Pourquoi, à deux reprises, le peuple
québécois s’est-il dit NON à lui-même? Pourquoi, à 15 ans d’intervalle, deux
défaites référendaires portant sur la création d’un pays bien à nous? Qui doit
porter la responsabilité de ces deux échecs? Pierre Elliott Trudeau? Jean
Chrétien? Les «nouveaux citoyens»? Les Canadiens anglais? Ces questions nous
hantent depuis 1980.
On peut bien cibler, comme Jacques
Parizeau l’a fait au soir du référendum de 95, «l’argent et les votes
ethniques», il n’en demeure pas moins que les vrais et seuls responsables de
ces débâcles sur une question aussi fondamentale, c’est nous-mêmes. Et quand je
dis «nous», je fais référence aux Québécois dits de souche.
Attention! Je ne prétends pas que M. Parizeau
avait tort. Le Gouvernement fédéral a effectivement plongé à pleines mains dans
le Trésor public pour financer une orgie de propagande et, de plus, les «usines
de citoyenneté» ont fonctionné à plein régime pour ajouter des électeurs au
camp du NON. Ce sont là des faits avérés et documentés.
Mais si les Québécois n’avaient pas
été déboussolé sur le plan identitaire, s’ils n’avaient pas été plongés dans
une sorte de chaos identitaire, ils auraient dit OUI, probablement dès le
premier référendum, sûrement lors du second, et les deux évènements scandaleux
dénoncés par M. Parizeau ne seraient que faits divers illustrant simplement la
panique dans le camp du NON.
Non, nous avons perdu parce que les
citoyens du Québec vivent depuis très longtemps dans la confusion identitaire. Ils
sont écartelés entre deux appartenances identitaires, la canadienne et la
québécoise.
Et ça ne date pas d’hier. Je viens de
relire les Mémoires de l’abbé Lionel Groulx. Passionnant et éclairant tout à la
fois.
On peut y suivre à la trace, au fil
des décennies, les diverses péripéties
de l’affrontement entre deux nationalismes, le canadien, porté et
incarné par Henri Bourassa et le canadien-français, défendu et personnifié par
l’abbé Lionel Groulx.
On l’oublie trop souvent, Henri
Bourassa était d’abord et avant tout un nationaliste canadien. Ses combats
contre l’impérialisme britannique en témoignent. Lionel Groulx, lui, était un
nationaliste canadien-français. Son attachement et sa fidélité étaient voués à
ce «petit peuple» français et catholique qui vivait sur les rives du
St-Laurent.
Cet attachement et cette fidélité, on
la retrouve dans le fameux discours qu’il a prononcé lors du deuxième Congrès
de la langue française en juin 1937. «Je suis de ceux qui espèrent, disait-il. j’espère avec tous les ancêtres qui ont
espéré; j’espère avec tous les espérants
d’aujourd’hui; j’espère par-dessus mon temps, par-dessus tous les
découragés. Qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, notre État français,
nous l’aurons jeune, fort, rayonnant et beau, foyer spirituel, pôle dynamique
pour toute l’Amérique française. Nous aurons aussi un pays français, un pays
qui portera son âme dans son visage. Les snobs, les bonne-ententistes, les
défaitistes peuvent nous crier : « Vous êtes la dernière génération de
Canadiens français!». Je leur réponds avec toute la jeunesse : « Nous
sommes la génération des vivants. Vous êtes la dernière génération des morts!
». C’est très lyrique, j’en conviens, mais quelle péroraison magnifique et
émouvante!
Au fil des ans, les confrontations
Chapleau-Mercier (lors de l’affaire Riel), St-Laurent-Duplessis,
Trudeau-Lévesque, Chrétien-Parizeau, Chrétien-Bouchard sont toutes de même
nature que celle opposant Henri Bourassa à Lionel Groulx.
D’un côté, ceux dont l’appartenance
au Canada prédomine lorsqu’il y un choix de nature identitaire à faire; de
l’autre, ceux chez qui l’attachement au peuple québécois (ou canadien-français)
prime sans conteste.
Or, depuis plus d’un siècle, cette
ambivalence identitaire a prévalu au Québec. Et elle apparait dans tous les
sondages que la firme Léger et Léger a fait sur ce sujet depuis qu’elle existe.
Vous connaissez la fameuse
question :« Vous considérez-vous comme exclusivement Canadien, Canadien
d’abord et avant tout, exclusivement Québécois, Québécois d’abord et avant
tout, ou les deux, Canadien et Québécois, également?
En connaissez-vous beaucoup des
peuples à qui on doit poser une question aussi biscornue et aussi
saugrenue? Il ne viendrait à personne
l’idée de poser une telle question aux Finlandais, aux Polonais, aux Lithuaniens,
ou encore aux Tamouls.
Nous, sur le plan identitaire, ne
savons pas à quels saints nous vouer! Nous sommes «mêlés»! Déboussolés!
Comme…Elvis Gratton!
Mais pourquoi? Essentiellement, parce
que nous sommes, depuis la conquête, un peuple annexé. Cette notion «d’annexion»
a été élaborée par l’historien Maurice Seguin dans ses cours sur les deux
nationalismes au Canada. « Et surtout, écrivait-il, qu’on ne dise pas que le
Canada-Français est en mauvaise posture parce que le pacte de 1867 n’a pas été
respecté. C’est parce que le prétendu pacte de 1867 a été respecté dans ses
grandes lignes et quant à son esprit que les Canadiens-Français sont annexés,
limités, provincialisés, comme ils l’étaient déjà en 1841 et somme toute depuis
la Conquête ».
Et c’est ce processus d’annexion qui,
à la longue, a entraîné ce que Mathieu Bock-Côté a appelé (c’est d’ailleurs le
titre de son livre) la «DÉNATIONALISATION TRANQUILLE». C’est-à-dire et en
quelque sorte une perte de substance identitaire chez la nation annexée.
Accompagnée aussi d’une transmutation identitaire chez une large fraction du
peuple annexé.
Une telle réalité, fruit d’une longue
annexion, donne, sur le plan identitaire, les résultats
«elvis-gratonniens» que l’on voit dans
les sondages. Une dislocation identitaire!
Partant de là, on comprend bien
pourquoi, dans un référendum qui a pour but de «sortir de l’annexion», toute la
partie du peuple annexé qui a intériorisé l’identité de la nation «annexante»
refusera d’adhérer à un tel objectif.
En clair, les souverainistes ont été
défaits lors des deux référendums parce qu’il y avait trop, au sein de la
nation annexée, de «Canadiens exclusivement» et de «Canadiens d’abord et avant
tout».
Car ce qui détermine l’issue d’une
consultation aussi fondamentale c’est, je dirais, la solidité, la vigueur et
l’étendu du sentiment identitaire chez la nation annexée. Si le substrat
identitaire est trop fragilisé et diminué, c’est la défaite assurée. C’est ce
qui nous est arrivé à deux reprises.
Lorsque l’on prend en compte cette
donnée essentielle, on ne peut qu’observer l’inanité de l’explication voulant
que l’adhésion à la souveraineté a plafonné et continue de plafonner tout
simplement «parce qu’on n’en parle pas assez».
On aura beau en parler tant et plus,
jusqu’à plus soif, si on ne revivifie pas, si on ne régénère pas le sentiment
identitaire, l’adhésion au projet de «sortie de l’annexion» va continuer de
stagner et, peut-être même, de régresser.
Et dieu sait que le temps presse.
Lorsqu’on fait les constats
suivants :
Un seuil d’immigrant reçus beaucoup
trop élevé;
De nombreux et inquiétants reculs du
français, surtout à Montréal, suscitant, comme réactions de notre part, un
méprisable avachissement mélangé à l’obséquieuse anglomanie d’autrefois;
L’oubli et le rejet de nos racines et
de notre héritage judéo-chrétiens (ce qui entraîne, selon Jacques Grand’Maison,
un appauvrissement de l’âme, de l’intériorité, un vide spirituel»);
Un enseignement de notre histoire
atrophié et réduit à la portion congrue;
Un cours d’Éthique et de Culture
Religieuse qui n’est, et je me cite, «qu’un laboratoire de détraquement identitaire et de
lessivage multiculturel»;
Une élite intello technocratique qui
réprouve et méprise ce qu’elle appelle notre «suffisance» (Georges Leroulx) et
notre «braquage identitaire» (Gérard Bouchard);
Une Fête Nationale qui n’est plus
qu’une fiesta bien arrosée,
Quand donc on fait ces constats (et
la liste est loin d’être exhaustive), on se doit de conclure qu’avant
d’envisager un troisième référendum, il est impératif de déployer un vigoureux
effort de redressement et de renforcement identitaires.
Il y a au Parti Québécois un embryon
de plan d’affirmation identitaire (malheureusement, il est accompagné d’un
programme lesté d’un coûteux interventionnisme étatique d’une autre époque). Si on prend en compte les constats ci-haut
mentionnés, il y a bien des carences. Malgré tout, pour le mettre en branle, il
faudrait prendre le pouvoir. Or, avec la discorde qui sévit au sein du parti et
les règlements de compte qui s’y déroulent, le pouvoir est devenu
inatteignable. Félicitations aux dissidents pour leur beau programme!
Et comme les autres partis ne
semblent guère se soucier du désarroi identitaire qui ébranle la nation
québécoise, la situation en matière d’identité nationale ne cessera de se
dégrader.
Au-je besoin d’ajouter que pour le
vieux patriote que je suis (maintenant septuagénaire), le délitement
identitaire qui nous affecte comme peuple me plonge dans le découragement et
l’écoeurement.
Je ne peux m’empêcher de citer de
nouveau l’abbé Groulx (je sais bien que ça fait ringard, mais je m’en fous),
cet homme dont toute la vie fut un long combat pour que survive et que
s’épanouisse la nation Canadienne française (on dirait aujourd’hui
«québécoise»).
La citation est tirée d’un discours
prononcé en 1940. Il nous avertit, en somme, que le destin d’un «petit peuple»
comme le nôtre est toujours incertain et précaire. Le cimetière des peuples, ne
l’oublions pas, est très encombré.
«Dans cinquante ans, dans cent ans,
une race humaine habitera encore la terre que nous foulons. Ces hommes, on peut
même le présumer, seront, par le sang, les fils de ceux qui aujourd’hui
tiennent la place. Pourtant si cette race d’hommes a changé d’âme, trouvant la
sienne trop lourde à porter; si plus rien ne la distingue de son entourage que
la tragédie de son abdication, cette race d’hommes pourra compter pour dix à
quinze millions d’âmes; elle pourra former un État politique puissant, regorger
de richesses matérielles; elle n’empêchera point que ce pays n’ait la
mélancolie d’un tombeau. Nous serons des Anglais, des Américains, que sais-je?,
mais nous ne serons plus des Canadiens français; nous n’aurons plus de vie à
nous, de culture à nous, d’âme à nous, de destin à nous. Une splendeur
culturelle, une forme originale d’humanité seront perdues et mortes à jamais.
Que les arrivistes ou les esprits légers tiennent ce dénouement pour peu de
chose; que mourir de cette façon leur soit égal, pourvu que leur reste la
graisse de ce monde, c’est leur affaire et c’est de leur niveau. Mais aussi
longtemps que la hiérarchie des valeurs se fixera ici-bas selon les critères
spirituels, les peuples qui pensent ainsi appartiendront à l’espèce inférieure.
Et l’élite qui aura conduit ces peuples à de si basses façons de penser – car
les peuples ne vont pas là d’eux-mêmes – cette élite d’intellectuels, de
bourgeois ou de politiciens entrera dans l’histoire, mais avec les balayures».
Tel pourrait bien être notre destin.
Et cela m’afflige. Mais en nous doit demeurer l’Espérance, cette «petite fille
espérance, écrivait Péguy, qui n’a l’air de rien du tout». Et malgré tout, je
suis comme l’abbé Groulx en 1937, je continue d’espérer «par-dessus mon temps,
par-dessus tous les découragés».
Jacques Brassard
25 commentaires:
Bon, OK, ont remet ça !
http://www.pvr-zone.ca/referendum_quebecois.htm
(1ère partie)
En dépit du temps que cela va me prendre et qui pourrait être fort mieux consacré, je ne peux m'empêcher de commenter. Car en dépit des quelques accointances idéologiques que nous partageons, je me dois de crier que vous avez tord sur ce point.
L'idée de faire du Québec un pays a échoué pour la simple raison que ceux qui l'ont promue ont, par une curieuse ironie, vidé le projet de toute substance et donc de toute raison d'être.
La quasi totalité des partis souverainistes et des associations et mouvements souverainistes, depuis 1960, on été farouchement anti-canadienne-française. Depuis cinquante ans au Québec, le militant souverainiste standard est farouchement laïcard, voir anti-Catholique, jacobin impénitent, multiculturaliste (quoi qu'il en pense), très dédaigneux envers ce qui parrait trop "ceinture fléchée", se complait dans le mythe de la Grande Noirceur et de la libération par l'étatisme, et donc, par conséquent, a une forte propension à concevoir ses propres ancêtres comme une bande de perdants incapables, plus ou moins tarés, et stupidement dociles aux ordres d'une élite corrompue symbolisée par l'image du curé abuseur et du "boss" anglais cruel et sans pitié.
Depuis cinquante ans, les souverainistes qui ont eu une quelconque influence sur notre société se sont acharnés, à grand renfort de propagande et d'ingénierie sociale, à créer le "Québécois". Il n'y a pas de filiation culturelle entre le Canadien-français et le Québécois mon cher Monsieur Brassard. Le Québécois a été conçu pour être l'antithèse du Canadien-français: post-moderne, tolérant jusqu'à l'abêtissement, féministe et environnementaliste, gauchiste, agnostique, "gay-friendly", "ouvert sur le Monde", etc, etc... Je n'ai pas besoin d'en rajouter: vous et tous ceux qui liront savent ce que je veux dire.
Vous ricanez de la double identité des Québécois et vous demandez quel autre peuple au Monde se définie de cette façon? Pourquoi ne pas se demander s'il y a d'autres peuples qui, délibérément, ont changé de nom? Cela ne s'est pas vu très souvent... Et si des Canadiens-français se sont "transformés" en Québécois, peut-être est-ce simplement parce qu'ils sont devenu un autre peuple.
Or, malheureusement pour les vieux rêveurs comme vous, le Québécois est par nature post-moderne. Alors l'idée de fidélité aux ancêtres, d'héritage culturel, d'une "âme" nationale qu'il nous faudrait préserver, ce n'est vraiment pas son fort. Conséquemment, pourquoi un pays? Si tout est mouvant, relatif, s'il n'y a ni bien ni mal, ni vrai ni faux et si toutes les cultures se valent, comment peut-on éprouver la nécessité de protéger quoi que ce soit?
L'abbé Groulx a vu juste.
Nos élites intellos nous conduisent à la perte.
Les 2 référendums, que vous qualifiez de "défaites" pour les Québécois sont plutôt une grande VICTOIRE pour la démocratie et, au final, confirment que quoique disent les séparatistes, les Québécois trouvent largement leur compte à l'intérieur du Canada (pays qui fait l'envie de toute la planète!) et leur choix n'a rien, mais absolument RIEN à foutre avec quelque crise identitaire que ce soit.
« Vous connaissez la fameuse question :« Vous considérez-vous comme exclusivement Canadien, Canadien d’abord et avant tout, exclusivement Québécois, Québécois d’abord et avant tout, ou les deux, Canadien et Québécois, également?
En connaissez-vous beaucoup des peuples à qui on doit poser une question aussi biscornue et aussi saugrenue? »
Pour ma part, je suis fière d’être acadienne québécoise et aussi fière d’être canadienne, il n’y a rien de biscornue là dedans. Comme l’ontarien est fier de l’être et aussi canadien; le californien est fier de l’être en même temps qu’américain; le parisien est fier d’être français, on peut trouver une foule d’appartenances de ce genre. Où est le problème?
Je suis d’accord avec vous pour tout le reste du texte. N’oubliez surtout pas que le cours d’éthique et culture religieuse a été parrainé par notre ancien ministre de l’éducation François Legault . Et ce n’est surtout pas Pauline Marois qui va nous aider dans notre identité. Je n’ ai aucune confiance sur ce point. Elle se promet bien de sortir la religion de nos mœurs et partout de nos établissements.
Je lis ce que vous écrivez mais parfois je titille sur certains points.
Bonjour M. Brassard,
Vous avez parlé du discours identitaire et du « vote ethnique » dans votre texte. Je suis un des supposés enfants de la loi 101 ayant une mère francophone de souche et un père polonais. J'ai toujours vu le nationalisme québécois comme étant supérieur et hautement préférable à l'incohérence du "multiculturalisme" anglo-canadien. Ceci étant dit, je ne pourrais probablement jamais appuyer l'indépendance ou me sentir confortable avec le discours identitaire des nationalistes.
Vous parlez de l'immigration comme si elle était une menace. Il serait peut-être plus utile de vous demander pourquoi les immigrants ont tendance à refuser de s'assimiler (comme ils le font aux États-Unis et dans plusieurs autres sociétés) à la majorité et de se rallier à votre projet national. Serait-il parce que nous comprenons très bien, en écoutant ce discours nationaliste, que peu importe notre désir d'appartenance, nos valeurs et notre capacité linguistique (le français est ma première langue), nous serions toujours traités comme des étrangers; des citoyens de deuxième classe venant de races inférieures qui ne seront jamais acceptés comme membres de la nation québécoise parce qu’on ne s’appelle pas Proulx, Tremblay, Lévesque ou Brassard.
M. Brassard.
Le clergé catholique, "ouvert sur le Monde", fait parti des ces élites qui nous conduisent à la perte. Il est prêt à tous les compromis avec le monde.
Ces clercs sont en train de faire une vente de feu avec les églises payées par les pauvres fidèles à coup de 25 sous... Ils ne veulent plus évangéliser - humaniser - la culture.
Je suis entièrement d'accord que la scène politique du Québec est très décourageante. Le nationalisme ayant été détourné par des gauchistes extrémistes en réalité internationalistes.
Péquiste de la première heure, j’ai répondu non aux deux référemdums. D’abord parce que les questions étaient formulées de façon à piéger les Québécois, ce qui est inadmissible quand on prétend vouloir les sauver, mais surtout parce que ceux qui portaient le projet du pays souhaité laissaient entrevoir que ce pays conduirait à l’assujettissement des Québécois à une élite bureaucratique plutôt qu’à leur libéralisation par la valorisation de l’individu et sa responsabilisation. Finalement, parce que dans mon nouveau pays, ne partageant pas l’idéologie dominante et face à l’intolérance vis-à-vis les vieilles valeurs si chères à nos ancêtres, j’ai craint d’y être beaucoup moins libre que dans l’autre. Maintenant, ce que je souhaite sans trop y croire c’est qu’une prochaine génération de Québécois responsables, confiants et fiers fassent ce pays et surtout en fasse une réussite. Ce n’est pas en infentilisant les Québécois qu’on y arrivera.
Réal Carbonneau, Québec
Votre texte est magistral.Ce n'est pas d'avoir trop peu parlé d'indépendance qui est le handicap du P.Q.,c'est de ne pas s'être adressé au bon peuple,au bpn interlocuteur.Le peuple multiculturaliste n'a aucune raison de vouloir l'indépendance du Québec,le Canada lui est bien suffisant.
Sans Nous,les "de souche", l'indépendance est impossible,car Nous seuls pourrions y avoir intérêt...
En un sens, j'adore Stephen Harper qui n'hésite pas à remettre l'identité canadienne-anglaise à l'avant-plan par le biais des symboles monarchiques, ce qui provoque les cris d'indignation de la gauche bien-pensante, la nôtre en premier lieu. Il aime entendre japper les insignifiants petits roquets de la rectitude identitaire.
Nous n'avons qu'à assumer proprement et à notre tour notre identité profonde et rejeter l'ersatz, le succédané identitaire concocté par des néo-nationalistes de gauche qui, eux et eux seuls, sont les responsables directs de la débandade du véritable sentiment nationaliste.
C'est la langue et la religion catholique qui sont les moteurs de notre identité, pas la charte québécoise des droits et libertés, pas l'interculturalisme, pas l'intervention étatique généralisée, pas les avocrassies à la mode, pas toutes ces fadaises de gauche remâchées ad nauseam par le Bloc québécois (notamment par l'ancien marxiste-léniniste Duceppe)sous le fallacieux couvert de "valeurs québécoises" qui ne sont que celles d'illuminés du Plateau et d'universitaires de salon dont l'esprit s'évapore trop fréquemment dans les vapeurs de Scotch single malt.
Qu'est-ce que le nationalisme québécois s'il n'est qu'une substance soluble dans le programme politique du NPD ?
Il n'existe tout simplement plus sous la houlette des politiciens d'aujourd'hui qui préfèrent se draper dans une forme éthérée de nationalisme post-moderne, à la mode et vainement séducteur.
Anonyme, 15h39: Texte très juste. Tout est là.
Me Pierre Bouchard ainsi que anonyme 11h48,
Vous résumez à merveille ma pensée. Le jour où un parti politique de droite voudra la souveraineté, j'y penserai sérieusement.
Je ne me reconnaît tout simplement pas dans les nouvelles valeurs prônées par le PQ. Les prises de positions vertes et anti-développement, l'étatisme à outrance et les valeurs syndicales ont un effet repoussoir chez moi.
Je ne serais pas contre l'idée de pays, à priori mais avec l'État de nos finances publiques, on peut bien rêver. C'est à peu près tout ce qu'on peut se permettre.
Ce qui semble être un échec vu de trop près, s'avère être un succès historique quand on l'examine sereinement d'une certaine distance. Je ne parle pas ici des référendums mais de la nation québécoise ou canadienne française.
Cette nation a traversé un long chemin et sa survie était loin d'être certaine, elle ne s'est pas contentée de survivre elle a réussi à se hisser à un niveau enviable parmi les nations. Elle a accompli cet exploit pacifiquement tout en préservant sa culture propre.
L'échec des deux référendums ne tient pas uniquement à l'existence de la double identité chez les québécois de souche, fondamentalement l'identité québécoise est plus affirmée et plus profonde que la canadienne. J'ai la conviction qu'il existe un facteur important que les indépendantistes ont ignoré, un sentiment plus noble que le nationalisme et plus inspirant: le patriotisme.
Le patriotisme des québécois a-t-il été sollicité autrement que verbalement et superficiellement lors des deux référendums? La vision des indépendantistes avait-elle de quoi inspirer les électeurs? La souveraineté n'a-t-elle pas été comprise que comme une modification de la structure de l'État?
Il y a une différence entre avoir un Pays à soi et un État à soi. Or c'est l'État à soi que les indépendantistes ont proposé au peuple du Québec, ils ont bien entendu parlé du Pays mais le peuple a compris que c'est l'État qui était le but.
Vues sous cet angle les défaites référendaires n'ont pas de quoi nous alarmer. La perte de repères, le multiculturalisme, le déclin démographique et la place sans cesse grandissante de l'État sont bien plus inquiétants. J'estime que ces maux ne peuvent être guéris sans une bonne dose de confiance en soi et d'énergie créatrice.
Nos élites technocratiques, politiques et culturelles n'ont que la médiocrité à nous proposer, c'est ce qui explique la morosité et le défaitisme ambiants. Nous valons mieux que ça et le jour où nous en aurons marre nous saurons, du moins je l'espère, faire appel à ce patriotisme qui nous habite et qui nous donnera la force de reprendre en main notre destin.
Hélios d'Alexandrie
Ce sont aussi des faits avérés et documenté que des votes pour le NON ont été rejeté massivement, et que des gros bras des syndicats ont été engagés pour limiter l'accès a certain bureaux de votes de l'ouest de l'ile
Entre faire de la publicité et empêcher les gens de voter, je crois que le 2e est pire.
L'abbé Groulx était un visionnaire. On ne pourra faire l'indépendance avec les syndicalistes et les nationalistes de gauche. Le socialisme est anti-national par nature. Regardez les députés du NPD à Ottawa s'exciter le poil des jambes avec la défense des fonctionnaires fédéraux, la défense de Radio-Canada, la défense de Kyoto, la défense des droits des criminels, etc. La défense du français et du Québec, pour le NPD, passent en dernier. Les socialistes ne parlent pas pour notre nation. La gauche a tué,depuis 40 ans, notre nation canadienne-française avec le multiculturalisme, etc. Nous le savons tous, du moins ceux qui sont lucides et réalistes. On ne fera pas l'indépendance avec le multiculturalisme. On fera l'indépendance avec une affirmation des Québécois de souche. Mais pour cela il faudrait avoir une identité. Quelle est l'identité des Québécois ? Quelles sont nos valeurs ??? Qui connaît l'Histoire ? Je pense que nous sommes cuits.
Par inadvertance, j'ai perdu quelques commentaires. Je suis désolé. Si vous me les renvoyez, je les publierai.
Jacques Brassard
Le journal Le Devoir du 7 décembre fait paraître une lettre de l'ancien député Louis Duclos, s'inquiétant de la démographie négative des canadiens-français du Québec, avec raison. Le peuple qui a survécu à l'hiver, aux combats avec les premières nations et contre les britanniques, le peuple qui a survécu à l'état de serviteur d'une autre nation parce qu'il avait une fibre morale d'acier, un sens de la famille fondé sur une profonde foi, ce peuple, par la perte de cette foi et de ses repères moraux, s'est lui-même fragilisé.
http://www.cqv.qc.ca/fr/la-famille-est-la-force-dun-peuple-le-quebec-en-est-un-exemple-frappant
Le phénomène relève d'abord d'une forme de «christianophobie» ambiante. Vomir sur notre héritage chrétien est devenu une habitude chez ceux qui se veulent hyper modernes. Le masochisme identitaire est à la mode. On en voit des exemples à chaque moment de l'année.
Par exemple, baignez le crucifix dans l'urine, prenez une photo, décrétez qu'il s'agit d'une oeuvre d'art et les bien-pensants viendront applaudir à votre vernissage. Ils vanteront même votre courage. Je parle évidemment de l'affaire du Piss Christ en France, qui a fait la manchette au printemps.
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/mathieubockcote/archives/2011/12/20111208-080400.html
En brimant tous leurs droits publics - fini l'enseignement religieux dans les écoles ou dans les garderies publiques et même privées, fini les symboles religieux dans les lieux publics -, on ne tolère plus l'identité qui définit foncièrement les citoyens croyants en tant qu'êtres humains. Les décisions laïcistes sont toujours unilatérales et sans appel, malgré les vives protestations populaires dans une société dite ouverte aux différences - tant qu'elles entrent dans le moule laïciste... On jette les grandes religions dans le même sac que celui du combat contre la cigarette!
http://www.cyberpresse.ca/debats/opinions/201112/07/01-4475633-le-moule-laiciste.php
La guerre contre Noël
http://www.vigile.net/La-guerre-contre-Noel
Le moule laïciste
http://www.vigile.net/Le-moule-laiciste
« La famille est la force d’un peuple ». Nous avons là une vérité fondamentale. Quand on regarde la famille brisée, divisée d’aujourd’hui, c’est l’identité qui est menacée. Nos jeunes souffrent d’une crise grave d’identité. Ils ne savent plus qui ils sont, pourquoi ils existent et qu’est-ce-qui arrive après la mort? Personne pour répondre à leur questionnement. Faut-il s’étonner des problèmes de drogues, d’intimidation, de sexes, de suicides à un haut niveau au Québec?
J’écoute des enseignantes expérimentées. Une d’entre elles me disait que dans sa classe de maternelle sur 18 élèves, 15 ont des problèmes de comportement. C’est sérieux. Elle songe à un arrêt de travail pour éviter un burn out. Une autre, la moitié de sa classe a besoin de suivi. Mais qu’est-ce que cela signifie? Qui a formé cette génération?
Comme vous monsieur Brassard, je continue d’espérer follement et croire qu’un jour le bateau va virer de bord et aller vers la bonne direction
À l'.anonyme du 8déc 23:06 , a votre question a savoir qui a formé cette génération? la réponse est simple LES TECHNICIENNES en CPE qui ne sont dans le fond que des gardiennes. A la maternelle maintenant ca veut dire 5-6 ans et depuis 12-sinon 15 ans , ce sont les CPE qui ont comme premiere fonction de socialiser les enfants en leurs donnant les outils nécessaire pour l'intégration scolaire et le dévoloppement de l'enfant.Nous avons sous le nez la preuve que les CPE n'était au fond qu'on don déguisé envers les syndicats et l'achat subventionner collectivement de vote
Je ne sais pas qui a dit ça mais je la trouve savoureuse: "Pour pouvoir mettre en veilleuse l'idée de souveraineté, il faut d'abord qu'elle soit allumée"
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