui résulte du durcissement des dépôts d'argile. Des organismes vivant meurent enfouis dans l'argile et la décomposition de leurs restes forment des gaz... de shale.

GH Larouche a dit…

J'espère ne pas me répéter. Je viens juste d'écrire ce que je réécris là. Pour une raison que j'ignore il semble que le commentaire s'est volatilisé.

Schiste n'est pas la traduction française de shale.
Shale en français est shale en anglais (prononcé chéle).
Le schiste n'est pas une roche compacte. D'un point de vue, et d'un seul, le schiste ressemble au shale, par le fait que ce sont toutes deux des roches feuilletées. Mais là s'arrête toute ressemblance.
Le schiste est une roche métamorphique formée à haute température, qui de ce fait ne permet pas la rétention de gaz. Le shale est une roche sédimentaire formée par le durcissement d'anciens dépôts d'argiles marines. Les organismes vivants dont les cadavres se retrouvent enfouis dans la vase d'argile au fond de la mer, se décomposent éventuellement en formant des gaz. D'où la présence de gaz dans les shales qui sont des argiles durcies.

Isabelle Robillard a dit…

L'état se doit de gérer l'ensemble des ressources minières. Voici pourquoi:

1- Lorsqu'une minière demande un permis pour explorer, elle DOIT faire des travaux dessus pour CONSERVER ses droits. Sinon, au bout de deux ans, les claims redeviennent disponibles à qui le veut (y compris aux propriétaires terriens). Vous pouvez aller sur le site de GESTIM pour vous acheter ce droit en quelques clics de souris et pour quelques dollars. C'est le gouvernement qui s'assure de cela.

Remerciez au passage le gouvernement pour garder l'achat des claims à un bas prix, ce qui le rend disponibles à tous, pas juste aux riches minières....

2- Ensuite, et c'est là que ça devient crucial pour le développement économique, non seulement les cies minières doivent faire des travaux, mais elles doivent également remettre un rapport au gouvernement (Travaux statutaires). Ce rapport contient l'emplacement des travaux (forages, tranchées, position des échantillons ramassés sur le terrain) et résultats d'analyse.

Tout ces travaux, au nombre de 77 560 en date d'aujourd'hui et aussi anciens que 1950, est géré par le ministère des ressources naturelles (voir la banque de donnée Sigeom). Le gouvernement est le gardien de toutes ces avancées dans l'acquisition de données qui donnent de la valeur à un terrain en particulier. Des terrains délaissés pendant des décennies redeviennent attrayants, grâce à des données historiques conservés par le ministère.

On oublie trop souvent que le Québec doit en partie sa place en tant que terre de prédilection pour l'exploration à cette immense banque de données. Sans elle, des projets comme la mine d'Osisko à Malartic n'auraient sans doute pas vu le jour.

Cette banque de données est est mise à la disposition de TOUS.

http://sigeom.mrnf.gouv.qc.ca/signet/classes/I1102_index?l=f&entt=LG

Je comprend que de vouloir que le gouvernement soit le maître en ce domaine peut sembler écolo-socialistes à certains. Mais quand on connaît les implications, on voit les choses autrement.

Bravo pour votre article M. Brassard. De dire que le PQ se déshonore en ce moment avec des positions radicales n'est pas exagéré.

Je suis consternée par le commentaire d'un gestionnaire de Sprott dans le journal les affaires:

http://www.lesaffaires.com/archives/generale/gaz-de-schiste---une-decision-stupide-basee-sur-l-ignorance----eric-nuttall-gestionnaire-de-portefeuille-chez-sprott/528509

Ne reste plus qu'à espérer que le dommage fait par cette décision n'aille pas contaminer l'industrie minière.

Sébas a dit…

@ Isabelle qui écrit:

"Je comprend que de vouloir que le gouvernement soit le maître en ce domaine peut sembler écolo-socialistes à certains. Mais quand on connaît les implications, on voit les choses autrement.


Vous passez par dessus presque toutes mes idées dans mon commentaire précédent !
Oui bien sur l'état peut avoir un rôle à jouer... comme par exemple pour la banque de donnée Sigeom. Mais encore là, ce n'est pas nécessaire, car des firmes privées pourraient prendre le relais...

Mais l'industrie minière/gazière se tire un balle dans l'pied à vouloir passer PAR DESSUS les droits des propriétaires... car vous devez dépendre du gvt central pour tout, et il n'y aura probablement PAS d'exploitation NUL PART... car tout est décidé et contrôlé par une "autorité"... "one size fits all".

Si -comme dans certains états américains-, les droits des proprios étaient respectés, vous pourriez "dealer" directement avec ceux qui veulent PROFITER DE LA "MANNE". Là tout le monde est perdant.... même l'état, car nous ne pouvons pas nous servir de ceux qui auraient accepté, comme "labo" pour ensuite aller plus loin dans "votre" sens... si cela était le désir des autres proprios ailleurs.

De plus, vous avez 92% du territoire québécois où les minières n'ont pas à composer avec les DROITS LÉGITIMES des propriétaires.

Je vais être franc avec vous:
Si vous ou un de vos "amis" veniez CHEZ MOI, et ce dans le contexte légal actuel, vous ne pourriez JAMAIS, je dis bien JAMAIS obtenir gain de cause... en tout cas, pas tant que je suis vivant et libre. Vous passeriez un TRES mauvais quart d'heure... pas que je serais violent... mais JAMAIS vous pourriez faire ce que vous voulez faire. Est-ce assez clair? Vous dissimulez mal votre arrogance (sur d'autres sites)... moi je ne dissimulerai pas ma frustration par rapport à vos idées... et vos actions.

Et venez pas me dire que je suis un "gauchiste anti-dévoloppement", car vous savez TRES bien comment je pense et qui je suis, même si vous prétendez parfois le contraire. Les p'tits jeux doivent cesser !

En tout cas, si demain matin je veux avoir une éolienne (et faire bcp de fric), sur MA terre et vendre de l'électricité à Hydro ou encore à mes voisins, je ne peux pas et ce, contrairement à plusieurs autres endroits dans le monde. C'est encore les grosses cies -avec le gvt central- qui passe par dessus tout le monde. La collectivisation/corporatisation des terres, des ressources, etc, donne toujours le même résultat: un désastre quasi total !

Vous devriez VRAIMENT remettre en question certaines de vos idées, car vous FAITES FAUSSE ROUTE.... tout comme les "artistes" ou le "écolos-gauchistes", mais pas pour les mêmes raisons.

Vous êtes une "affairiste-autoritaire" (qui ne respecte que vos "droits" de producteurs), et je vais combattre vous et vos semblables autant que je combats les étatistes de gauche !

Écoutez ça et essayez de contredire les arguments qui s'y trouvent:

[A partir de 49:20 minutes]
http://connaitrelasuite.podomatic.com/entry/2011-03-04T19_41_23-08_00

Gaétan Lepage a dit…

Vous dites «le parti qui fut le mien pendant des décennies». Voilà une chose de faite. Portant le FLN n'a pas encore essaimé ici. Tel «le méchant oiseau qui salit son nid», vous persistez à lancer des attaques revanchardes contre votre «Alma (c'est bon ça)mater». Les recherchistes de Jean Charest n'ont qu'à se connecter sur votre blog pour s'alimenter auprès de «l'ancien péquiste» en vue des périodes de questions.

Sébas a dit…

p.s.
Et me semble Isabelle, que c'est vous avez critiqué l'état pour sa lenteur dans la mise à jour de ses données... et là tout d'un coup, la banque de données étatique c'est une raison pour justifier que l'état contrôle ou centralise ou "bien communise" tout ?

Isabelle Robillard a dit…

@ Sébas

J'ai critiqué le retard dans les données hydrogéologiques et la stratigraphie du sous-sol de la Vallée du Saint-Laurent. Je ne sais pas à quoi c'est dû. Personne ne s'est soucié de colliger des données. Pourtant, en environnement, on en a fait des trous de forage et des tranchées dans la région de Montréal!

Quoiqu'il en soit, ces lacunes ont peut-être contribué à la décision du BAPE de vouloir une étude. À quelque chose, malheur est bon. Ce sera une occasion d'en apprendre un peu plus.

Les connaissances géologiques dans le Grand-Nord varient souvent en fonction de l'intérêt des cies minières pour un endroit particulier. Ce sont elles qui contribuent à acquérir des connaissances. Ces connaissances ont un volet économique, il va de soi, mais d'une manière plus large, cela permet par la bande, d'en apprendre un peu plus d'un point de vue scientifique.

J'imagine qu'on pourrait concevoir la même chose avec l'étude entourant la possibilité de mise en exploitation des gaz de schiste.

Vous semblez vraiment très inquiet pour votre terrain. Je vous le dis bien sincèrement: tâchez de savoir dans quel canton votre terre appartient ou de savoir sur quelle carte au 1 : 50 000 vous vous situez (Dans la région de Montréal ça devrait être contenu 31G01 à 31G16). Ensuite, allez sur Gestim et tâchez de voir si votre terrain est "claimé". Téléphonez au ministère, on va vous répondre!

Je vous remercie d'avoir mis un lien vers le discours de Martin Masse. Ça vaut la peine d'être écouté, ne serait-ce que pour m'éviter de perdre trop de temps à essayer de convaincre.

J'avais déjà dit à M. Du Berger qui se désolait que personne du milieu ne prenne la parole dans ce dossier qu'il était très difficile pour les gens de l'Industrie d'avoir une quelconque crédibilité.

Quand on est marqué au fer rouge du gentil qualificatif de : affairiste...ça part mal.

Finalement, qu'on soit de gauche, de droite, socialiste ou libertarien, le syndrôme pas-dans-ma-cours reste toujours aussi fort. C'est juste qu'il est décliné sous diverses façons, selon l'idéologie qui nous est propre.

Je vous remercie bien sincèrement de m'avoir fait réalisé cela.

Sébas a dit…

@ Isabelle:

Vous ne contredisez -encore une fois- aucun de mes arguments et ce, de façon directe. Vous êtes pas trop pire dans la rhétorique par contre, mais rien pour ramener ce débat dans le domaine de la raison...

De 1, l'état n'est pas très efficace pour gérer quoi ce soit, y compris pour mettre à jour des données...

Vous dites:

"Les connaissances géologiques dans le Grand-Nord varient souvent en fonction de l'intérêt des cies minières pour un endroit particulier"

Et voilà! Et sans l'intervention étatique dans ce domaine, des entreprises privées prendraient le relais de façon à satisfaire la demande.

De 2, les droits de propriété -entier- ou rien ! Dans le domaine du gaz, je le répète encore une fois: personne, ni vous ni un des vos amis auraient gain de cause... et je me rangerai toujours avec les propriétaires qui ne sont pas respectés, à 100%. "Nos" terres ne nous appartiennent pas entièrement et vous vous rangez avec l'état = oui cela est de "l'affairisme autoritaire". Mais je ne vous blâme pas à 100%, car si le cadre légal était différent, vous vous réajusteriez... et vous seriez sûrement contente de voir les résultats positifs. Presque personne vous verrait du même oeil...

De 3, à la limite, je me fou de "ma" propriété, je n'ai même plus de terre... c'est pour ça que j'ai utilisé cette formulation:

"Si vous ou un de vos "amis" veniez CHEZ MOI"

De 4, si les droits des propriétaires étaient respectés à 100%, Osisko aurait -peut-être- eu à donner un peu plus d'argent pour développer son projet... mais encore là, plus besoin de dépenser autant en frais de "relation publique" pour "vendre" son projet.

On pourrait facilement faire une "règle du 90%", i.e. si 90% des propriétaires acceptent "la valise d'argent" pour céder leurs droits de propriété, 1 personne (ou quelques personnes), ne pourra pas empêcher un projet de se faire. Les "récalcitrants" se verraient offrir un montant équivalent donné aux autres proprios. Et au lieu de 1 000 000 000 $ de profit, le montant aurait peut-être été de 950 000 000 $, mais au moins les enjeux seraient clairs et les développements pourraient se faire SANS PASSER PAR QC ET LES "DÉBATS DE SOCIÉTÉ"...

Sébas a dit…

Suite et fin:

Vous n'êtes pas sans savoir que plusieurs projets sont rejetés (dont une mine d'or en Estrie), à cause du concept communiste "d'acceptabilité sociale".

Pire encore, ces gens dépendent de l'état pour développer le "communautaire et les arts" et ils dépendent aussi de l'état pour faire respecter leurs droits. Tout est "socialisé" et centralisé... et il n'y aura probablement pas de mine. Imaginez-vous un instant, si tous les propriétaires s'étaient vu offrir "une valise d'argent", ben du "communautaire", y'en aurait 10x plus... :-) ... et tout le monde serait content, sans passer par la médiation "bordélique" de Québec ou l'argent de "tout le monde" (i.e. ceux des contribuables), pour maintenir des idéaux de "développements durables"....

De 5, le concept de "redevances variables", qui varieraient selon les prix des matières exploitées serait aussi une bonne chose pour tout le monde, y compris pour les "minières". Des prix élevés pour les claim c'est comme une barrière à l'entrée pour ceux qui veulent se partir dans ce domaine.

J'espère que vous commencez un peu à remettre en question vos concepts "de bien communisés" ?
Si non, ben dites-vous bien que je vais faire comme beaucoup de monde et dire: NON !
Et vous pourrez sortir tous vos arguments (arrogants? ce que vous ne faites plus = bravo!), que vous voudrez, mais étant donné que vous ne voulez pas remettre en question quoi ce soit, ne vous attendez pas à de l'ouverture de ma part.

p.s.
J'essaye vraiment de vous démontrez que vos réels intérêts se trouvent dans la protection des droits de propriétés...;-)

Sébas a dit…

Et quand vous dites:

"Ces connaissances ont un volet économique, il va de soi, mais d'une manière plus large, cela permet par la bande, d'en apprendre un peu plus d'un point de vue scientifique."

Bien d'accord avec ça, et rien n'empêcherait des compagnies privées de s'associer avec des chercheurs universitaires pour "amplifier les retombées" de ses banques de données privées.

Sébas a dit…

Finalement, vous dites:

"Finalement, qu'on soit de gauche, de droite, socialiste ou libertarien, le syndrôme pas-dans-ma-cours reste toujours aussi fort. C'est juste qu'il est décliné sous diverses façons, selon l'idéologie qui nous est propre."

Belle rhétorique, mais justement, tant que vous allez vous entêter à mettre tout ce beau monde dans le même paquet et ce, sans nuance, et tant que vous allez penser QU'À VOS INTÉRÊTS immédiats, les choses vont empirer et empirer et empirer. VOUS DONNEZ DES ARGUMENTS À CEUX QUI VEULENT TOUT COMMUNISER !
;-(

Vous vous tirez réellement une balle dans 'l'pied' et vous êtes (les affairistes autoritaires et les melons.... "verts à l'extérieur et rouges à l'intérieur"), 2 faces de la même médaille... de ce débat -binaire.

La "pierre angulaire" pour sortir de ce débat binaire, se trouve justement dans la protection des droits des propriétaires...

Isabelle Robillard a dit…

De savoir que la terre n’appartient pas complètement à ses propriétaires semblent vous choquez profondément. Vous savez, être sûre que certaines modifications de la loi en ce sens pourraient faire baisser les hostilités envers l’industrie, je ne serais pas contre. Je pense aussi que ce serait sans doute vrai dans votre cas. Je vous ai assez lu pour avoir l’impression que vous êtes un homme de principe ! Et vous avez répété souvent que votre n’êtes pas contre le développement économique. Peut-être qu’un petit pourcentage de redevances comme aux Etats-Unis pourrait être envisageable, je ne sais pas…En fait, j’en doute un peu à la lumière de ceci :

http://www.cyberpresse.ca/environnement/dossiers/gaz-de-schiste/201103/26/01-4383496-revolte-au-pays-du-gaz-de-schiste.php

D’autant plus que, en écoutant le point de vue de d’autres personnes, ça me donne plutôt l’impression qu’ils se réfugient derrière ce principe de droit des propriétaires parce qu’ils ne veulent pas s’avouer qu’au fond d’eux-mêmes, ils ont une profonde aversion doublée d’une peur bleue, de cette industrie. Le segment de Martin Masse est, selon ma perception, un éloquent exemple.

Corrigez-moi si je me trompe mais n’a-t-il pas déclaré qu’il accepterait le développement de l’indutrie des gaz de schiste à condition que son terrain soit racheté ? Juste parce qu’il aurait à subir la vue d’une tour de forage dans son champ de vision ? Faudrait-il compenser à ce point ? Le gars ne peut souffrir de voir une tour de forage (qui, soi dit en passant, n’est présente que pendant quelques semaines, le temps de forer…). Et c’est l’industrie qu’il traite d’affairiste. On croit rêver.

En plus, à l’entendre parler, l’industrie est là pour « saccager l’environnement » …Vraiment ? Je veux bien qu’on parle d’impact. C’est normal, après tout puisqu’on travaille dans ce domaine mais de saccages automatiques… Ça sent la mauvaise foi à plein nez. Et l’acoquinage avec le gouvernement, là…faudrait pas généraliser.

Des gens qui parlent comme ça, je les mets effectivement dans la même poche que les groupes de pression qui ne veulent rien savoir de l’industrie. À la différence près de l’aspect de la nationalisation, c’est le même discours démonisateur et alarmiste.

Isabelle Robillard a dit…

Suite et fin:

Un autre point : la compensation. Comme je vous ai déjà dit : ça se fait déjà. Malgré tout, il a été écrit abondamment dans les journaux des témoignages de gens déclarant: la compagnie (x) de gaz de schiste est débarquée chez moi sans me prévenir !! J’aimerais bien savoir de quoi ça retourne exactement. J’ai l’impression que Le « chez-moi » dans ce cas là doit être pris au sens large (c.a.d à quelques centaines de mètres près de la limite de leur propre terre) car je serais bien étonnée qu’une compagnie débarque sur le terrain de quelqu’un sans prévenir. Si des cas comme ça se sont produits…eh bien c’est dé-plo-ra-ble.

À propos de Saint-Camille, êtes-vous bien sûr que ceux qui ont rué dans les brancards soient les propriétaires de terrain concernés par d’éventuels travaux de forages ? Serait-il possible que ce soit d’autres citoyens, nouvellement arrivés dans le village et fondamentalement anti-mines ? Le cas échéant, faudrait-il néanmoins leur donner un montant d’argent, dans l’espoir de les faire taire ? C’est un système comme ça que vous préconisez ?

C’est triste mais la compagnie aurait pu aider indirectement à l’économie de la région. Et ce, qu’il y ait une mine ou pas. Ça prend des années de travail avant de savoir si une mine peut voir le jour à un endroit précis. Des kilomètres de forages. Pour le projet Osisko, il a fallu 750 000 m pour le savoir. Plusieurs foreuses marchant nuit et jour, des équipes de géologues décrivant la roche. Tout ce beau monde doit se loger, se nourrir etc…

Il y a eu 3500 échantillons de récoltés pour le projet de Saint-Camille. Rien que pour ça, il y a eu pour des semaines de factures d’hôtels et de restaurants à Sherbrooke, à Asbestos etc... Rien de Saint-Camille. Que voulez-vous, c'est un village où tout a fermé. Pas de restaurant pas d'hotel, pas de magasin, pas de station-service. Rien. Peut-être que d’avoir laissé quelques géologues pousser un peu plus loin l’état des connaissances, quelqu’un de la place aurait pu se partir une auberge. Je suis certaine que les géologues se seraient fait un plaisir d’y aller. C'est ben beau avoir une valise d'argent qui tombe du ciel pour se partir un projet, encore faut-il que ça réponde à un besoin pour que ça marche à long terme...

Il y a beaucoup d’ouvrage à faire pour contrer la perception négative de l’industrie des ressources naturelles. Vous m’avez qualifié d’arrogante. C’est votre affaire. Pour ma part, je préfère me qualifier de prétentieuse. En effet, bien prétentieuse de penser que je pourrais contribuer à changer cet ordre des choses.

Un jour, je lirai « la sagesse des foules ». Je n’y crois pas trop, surtout quand je vois le fil des événements concernant le gaz de schiste, mais je trouve tout de même que le principe est attrayant.

Disons qu'on aimerait y croire