Me voilà de retour de la Riviera Maya. Et comme la campagne électorale fédérale ne m'inspire pas beaucoup, vous trouverez ci-dessous, plutôt que des banalités sur une confrontation politique d'une grande platitude, une entrevue que j'avais accordée il y a deux ans à Carl Bergeron, un de ces jeunes intellectuels québécois qui ne sont pas englués dans la bien-pensance et la rectitude politique. L'entrevue avait paru sur son blogue, L'Intelligence Conséquente. Ceux, parmi mes lecteurs, qui s'étonnent souvent (et s'indignent même) des changements survenus dans ma façon de voir les choses, y trouveront des réponses à leurs questions. Vous n'êtes pas tenus d'adhérer aux propos élogieux (un peu trop sans doute) de M. Bergeron.
ENTREVUE
Jacques Brassard est une personnalité incontournable de l’histoire politique québécoise. Impliqué au PQ dès la fondation du parti en 1968, il fut élu député sous cette bannière dans le comté de Lac-Saint-Jean en 1976. Il devint ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche sous Lévesque et Johnson, avant de devenir whip en chef de l’Opposition officielle de 1985 à 1994, tout en participant de près aux travaux de la Commission Bélanger-Campeau sur l’avenir constitutionnel du Québec en 1990-1991. De retour au pouvoir avec le PQ en 1994 sous Parizeau, il aura la charge de plusieurs portefeuilles ministériels, dont celui, sulfureux, des Affaires intergouvernementales canadiennes en plein tumulte post-référendaire, de 1996 à 1998. Dans la foulée du départ de Lucien Bouchard, il démissionne comme député et ministre en janvier 2002.
Depuis, il est chroniqueur pour le Quotidien, où il se démarque par une plume incisive, qui révèle au public une sensibilité conservatrice occultée par des décennies d’engagement souverainiste. Que ce soit par ses opinions sur Israël et les États-Unis, sur l’écologisme ou le dogmatisme du politiquement correct, Jacques Brassard rompt avec le consensus progressiste québécois et propose une autre façon – plus lucide, plus courageuse - d’aborder la réalité politique québécoise. Retiré de la vie politique, il ne continue pas moins à y contribuer de manière significative.
L’Intelligence conséquente s’est récemment entretenu avec lui.
L’Intelligence conséquente : Jacques Brassard, ceux qui vous lisent se demandent spontanément une question : considérant vos idées, vos convictions de plus en plus affirmées dans les pages du Quotidien, comment avez-vous pu travailler si longtemps au sein d’un Parti Québécois qui a cessé depuis un bon moment, il me semble, d’être une coalition de nationalistes pour devenir d’abord et avant tout un parti de gauche ? Était-ce parce que vous pensiez encore la souveraineté atteignable à court terme ou est-ce tout simplement parce que votre départ du pouvoir vous a permis de mettre à jour vos convictions, de les revisiter pour mieux les affirmer ?
Jacques Brassard : Bien sûr que j’ai changé. Sur le plan intellectuel, il va sans dire. Et cela est normal, à moins d’être un robot équipé d’un unique logiciel. À 20 ans, en 1960, j’étais gauchiste, fasciné par la Révolution à l’instar des héros de Malraux, et séduit par la fabuleuse « mécanique » marxiste. D’ailleurs, il y a toute une section de ma bibliothèque contenant les vestiges de cette époque : Marx, Lénine, Mao, Guevara, Fanon, ainsi que toute la collection de Parti pris, une revue québécoise marxiste. Je ne lis plus aucun de ces livres, mais je les garde comme des artéfacts de mon passé.
J’ai bien vite constaté que le socialisme, en s’incarnant dans des États communistes, devenait une terrible calamité économique et sociale, engendrait la misère et se révélait congénitalement liberticide. L’Archipel du goulag me purgea l’esprit de tout le bataclan marxiste-léniniste. Et aujourd’hui encore, connaissant l’horrible bilan du communisme (100 millions de victimes), je n’arrive pas à comprendre que des jeunes altermondialistes et de vieux gauchistes soient encore envoûtés par ce bric-à-brac idéologique. C’est ahurissant !
Je suis donc devenu social-démocrate derrière René Lévesque à qui je vouais une admiration sans borne. J’étais, comme on disait à l’époque, un « lévesquiste » inconditionnel. Et c’est au moment de l’opération « Déficit zéro », avec Lucien Bouchard, que j’ai pris conscience que la social-démocratie pratiquée depuis 40 ans avait engendré un État-mammouth surprotecteur (une sorte de « nounou »), un État interventionniste tous azimuts, surendetté et nous faisant porter le plus lourd fardeau fiscal en Amérique. C’est à ce moment que j’ai compris que le terme « progressisme », ce qualificatif considéré dans toute la gauche comme étant plein de noblesse, de grandeur et de compassion, signifiait en réalité « étatisme ». Et qu’il n’avait pas grand chose à voir — pas toujours, du moins – avec le progrès réel.
Avec la retraite, j’ai eu le temps et la liberté de revisiter, comme vous dites, mes convictions. De les approfondir aussi. En fréquentant les grands penseurs libéraux (Hayek, Von Mises, Revel, Tocqueville, Pascal Salin, etc.), mais aussi les néo-conservateurs (Guy Millière et Yves Roucaute, par exemple).
L’I. C. : Vous le répétez souvent, le Québec est entravé sur le plan technocratique et bureaucratique. L’État semble de plus en plus décidé à contrôler tous les aspects de nos vies. Une des conséquences de cette manie réglementaire est d’étouffer la croissance économique québécoise, ce dont les régions du Québec sont les premières victimes. Croyez-vous qu’il soit possible pour le Québec de se déprendre du social-étatisme ? Voyez-vous un tel jour arriver avant que nous n’y soyons forcés par une crise qui prendrait la forme d’un choc assez brutal avec le réel et ses lois économiques fondamentales ?
J. B. : J’affirme, même si ça déplaît à mes amis péquistes, que nous sommes allés trop loin dans le voie de l’étatisme, ou de ce que vous appelez le « techno-progressisme ». Cette propension, considérée comme hautement honorable, à élargir le champ d’action de l’État, affecte tous les partis depuis des décennies. Incluant le Parti Libéral, qui n’a de libéral que le nom, car il s’agit d’un parti social-démocrate tout comme le Parti Québécois. Toutefois, ce dernier l’est davantage puisque sa culture est toute imprégnée d’une grande dévotion envers l’État et aussi d’une méfiance systématique à l’endroit de l’économie de marché et de l’entreprise privée. L’ADQ n’est pas contaminé par ce culte du « tout-à-l’État », il est vrai, mais comme ce parti n’est pas près d’accéder au pouvoir, il y a peu de chance de voir bientôt l’État subir une vraie cure minceur…
Peut-on, me demandez-vous, se « déprendre du social-étatisme » ? Il y a bien quelques lueurs d’espoir : amorce d’une action contre la dette publique ; baisse du fardeau fiscal ; découverte par le PQ de l’importance centrale de « la création de la richesse ». Mais les résistances demeurent fortes au sein de toute la classe politique. On le constate, par exemple, lorsqu’il est question de la place du privé dans le système de santé. À l’exception encore une fois de Mario Dumont, la classe politique monte vite aux barricades pour défendre le monopole d’État quasi soviétique en cette matière. Pourra-t-on un jour s’extirper de cette mélasse social-étatiste, qui porte l’étiquette séduisante de « progressisme » ? Je le souhaite mais, comme dirait Achille Talon, un doute m’assaille !
L’I. C. : L’ingénierie sociale n’est pas qu’un problème économique. Nous voyons depuis plusieurs années le gouvernement multiplier les entreprises d’ingénierie morale et identitaire au nom de la tolérance, de l’ouverture à l’autre, ce qui nous a conduits à reconstruire la famille en dehors de son modèle traditionnel et à multiplier les campagnes de sensibilisation pour discréditer tous les comportements sociaux traditionnels. Le gouvernement, au nom du bien vivre, du bien manger, du bien aimer, du bien faire l’amour, nous matraque avec sa morale égalitariste sans aucun égards pour une certaine décence, et sans respect non plus pour l’héritage judéo-chrétien du Québec. Regardez-vous avec inquiétude cette volonté de reprogrammer tous les comportements sociaux pour les conformer à la morale soixante-huitarde ? Ou croyez-vous que les vieilles valeurs durent longtemps et qu’elles sauront résister au progressisme moral ?
J. B. : Les vieilles valeurs et la morale judéo-chrétienne sont toujours présentes au sein du peuple. Ces valeurs morales sont au cœur, rappelons-le, de la civilisation occidentale. Mais, partout en Occident (donc au Québec aussi), chez les élites intellectuelles et la classe politique, le relativisme moral et culturel contamine tout. Tout est confondu, le Bien et le Mal, le Vrai et le Faux, et tout est justifiable : le fanatisme, l’extrémisme, l’à-plat-ventrisme, l’obscurantisme, la reddition. Même le terrorisme bénéficie de l’indulgence des progressistes car il est engendré, n’est-ce pas, par la misère. Ce qui est faux, mais de faire semblant de le croire justifie la complaisance à son égard. Rappelons-nous Pierre Falardeau se drapant dans les drapeaux du Hezbollah.
Le plus déplorable et le plus inquiétant, c’est que notre système d’éducation est infesté par cette idéologie relativiste. Le plus bel exemple, c’est le cours d’Éthique et de culture religieuse qui sera bientôt enseigné dans nos écoles. Le jeune et brillant intellectuel Mathieu Bock-Côté a bien raison de le qualifier « d’utopisme malfaisant ». « Certains esprits cocasses, écrit-il (et je suis bien d’accord avec lui), se réjouissent de la laïcisation de l’école alors qu’on s’apprête à la confier pour de bon à un nouveau clergé, au service de la religion multiculturelle avec ses dogmes et son catéchisme ». Cette nouvelle religion, qui s’enseigne déjà dans nos écoles, consiste en une macédoine socialo-écolo-pacifiste assaisonnée d’altermondialisme et de haine de soi — je veux dire d’exécration de la civilisation occidentale. Je constate chez mes petits-enfants l’adhésion à cette religion post-moderne. On n’est pas sorti du bois !
L’I. C. : Vous ciblez souvent les écologistes, qui semblent vos ennemis prioritaires. Vous n’hésitez pas d’ailleurs à reconnaître dans l’écologisme une forme de religion séculière, toute vouée à la mère Gaïa, et qui trouverait la présence humaine bien encombrante pour l’avenir de la planète. Au nom d’un monde repeint en vert, on semble bien décidés à limiter considérablement les libertés humaines, désormais contradictoires avec le « développement durable », la lutte au « réchauffement climatique » ou tout simplement avec la « survie de la planète ». Croyez-vous qu’il y ait dans l’écologisme les germes d’un nouveau totalitarisme ?
J. B. : L’écologie, qui se voulait une science nouvelle, ayant comme objet l’étude des écosystèmes, a dégénéré en écologisme, le « isme » révélant qu’elle s’est transmuée en idéologie. Le cœur de cette idéologie, c’est le culte que nous devons vouer à Mère-Nature, la Gaïa de Lovelock. Et là aussi, le relativisme domine, en ce sens qu’au sein de la biosphère toutes les espèces se valent et sont sur le même pied. L’espèce humaine n’a pas plus d’importance que les autres, elle n’est pas plus importante que la limace ou le lichen. C’est toutefois une espèce nuisible et malfaisante dont il convient de contrôler les actes et de contraindre les mauvais penchants, et qu’il est impérieux d’assujettir à des gourous détenteurs d’un diplôme de sauveurs patentés de la planète.
Quand on observe les comportements et les revendications de la mouvance verdoyante, il est légitime de craindre la mise en place d’un État écolo. Il serait, je vous l’assure, tout aussi totalitaire que les États fascistes et communistes d’autrefois. Au nom de la préservation de la Nature, les vils humains que nous sommes seraient écrasés sous une chape de plomb de lois, de règlements, de directives, de contraintes, d’interdits, de sanctions, de remontrances, de punitions. Bref, un régime tout aussi liberticide que les régimes communistes. Il y a au cœur de l’idéologie écolo une profonde détestation de l’être humain. Il pourrait même y avoir, au sein d’un État écolo, des « camps de rééducation » pour nous apprendre à consommer moins d’eau, à ne pas manger de hamburgers et à retenir notre respiration pour produire moins de CO2. Ne confions surtout pas l’État aux écolos ! Il est vrai qu’ils ne sont pas près d’accéder au pouvoir, mais leur idéologie est devenue, à bien des égards, la pensée unique en Occident. On le voit à la façon dont on traite – comme des parias ! – les sceptiques du réchauffement anthropique. N’oublions jamais ce que nous disait Jean-François Revel : « Toute idéologie est un égarement… C’est une construction a priori, élaborée en amont et au mépris des faits et des droits, c’est le contraire à la fois de la science et de la philosophie, de la religion et de la morale. » Et, je le répète, l’idéologie écolo est tout aussi dangereuse que l’idéologie marxiste-léniniste.
L’I. C. : L’anti-américanisme mine le Québec. Il s’accompagne plus souvent qu’autrement d’une complaisance désarmante envers la « cause » palestinienne, sans aucune considération pour la situation pourtant difficile d’Israël. Comment expliquez-vous cette forme de pensée radicalement anti-occidentale ? Y voyez-vous une forme de mauvaise conscience qui ruinerait secrètement notre société ? Où y reconnaissez-vous le symptôme d’une élite dévorée par l’idéologie anti-occidentale et négligeant cette réalité bien simple : le Québec s’enracine dans la civilisation occidentale et devrait avoir une certaine sympathie pour les autres nations qui composent cette civilisation.
J. B. : Quand vous dites que « le Québec s’enracine dans la civilisation occidentale et devrait avoir une certaine sympathie pour les autres nations qui composent cette civilisation », vous énoncez une évidence. Alors, comment se fait-il que la haine de cette civilisation – à laquelle nous appartenons — soit si dominante chez nos élites intellectuelles et artistiques de même que dans l’univers médiatique et la classe politique ? Cette haine de soi est-elle un symptôme de déclin et de pourrissement ? On pourrait le croire, surtout quand on voit qu’elle est à la fois plus intense et plus pathologique lorsqu’elle a pour objet les deux nations, États-Unis et Israël, qui mènent courageusement le combat contre les forces destructrices anti-occidentales. « Mauvaise conscience », dites-vous ? Sans doute ! Mais aussi une dérive idéologique tout aussi dangereuse que la dérive socialo-marxiste. Le Palestinien a remplacé le Prolétaire comme incarnation exemplaire de l’Opprimé et de la Victime. Il convient donc de voler à son secours en métamorphosant Israël en agresseur alors qu’il est, depuis 60 ans, l’agressé. Il faut vraiment être aveuglé par la haine de l’Occident et un anti-américanisme démentiel pour se laisser ainsi manipuler par la propagande islamo- palestinienne.
« Partout où nous tournons nos regards sur les cinq continents, écrit le philosophe Yves Roucaute dans La puissance de la liberté, je vois la même haine. Quelle conscience peut s’étourdir à ce point de ses chimères pour ne pas voir l’universalité du terrorisme ? La réalité de la Quatrième Guerre mondiale ? Et la nécessité de l’affronter sans attendre. » Heureusement, les États-Unis d’Amérique ont compris, après le 11 septembre 2001, qu’une autre guerre mondiale venait d’éclater. Elle avait cependant commencé bien avant l’effondrement des tours jumelles de New York, mais le président Clinton l’avait ignorée. Le président Bush, lui, aura eu le mérite de prendre toute la mesure de cette singulière et horrible déclaration de guerre et de désigner l’ennemi sans détour : le terrorisme et l’obscurantisme islamistes dont l’objectif proclamé est la destruction de la civilisation occidentale. Ignorer cette réalité, comme le font les pacifistes et les défaitistes de toutes catégories, c’est contribuer objectivement à l’anéantissement des valeurs et des fondements mêmes de l’Occident. C’est triste à dire, mais « l’esprit de Munich » est toujours bien vivace.
L’I. C. : Vous l’avez souvent constaté : il y a un problème identitaire au Québec, où le multiculturalisme officiel carbure à la négation de l’identité nationale québécoise. Une certaine intelligentsia au pouvoir semble ne reconnaître dans le désir de réaffirmation identitaire qu’une simple manifestation d’intolérance, de xénophobie ; de racisme, même. Vous croyez nécessaire de réaffirmer l’identité nationale québécoise : avez-vous une idée de l’avenue à prendre pour mieux sortir de la mauvaise conscience ? Croyez-vous qu’il soit possible au Québec de parler sérieusement d’immigration ou d’identité sans risquer la disqualification par les censeurs médiatiques ?
J. B. : Dans les cénacles intellos et les tours d’ivoire universitaires, se préoccuper de l’angoisse identitaire des Québécois est considéré comme un réflexe archaïque du plus mauvais goût. Désormais, la nation se doit d’être civique, c’est-à-dire n’avoir comme critères que la citoyenneté et la territorialité. La nation québécoise, selon ces beaux esprits, est donc constituée de tous les citoyens qui habitent le territoire québécois. Point à la ligne. Et n’ayons surtout pas la grossièreté des moyenâgeux en tentant d’introduire dans le concept de nation des critères « ethnique », culturel, patrimonial et historique. Pouah ! Quelle étroitesse d’esprit ! Quelle manque d’ouverture !
Pour moi, le concept de nation civique apparaît sans doute comme très inclusif mais il est d’une grande indigence de contenu. La nation dite ethnique, par contre, est riche de toute la culture et de toute la mémoire d’une collectivité particulière, c’est-à-dire, pour l’essentiel, les descendants des Français enracinés en terre d’Amérique depuis 400 ans. « L’espace culturel québécois, écrit Gérard Bouchard (oui, le commissaire !), n’est pas vierge, il est fortement structuré en vertu d’une dynamique collective vieille de quatre siècles, au sein de laquelle la composante francophone a toujours pesé d’un poids prépondérant en raison à la fois de son nombre, de son ancienneté et de son action vigoureuse. Il est impossible, sociologiquement, que cette composante massive retraite tout à coup des lieux symboliques qu’elle a aménagés au cours de l’histoire (langue, coutumes, symboles et le reste) et renonce en quelque sorte à ce qu’elle est. Il est par conséquent inévitable que la culture commune soit très fortement imprégnée de la vieille culture canadienne-française – et celle-ci n’a pas à s’en excuser. » Un tel point de vue ne me paraît pas très… interculturel ! Il en découle cependant que les nouveaux venus doivent entreprendre une démarche d’intégration à la culture commune dont la prépondérance s’appuie sur quatre siècles d’histoire. Et ultimement, ce devrait être une intégration assimilatrice, rien de moins. Comme aux États-Unis où les enfants et les petits-enfants des immigrants sont devenus des Américains… « pure laine » ou, si l’on veut, « de souche ». Comme en France aussi, où les descendants d’immigrants espagnols, portugais, polonais, italiens, russes, hongrois (comme Sarkozy), etc. sont devenus des Français à part entière. Et si la France est actuellement aux prises, dans des banlieues qui sont des zones de non-droit, avec des masses d’immigrés réfractaires à leur « francisation », c’est tout simplement que le processus d’intégration-assimilation est en panne.
La solution pour le Québec ? Je vous dirais l’Indépendance. Je suis, vous le savez, un vieux séparatiste et je demeure persuadé que pour s’extirper du multiculturalisme (et de l’interculturalisme, ce qui est la même chose) qui constitue un paradigme central du fédéralisme canadien, le Québec doit avoir en mains tous les outils lui permettant de mettre en branle une véritable et efficace politique d’intégration-assimilation des immigrants et de leurs descendants. Et pour avoir la pleine et entière maîtrise d’un tel processus, il est impératif d’être un pays indépendant. C’est ce que pensait d’ailleurs Gérard Bouchard avant d’être nommé co-président de la Commission sur les accommodements raisonnables.
lundi 11 avril 2011
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4 commentaires:
Merci M. Brassard pour la belle entrevue.
Connaissez-vous le film Maafa 21 sur Youtube?
C'est à voir. Ça vaut la peine.
Je suis d'accord sur toute la ligne avec les opinions émises ici.
À une seule exception près: je ne suis pas ou plus pour l'indépendance du Québec. Je crois qu'il est trop tard: taux de natalité trop bas, endettement extrême, syndicalisme à outrance, medias vendus à la pensée unique etc.
Cette année, je vote conservateur.
Si vous saviez comme je vous comprends!
Je suis un basque, de la même génération que vous et qui a vécu sa jeunesse sous la dictature franquiste laquelle se définisait comme antinomique du socialisme, et pourtant, comme nous disait un de mes professeurs au collége, qui se définissait comme libéral, les deux idéologies ainsi que leurs partisans sont indiscernables et totallement solubles l'un dans l'autre...
Comme vous mes idéées politiques ont évolué à peu près dans le même sens.
Aujourd'hui je suis terriblement deçu du parti québécois dans lequel j'ai crû et j'ai voté pour lui croyant qu'il nous amenerait vers un état dont les libertés individuelles seraient la pierre angulaire de ses lois et ses politiques.
l'independance je veux bien... mais menee par qui? le PQ? ces champions du social-etatisme que vous decrier?
moi je voterai OUI le jour ou le quebec mettra ses culottes et l'ADQ sera au pouvoir!
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