vendredi 5 novembre 2010

BLOC-NOTES SUR LA GAUCHE ÉCOLO-BOBO-CAVIAR

Le tsunami Républicain

Dans mon billet précédent, je me suis amusé à jouer à l’astrologue. Ce qui n’était pas bien difficile. Prévoir un raz-de-marée Républicain aux élections de mi-mandat aux États-Unis ne requerrait certes pas de fouiller dans les entrailles d’un poulet. Même nos outrecuidants et hautains écolo-bobos de la gauche québécoise l’avaient anticipé.

Mais j’ai surtout visé juste en prédisant que tous ces prétentiards allaient expliquer la défaite cinglante d’Obama par une ruée inopportune vers les urnes des dégénérés de l’Amérique profonde.

Je ne me suis pas trompé. Il fallait écouter le quatuor de Maîtres à penser que RDI avait sélectionné pour se rendre compte que les Américains venaient de commettre un crime abominable en désavouant le Génie du Potomac. C’était délirant!

D’abord, on a longuement fredonné la plus vieille rengaine de la démagogie démocratique, celle qui consiste à faire retomber la faute sur le gouvernement précédent : «C’est la faute de Bush!». Comme c’est réconfortant! Vous comprenez : si Obama est dans la bouse jusqu’à la racine des cheveux, c’est la faute de Bush! C’était pathétique à regarder! Un panel de la Gauche Démocrate!

En fait, la gogôche, au Québec et ailleurs, ne peut pas tolérer qu’on mette le moindrement en doute l’endettement gigantesque et les déficits abyssaux comme méthode de sortie de crise. Pour nos experts patentés et pour une grande partie de la classe politique occidentale, c’est la seule et unique façon de réagir à une crise économique. Or, les Américains, majoritairement, et sans équivoque, ont rejeté cette méthode et ont, à la première occasion, répudié celui qui l’a appliquée avec démesure et un néfaste entêtement idéologique.

La gauche et tous ses interprètes médiatiques ont aussi trouvé inconcevable que les Américains, majoritairement, ne veulent pas d’un régime de santé étatique, bureaucratique et fort coûteux. Comment ces abrutis ne peuvent-ils pas tomber en pâmoison admirative devant notre magnifique système public de santé avec ses longues files d’attente, ses engorgements et ses coûts astronomiques? Pour nos doctes experts, ça dépasse l’entendement!

Un autre argument, qui était parfaitement prévisible de la part de la gauche caviar qui domine dans les médias (surtout Radio-Canada) et les universités, consiste à traiter les Tea parties comme des demeurés incultes et contaminés par le racisme. C’est la voie empruntée par Richard Martineau dans le Journal de Québec, mercredi, le 3 novembre. Toute sa chronique porte sur le thème : le sublime Obama a été humilié par des Caves. C’est simple, c’est limpide et ça donne la nausée, nous explique Martineau : les Américains sont des Caves inaptes à comprendre l’immense intelligence et la grandeur messianique de leur Président. Il lui arrive donc, de temps en temps, à ce cher Martineau, de revenir se blottir dans le réconfortant giron idéologique de la Gauche, bon chic, bon genre.

Mais le dégoût est à son maximum quand il s’agit d’épiloguer sur le Tea Party. On en fait un épouvantail immonde. On lui accole les qualificatifs d’ultra, d’extrémiste, de radical, de raciste. Des ultra-conservateurs! Comme c’est ignoble, n’est-ce pas? On se refuse à voir dans ce mouvement (conservateur, il est vrai) une volonté proclamée de revenir aux principes fondateurs de la Constitution : liberté, responsabilité individuelle, limitation de l’interventionnisme étatique, refus de toute forme de collectivisme, rejet du relativisme moral. Et quand nos «progressistes» tiennent compte de cette vision affichée, c’est pour se moquer de la ringardise et du ridicule (selon eux) de pareilles convictions.

« Et si la vraie raison (du désaveu d’Obama), écrit Luc Rosenzweig, ancien journaliste du Monde, était tout simplement que la majorité des Américains trouvent que Barak Obama est un mauvais Président?...Et maintenant que va-t-il faire? Que sera sa vie? Ses amis démocrates se plaisent à évoquer le scénario de Clinton, étrillé aux midterm de 1994, et réélu triomphalement en 1996. Peut-être, mais peu probable, à moins que l’on assiste à une rapide amélioration de la situation économique. Tout d’abord une nécessaire lapalissade :Obama n’est pas Clinton et ne dispose pas de la souplesse idéologique de l’ancien président. Ensuite son «recentrage» nécessaire pour cogérer avec une Chambre hostile et un Sénat dont il faudra ménager les Démocrates conservateurs peut brouiller définitivement son image et lui aliéner les «liberals». Ce sont eux, d’ailleurs, qui ont causé la défaite d’Al Gore en 2000, en dispersant leurs voix sur le candidat «de gauche», Ralph Nader. Enfin, quoi que puissent penser nos commentateurs patentés, les Républicains ne sont pas des buses. Ils ont tiré les leçons de 1996, et ne laisseront pas Obama leur faire porter le chapeau des décisions politiques impopulaires comme Clinton le fit avec succès aux dépens de Newt Gringrich, le président républicain de la Chambre…»

Voilà une analyse pas mal plus lucide que les tirades fielleuses et les vilaines caricatures qui sont éructées par nos journaleux et gazetiers de gauche.

Et la réaction d’Obama était, elle aussi, on ne peut plus prévisible. «Il ne s’attendait pas à semblable résistance, non, il ne s’attendait pas aux tea parties, écrit Guy Mililère, un intellectuel français, conservateur sans doute, mais un connaisseur de l’Amérique. Il mise tout désormais sur le premier mardi de novembre dans deux ans, et entend tout à la fois pousser les Républicains à la faute, et s’attribuer les bénéfices de tout résultat qui s’avérerait positif. Son discours et sa conférence de presse le 3 novembre ne peuvent tromper personne : les Américains sont impatients et frustrés de ne pas voir encore de résultats, a-t-il dit. C’est faux : les Américains ne veulent pas de la politique menée. Et discernent que la situation actuelle est le résultat de cette politique. Les Américains n’ont pas encore compris, a-t-il ajouté. C’est faux encore. Les Américains, en leur majorité, ont très bien compris. Ils ont tellement bien compris qu’ils ont voté pour dire «non». Et ils attendent des Républicains qu’ils inversent la tendance, et arrêtent le train fou lancé par Obama. Obama a précisé qu’il était prêt à travailler avec les Républicains. C’est faux, toujours : ou disons qu’il est prêt à travailler avec les Républicains comme un chasseur est prêt à travailler avec ce qu’il espère être sa proie. Aux Républicains de ne pas être la proie, et de montrer au chasseur que sa poudre est humide et sent le moisi.»

Un tel point de vue n’est pas très…«radio-canadien»…ni très «Devoir», mais il nous permet d’oublier un peu les jacasseries de la gauche intello-bobo.

Jacques Brassard

Les menteries du Chaman Guilbeault (à venir)

9 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est la dénatalité qui peut détruire, au Canada et au Québec, nos beaux acquis des années de l'après guerre...

Christian Rioux a dit…

Comment tous ces beaux penseurs réagiraient-ils si des commentateurs américains osaient commenter et traiter le cons ceux qui votent de telle ou telle façon au Canada. Quel scandale ça ferait, alors pourquoi le font-ils?

Simon Leduc a dit…

Très bon papier M. Brassard. Vous avez raison, les Américains ont rejeté les politiques gauchistes interventionnistes de Barack Obama. Dans deux ans, ceux-ci vont montrer la porte à Barack Obama. Je crois qu'un candidat conservateur Comme Mitt Romney pourrait battre Obama en 2012.

Le Gentil Astineux a dit…

Vous écrivez M. Brassard :On se refuse à voir dans ce mouvement (conservateur, il est vrai) une volonté proclamée de revenir aux principes fondateurs de la Constitution"
Les beaux principes fondateurs, c'est bien beau sur papier, ces beaux principes ont été rejeté dès le lendemain. De quelle liberté parlez-vous ? Celle des Amérindiens boutés hors de leurs territoires et ou empoisonnés par la Cavalerie ? Celle des esclaves Noirs sur lesquels toute la structure économique des USA a été bâtit ? Beau début !

Anonyme a dit…

Les observateurs les plus familiers des États Unis parlent d'un retour "normal" du balancier, c'est que la majorité des électeurs américains se situent au centre-droit de l'échiquier politique. Ce retour toutefois a dépassé les limites prévues ce qui signifie qu'Obama a réussi à inquiéter sérieusement le public américain.

Mais on oublie un facteur psychologique déterminant dans ce retour du balancier, la perception que les américains ont d'eux-mêmes et de leur pays et surtout de sa place dans le monde. Un peu comme les romains du temps de la République et du premier siècle, les américains ont conscience du rôle particulier que leur pays doit jouer dans le monde. Dans la mesure où Obama a dévié du chemin tracé jusque là par les administrations précédentes, sa politique de punir les alliés et flatter les ennemis lui a valu la gifle magistrale que lui a assené l'électorat.

Obama n'est pas simplement mû par son idéologie "progressiste", son narcissisme n'est pas moins déterminant ce qui le rend incapable de reconnaître et de corriger les erreurs de son administration. Ce ne sera pas lui qui adoptera telle quelle la politique des républicains pour s'en attribuer les mérites comme le fit Clinton lors de son premier mandat. D'autre part il faudra compter désormais avec Hillary Clinton dont le poste de secrétaire d'État offre davantage sur le plan des honneurs que sur celui du pouvoir; le clan Clinton n'a pas digéré la défaite d'Hillary lors des primaires et l'absence de son nom sur le ticket présidentiel. Les clintoniens du parti démocrate n'ont certes pas lâché prise et pour peu qu'Obama poursuive avec obstination sa descente aux enfers, ils se dépêcheront d'accélérer sa chute pour accroître les chances d'Hillary en 2016.

On peut compter sur Bill et sur son charme irrésistible pour convaincre les démocrates centristes qu'avec Hillary les affaires n'auraient pas aussi mal tourné le 2 novembre 2010. Le fait est qu'Obama sentira la soupe chaude de partout y compris de l'intérieur de son propre parti, aura-t-il la résistance la sagesse et l'habileté nécessaires pour surmonter les obstacles et se rendre au fil d'arrivée en 2012?

Hélios d'Alexandrie

Anonyme a dit…

Avez-vous remarqué depuis une couple d'années, comme les étiquettes "gauchiste", "socialiste" et "libéral" ont été adroitement remplacées par celle de "progressiste"?

Ainsi, les conservateurs ont l'air d'arriérés qui s'opposent au progrès.

Les conservateurs pourraient eux-aussi se trouver une nouvelle étiquette qui envoie un message plus positif.

Gilles B a dit…

On a mis la faute de l'impopularité actuelle d'Obama sur la crise économique. Mais qu'auraient fait les Clinton, ou Gore l'aspirant, ou Obama s'ils avaient eu le siège de la présidence, en plein crise des attentats du "9/11" ?
Rappelons que le 11 septembre 2001 ne fût pas que la journée de l'attentat, mais des attentats, surtout contre des civils. Il ne me semble pas avoir entendu Bush ou les républicains accuser le terrorisme de tous leurs malheurs. Bush a assumé ses décisions, bien ou mal conseillé. En plus, il a été réélu pour un second mandat.
La main tendue d'Obama n'a rien donné contre l'idéologie qui déteste l'Amérique tout en rêvant d'y habiter. Nous avons la preuve qu'il est plus facile d'être bon orateur, que de diriger une nation démocratique de plus de 300 millions de citoyens avec 50 États.
D'autre part, il me semble que les récentes analyses économiques parlaient plutôt d'une économie artificiellement gonflée, comme cause principale de la crise américaine.

Gilles B
http://yapasdpresse.blogspot.com

zarmagh a dit…

Obama poursuit une stratégie en politique intérieure : tenter de transformer les États-Unis en un pays régi par une forme de socialisme à l’européenne, et le placer sous la dépendance d’institutions internationales en l’endettant massivement. Il poursuit une stratégie en politique étrangère : amoindrir le poids des États-Unis sur la scène du monde, et accroître le poids des dictatures et de l’ONU, détruire Israël et rendre la planète plus sûre pour les ennemis de la liberté. (Guy Millière)
http://www.drzz.info/article-obama-le-pire-president-de-l-histoire-des-etats-unis-par-guy-guy-milliere-59885766.html

Jean-Patrick Grumberg a dit…

Merci de cette mention de Guy Millière. Il me serait agréable que vous mentionniez l'origine de l'article, notre site drzz.fr

Cordialement,
Jean-Patrick Grumberg