Rien de bien réjouissant (pour moi en
tout cas) de voir le Parti Québécois complètement déboussolé et rongé par la
chicanerie et les règlements de compte. Vraiment affligeant!
Et c’est de la pensée magique que de
s’imaginer que le départ de Pauline Marois ramènerait l’unité et la concorde au
sein du parti. De toute façon, pas de Grand Timonier à l’horizon!
La vérité, c’est que le PQ n’a pas
réussi à se «recentrer» et à prendre en compte le naufrage de l’État-Providence. Car pour cela, il aurait
fallu qu’il se déleste des deux ailes radicales qui le plombent depuis
toujours. Tous les chefs du parti ont eu à subir les assauts de ces courants,
certes minoritaires, mais organisés et tapageurs. Ils ont eu la peau de
plusieurs.
Dans le cas de figure actuel, l’aile
souverainiste a refusé d’accepter la voie pragmatique de Pauline Marois.
Celle-ci consistait, non pas à évacuer l’objectif de la souveraineté du
programme, mais à considérer tout engagement référendaire comme étant, dans les
circonstances présentes, trop périlleux. Simple refus du suicide, quoi!
On connait la suite : une
cascade de démissions de députés, dont l’égérie de la souveraineté, Lisette
Lapointe. À partir de là, le PQ est apparu, et ce fut bien souvent le cas,
comme un nid de vipères et sa crédibilité s’est mise à fondre. Comment les
électeurs peuvent-ils faire confiance à un parti qui s’entredéchire brutalement
sur la place publique?
On comprend alors pourquoi Pauline
Marois n’a pas voulu guerroyer sur deux fronts et qu’elle n’a pas résisté à
l’autre aile radicale, l’écolo-gauchiste. Le programme est donc resté un
programme social-démocrate orthodoxe, fondé sur l’interventionnisme étatique et
de nouvelles dépenses massives. Par conséquent, un programme déconnecté de la
réalité du Québec contemporain faite d’un endettement incontrôlé et d’une
fiscalité excessive. On y a ajouté, pour faire tendance, le bric-à-brac de
l’idéologie verdoyante.
Cet ancrage à gauche explique, par
exemple, le recrutement de candidats écolos «pur jus». Et aussi, chez certains
députés paniqués, cette tentation délirante de s’allier avec Québec Solidaire,
un parti résolument socialiste, pour ne pas dire communiste. Tant qu’à déraper,
faisons-le le plus grand-guignolesque
possible, n’est-ce pas?
Et pendant que le PQ se préoccupe de
conserver la corpulence de l’État et s’engage à donner vie aux lubies écolos
hostiles au développement, il oublie la mission d’origine du nationalisme
québécois, soit la défense et le renforcement de l’identité nationale.
Notre langue est de nouveau en
position de recul. L’école est devenue la proie d’une technocratie déracinée
qui en a fait un laboratoire du multiculturalisme ou l’on inculque à nos
enfants le relativisme moral, l’oubli de notre parcours historique et le rejet
du patrimoine et des valeurs issus de notre appartenance à l’Occident
judéo-chrétien. De plus, nous sommes incapables d’intégrer convenablement les
nouveaux venus, ce qui accentue le processus de minorisation dans la région de
Montréal.
Dans ces heures sombres que nous vivons comme nation, en plein
désarroi identitaire, on aurait pu espérer que le PQ, plutôt que de s’engluer
dans l’écolo-gauchisme, retrouve sa raison d’être et son âme et mette en branle
une grande offensive contre le multiculturalisme d’État dans le but de
renforcer l’identité nationale. Si l’on veut que la souveraineté demeure une
option d’avenir, il est impérieux de stopper le dépérissement identitaire qui
mine la nation.
Jacques Brassard
11 commentaires:
Pour la première fois depuis que nos ancêtres ont foulé le sol du continent nord-américain, une génération s’apprête à laisser moins à ses enfants que ce dont elle a hérité. Les 40 ans et moins sont maintenant assurés de vivre collectivement plus pauvres que leurs parents... p. 17
http://www.cqv.qc.ca/fr/sur-la-crise-economique-au-quebec-0
Très bon article qui illustre à merveille la dérive actuelle de la politique québécoise.
Maintenant, les péquistes sont "pognés" avec les référendums d'initiative populaire et le vote à 16 ans...
J'ai hâte de les voir défendre ça durant la prochaine campagne électorale.
Si Pauline Marois avait été invitée à aller relever de nouveaux défis, selon les vœux des deux tendances que vous nommez, le P.Q. s’en serait allé tout droit à l’abattoir à l’élection prochaine.
Les intrigues du député Drainville commencent à fatiguer bien plus que l’acharnement des anti-Marois. Ces soldats qui sont toujours à mettre sur la table leurs états d’âme, qui avancent constamment des propositions qui passent sous le radar de l’électorat, sont généralement de fameux fouteurs de merde. Il y a un parti pour cette sorte de souverainistes. Et ce n’est pas le P.Q.
Mr Brassard , j'ai commencé a militer avec Lucien Lessard et ait terminé avec René Lévesques , dans les premiers temps ou la cause commenca son individualisme , et le tout ne cessa de descendre jusqu' a ce jour .
Le PQ doit disparaitre. N'espérons plus rien de ce parti qui sombre dans le ridicule et le gauchisme de salon.
Et quand j'ai entendu Pauline Marois reprendre la même formule que Gilles Duceppe, et essayé de faire peur au Québécois, à propos des conservateurs et de Harper, là j'ai compris réellement qu'il n'y a plus rien à faire avec ce parti.
Un parti déboussolé, voila qui le décrit parfaitement.
Votre commentaire frappe dans le mille , le PQ va connaître le même sort que le Bloc.
RIP
Si le PQ continue de fleurter sur le terrain des communistes de Québec solidaire, ce dernier fera ce que le NPD a fait au Bloc... Le PQ a force d'avoir le même message que le PLQ, le parti vert et QS, va disparaître. Les gens vont penser: "Tant qu'à voter socialiste et vert, votons pour QS ou le parti vert, au diable le PQ."
peut-être que si Jacques Brassard n'avait pas démissionné, ça irait mieux
J’en ai plein ma tuque d’habitibien du relativisme culturel. Nous voilà rendu avec du relativisme de religion. Tout n’est bas égaux en ce bas monde. Je suis rendu début soixantaine j’en suis rendu à ma 5e infarctus et je souhaite que ma prochaine sera la dernière car j’en ai marre de devoir toujours tout expliquer à la gauche relative.
Papitibi Docteur en droit des médias.
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