Ça y est, c’est parti! Gérald Larose,
homme de gauche, «progressiste», il va sans dire, ardent pro-palestinien,
antisioniste tout aussi ardent, président du Conseil de la Souveraineté, a
annoncé le lancement des «États-Généraux de la Souveraineté». Une commission a été mise sur pied avec
mandat de mener un «débat citoyen (moi, les machins «citoyens», ça me hérisse
le poil!) dans le but d’établir les obstacles au développement de la nation
québécoise engendrés par le système fédéral».
Déjà là, dès le départ, j’ai un petit
souci avec le mandat. Je le trouve, disons, incomplet. Il cible le
disfonctionnement du régime fédéral entravant le «développement de la nation
québécoise». Fort bien! Est-ce à dire que si les obstacles étaient, par une
réforme du système, très fortement atténués, ou même carrément abolis,
l’urgence et la nécessité de devenir souverain disparaitraient?
Rappelons-nous, il y a quelques
années, que le mouvement souverainiste
avait concentré sa critique sur la fameux «déséquilibre fiscal». Il était
tellement intolérable qu’à lui seul il justifiait l’accession à la
souveraineté. Et puis, il s’est atténué et on en n’a plus entendu parler.
Est-ce à dire que le projet d’un Québec indépendant était devenu soudainement
caduc?
Une des membres de la commission, Mme
Yasmina Drissi a déclaré ce qui suit :« Le Québec vit encore plus
difficilement cette tutelle alors que le gouvernement fédéral prend des
positions et vote des lois à l’encontre de ses valeurs (celles de la nation
québécoise) comme de renier le Protocole de Kyoto, de développer ses forces
militaires, de renforcer les peines de prison et tout le système carcéral,
d’abolir les registre des armes à feu, de promouvoir la monarchie britannique,
de développer des énergies préjudiciables à l’environnement etc».
En lisant cette charge contre le
gouvernement Harper, j’ai aussitôt décroché. Est-ce que cela signifie que si, à
la prochaine élection, on se retrouve avec un gouvernement fédéral qui abroge
la loi sur les peines plus sévères, ré-approuve Kyoto, rétablit le registre des
armes, remisent les portraits de la Reine dans le sous-sol du Parlement, les
raisons de devenir souverain vont se rabougrir brusquement?
Moi qui suis un vieux séparatiste de
l’ancien temps, ce n’est sûrement pas en me promettant qu’un Québec souverain
va signer Kyoto II ou remettre en place un registre des armes de chasse que le
Conseil de la souveraineté va me soulever d’enthousiasme. Pas plus d’ailleurs
qu’en diabolisant l’exploitation des sables bitumineux. Je ne suis pas écolo et je suis un chasseur.
En d’autres termes si le but de ce
«débat citoyen» sur la souveraineté, c’est d’échafauder un État
écolo-gauchiste, oubliez-moi!
Il faut revenir aux sources du
mouvement souverainiste contemporain, soit la question identitaire. Voilà la
véritable raison d’être! La principale motivation des fondateurs des partis
indépendantistes (surtout René Lévesque), ce fut, au premier chef en tout cas,
la protection et le renforcement de la substance identitaire, historique et
culturelle du peuple québécois.
Nous faisons partie d’un État, le
Canada, qui a enchâssé le multiculturalisme dans «sa» constitution. Cette
idéologie dévastatrice prône le maintien et la promotion des identités
culturelles au détriment de celle d’un peuple, le nôtre, enraciné en terre d’Amérique
depuis 400 ans.
La souveraineté, ça doit servir à
démanteler cette idéologie et enrayer le délitement identitaire qui nous
déboussole et nous appauvrit. Pas pour sombrer dans l’écolo-gauchisme et
l’étatisme débridé. Surtout pas!
Jacques Brassard
1 commentaire:
"La principale motivation des fondateurs des partis indépendantistes (surtout René Lévesque), ce fut, au premier chef en tout cas, la protection et le renforcement de la substance identitaire, historique et culturelle du peuple québécois."
Pouvez-vous nous offrir une seule citation de René Lévesque célébrant les racines occidentales de notre peuple, tels le Catholicisme et les traditions françaises? Attention! Je veux du concret, pas du "nation building" jacobin désincarné...
"Nous faisons partie d’un État, le Canada, qui a enchâssé le multiculturalisme dans «sa» constitution."
Où? Quel article?
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