dimanche 30 janvier 2011

LE SAC D'EMBROUILLES

L’arrivée de Lucien Bouchard dans le sac d’embrouilles que constitue l’affaire des gaz de schistes au Québec a suscité des réactions on ne peut plus prévisibles.

Du côté du gouvernement, premier responsable du gâchis, soupir de soulagement! Ouf! Enfin! Quelqu’un de crédible, et qui n’a pas la réputation d’être poltron, va être en mesure de ramener le débat sur le terrain rationnel. Le gouvernement, qui a l’habitude de se planquer dans le placard à chaque fois que les chamans écolos fulminent contre tout projet de développement économique, va pouvoir sans doute continuer de faire l’ectoplasme.

Attendons voir, se dit fort probablement le Premier Ministre. S’il s’aperçoit que sa cote de popularité poursuit sa dégringolade, il pourrait bien trouver que le moratoire est une bonne idée et laisser tomber sa ministre des Ressources Naturelles. Ce ne serait pas la première fois qu’il agirait ainsi. Rappelons-nous, il a déjà largué ses ministres dans les dossiers du Suroît et du Mont Orford. Et dans le dernier cas, c’était pourtant son ministre préféré, Claude Béchard, qui était impliqué.

Quant au clergé écolo, rien de bien surprenant de sa part. Une réaction genre pisse-vinaigre! Ça pourrait se résumer ainsi : « Mais qu’est-ce qu’il vient foutre celui-là dans notre petite guéguerre au scénario si bien ficelé? On va l’éreinter cet enquiquineur! ». On comprend leur arrogance. Ces prêcheurs verts ont déjà mis en pièces André Caillé, un homme honorable et respectable. Il faut dire que ce sont des peignes-cul hargneux pour qui tous les moyens sont bons quand il s’agit de disqualifier un adversaire.

Et le PQ dans tout ça? Ah! Le PQ avait l’air plutôt coincé! Ce qui prit la forme d’une réitération péremptoire et tranchante de la demande d’un moratoire sur l’exploration des gaz de schiste, et aussi de balourdises gênantes comme l’affirmation que Lucien Bouchard devrait ressentir de la honte en se regardant dans le miroir (dixit Pierre Curzy)! M’enfin!

Comment en est-on arrivé à ce merdier? Et quels sont les défis que devra relever Lucien Bouchard?

D’abord, je dirais qu’il devra affronter une culture anti-développement économique très fortement enracinée dans bien des couches de la société québécoise. Ça fait des décennies que les Verdoyants et la gauche prêchent la perversité du développement économique et le caractère nocif de l’entreprise privée. On pourrait faire une longue liste de projets créateurs de richesse qui ont eu à subir les assauts hostiles du clergé écolo soutenu par une fraction substantielle du peuple québécois. Pensons seulement au Suroît, à Rabaska, à l’éventuel projet d’exploitation d’un gisement d’uranium, à n’importe quel projet hydroélectrique, à l’exploration pétrolière dans le golfe, et vous conviendrez que développer l’économie du Québec, c’est une tâche herculéenne qui exige une patience angélique et un courage indomptable.

Il faut quasiment être masochiste parce qu’au Québec tout promoteur d’un quelconque projet économique doit s’attendre à être abreuvé d’injures et à être traité comme un immonde agresseur de Mère-Nature par toute la confrérie de chamans verdoyants.

Même François Cardinal, de la Presse, pourtant connu comme un scribe écolo, le reconnait. « Partout dans le monde, écrit-il, la découverte d’énormes gisements gaziers seraient accueillie avec des feux d’artifice. Partout…sauf au Québec.»

Est-il possible d’éradiquer cette idéologie toute centrée sur le rejet du développement économique et la diabolisation de l’entreprise privée? Certainement pas en criant ciseau! Mais il faut au moins ne pas lui laisser toute la place dans les esprits et sur la place publique.

À cet égard, le gouvernement ne joue pas son rôle. Mis à part la ministre des Ressources Naturelles qui évoque de temps à autre les retombées positives et bénéfiques de la mise en valeur de cette ressource, le Premier Ministre, ses ministres et ses députés se terrent dans leur cénacle… comme les apôtres avant la venue de l’Esprit Saint!

Espérons que l’arrivée de Lucien Bouchard dans le dossier des gaz de schiste les incitera à riposter de façon articulée à la désinformation systématique et au catastrophisme sans vergogne propagés par les gourous écolos (les patentés comme Guilbeault et Bélisle, les «doctorisés» comme David Suziki et tous les sous-diacres de villages à leur suite). Imaginez! Même José Bové, décrit par le Journal de Québec comme un «altermondialiste à l’action et au verbe éclatants» (n’importe quoi!) est mis à contribution. En fait, les actions de cet Astérix de pacotille ont été le pillage d’un Mc Do et le fauchage d’un champ d’OGM.

Parce que, voyez-vous, dans ce dossier, la désinformation a fonctionné…à plein gaz! Tous les pires scénarios apocalyptiques ont été jetés à la figure des promoteurs; André Caillé a été conspué de façon répugnante; les médias se sont faits les vecteurs complaisants (pour ne pas dire serviles) de la propagation de toutes espèces de catastrophes appréhendées.

Les émanations de méthane par exemple, baptisés fuites, sont désignées comme des calamités d’une extrême nocivité. Un pas de plus dans la désinformation, et on évoquerait les nuages de gaz moutarde qui décimaient les rangs des poilus de la guerre 14-18.

Ces émanations sont des incidents normaux dans ce genre d’industrie. Et on apporte rapidement les correctifs. Il n’y a pas péril en la demeure.

Même exagération concernant la contamination hypothétique des nappes phréatiques. À en croire les prêcheurs d’apocalypse, les eaux souterraines seront irrémédiablement viciées. Ce qui est un grossier mensonge. Y a-t-il un risque? Il y a toujours des risques. Et il y a toujours moyen de les circonscrire, de les prévenir et de remédier à des défaillances inattendues. Si on avait appliqué, depuis la naissance de l’humanité, le principe de précaution de la façon dont l’entendent les écolos, on vivrait encore dans les cavernes et il n’est pas du tout certain qu’on aurait «inventé» le feu (trop de risque de se brûler!).

Ce qu’il convient de faire, face à ce catastrophisme débile, c’est une démonstration que l’exploration et l’exploitation de cette ressource naturelle peuvent se faire dans le respect et de l’environnement et des populations concernées. Le rapport du BAPE va certainement proposer des balises et des façons de faire appropriées.

Nul besoin d’un moratoire! Parce que tout le monde sait très bien ce que signifie un moratoire pour les Verdoyants. Ça veut dire pas de développement du tout…aujourd’hui, demain et à tout jamais! Et même si le gouvernement et l’industrie s’engagent à prendre toutes les précautions requises et à bien encadrer les opérations, ce sera toujours NON pour les écolos! Cessons d’être naïfs envers les Verts. Ils nous mystifient avec leur concept-mirage de Développement Durable. Le fait est que, par le plus curieux des hasards, le développement n’est JAMAIS durable. C’est comme la licorne où le Yéti, ça n’existe pas!

Il est aussi évident que le PQ, en réclamant un moratoire, soutient de facto l’abandon pur et simple de la mise en place d’une filière gazière au Québec. Je sais bien que Mme Marois va nous dire : « Non! Non! Ça ne signifie pas un renoncement ad vitam aeternam! On pourra lever le moratoire…un jour! ». Ah! Oui! Vous pensez pouvoir le lever? Le moratoire sur l’exploration et l’exploitation du pétrole dans le golfe St-Laurent est toujours en vigueur et ça fait plus de dix ans. Et il n’est toujours pas question de le lever. Pendant ce temps, Terre-Neuve agit et a autorisé des forages sur un site très prometteur appelé Old Harry.

Je viens tout juste de prendre connaissance d’un texte remarquable signé par un habitant (depuis 35 ans) de Saint-Édouard-de-Lotbinière. Il s’appelle Gaétan Soucy.

Il nous raconte comment l’entreprise Questerre Energy a procédé pour obtenir l’approbation de la population à l’égard d’un projet d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste sur le territoire de la municipalité.

Dieu sait pourtant que les opposants se sont fait entendre avec le brouhaha habituel. Mais, selon M. Soucy, il a quand même été possible « d’obtenir l’information sans ingérence indue » et « plus de 90% des propriétaires fonciers ont donné leur accord au projet et apposé leur signature à cet effet ».

Je pense qu’il n’y a pas grand monde qui était au courant de cet évènement. C’était forcément sans le moindre intérêt pour les médias. 90%! C’est pas rien! Mais je suis sûr que pour les chamans Guilbeault et Bélisle, ces 90% sont des naïfs et des abrutis qui se sont faits embobiner par la diabolique entreprise capitaliste. Le clergé écolo est toujours méprisant envers tous ceux qui ne le vénèrent pas.

La conclusion du texte de M. Soucy est percutante.

« Ce n’est pas un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste qu’il faut, écrit-il, mais un moratoire sur la désinformation entourant la question. On ferait bien d’y adjoindre également un autre moratoire, celui-là sur le militantisme fanatique de petites cliques qui se prétendent dépositaires de la vérité absolue et cherchent à imposer leurs idées sous le regard bienveillant des médias, de gré ou de force, à toute la population, et ce, au détriment d’un débat d’idées serein et libre. »

Ce qui s’est passé à Saint-Édouard-de-Lotbinière devrait inspirer Lucien Bouchard et toutes les entreprises gazières. Et le gouvernement aussi. C’est la preuve que les Québécois, s’ils parviennent à se désengluer de la désinformation et du catastrophisme, peuvent soutenir le développement économique.

Jacques Brassard

lundi 24 janvier 2011

LE CUL-DE-SAC

Le sondage d’opinion sur le rapport de la commission Bastarache ne comporte aucune surprise.

Avant même que les travaux débutent, les jeux étaient déjà faits. Marc Bellemare était vainqueur haut la main du concours de crédibilité entre lui et M. Charest et, une fois les audiences terminées et le rapport rendu public, Marc Bellemare est toujours le gagnant.

C’est lui qu’une très forte majorité de Québécois considèrent comme le «porteur de vérité» dans ce combat de coqs autour de la nomination des juges relevant de l’État québécois (n’oublions pas que la grande majorité des magistrats sont nommés par le fédéral). Il n’y a sans doute que les partisans libéraux «purs et durs» qui croient que le PM Charest dit la vérité dans cette affaire.

Comment cet homme politique (je parle de M. Charest, bien sûr!), réputé si perspicace et si habile, a-t-il pu concevoir et mettre en place un piège politique aussi dévastateur pour sa propre crédibilité?

Certains partis politique prétendent qu’il voulait faire diversion et faire oublier la revendication majoritaire d’une commission pour faire la lumière sur les allégations de corruption, de collusion, de chantage, de magouille et de violence qui émanent de l’industrie de la construction. Peut-être!

D’autres affirment que M. Charest a voulu régler ses comptes avec quelqu’un qu’il voit comme un traître et un déloyal. Et qu’il a donc été guidé par l’agressivité et la détestation que Marc Bellemare lui inspirent. Peut-être bien aussi!

Mais dans les deux hypothèses, diversion et règlement de compte, il a mis en veilleuse sa sagacité habituelle. Il a très mal flairé l’état d’esprit du peuple et il n’a pas vu qu’il se piégeait lui-même et que, par conséquent, il était assuré d’être mis KO dans un combat dont l’enjeu était la crédibilité.

Mais ce qui est surtout déplorable dans toute cette mascarade, c’est de voir combien ce climat politique délétère et insalubre a eu pour effet d’amplifier la dévalorisation de la classe politique et, par voie de conséquence, le discrédit qui pèse sur l’action politique elle-même.

Et personne n’y échappe. Aucun parti. Aucun acteur politique. L’adage «Tous dans le même sac!» s’applique totalement.

Je dis «amplifier», car il est bien connu que depuis une quinzaine d’années il existe dans nos sociétés occidentales une perte de confiance substantielle à l’égard des acteurs politiques, toutes tendances confondues.

Mais chez nous, au Québec, il est évident que le vaudeville autour de la nomination des juges et les exhalaisons nauséabondes en provenance du milieu de la construction ont eu pour résultat d’accentuer encore davantage le discrédit généralisé de la classe politique.

Dans une démocratie, un tel phénomène est à la fois affligeant et angoissant. Car en plus de faire grimper le niveau de cynisme chez les citoyens, il consolide le désintérêt et l’indifférence à l’égard du politique. C’est le règne décourageant du «Bof!».

Dans de telles conditions, il est toutefois à peu près inéluctable que l’alternance amène le Parti Québécois au Pouvoir. Mais ça se fera sans enthousiasme et sans beaucoup d’espoir.

Pourquoi, me direz-vous? Parce que j’appréhende qu’à la suite du Congrès qui aura lieu au printemps, le parti que j’ai représenté pendant 25 ans à l’Assemblée nationale ne soit pas en mesure de faire les virages qui s’imposent et de mettre au rancart le vieil atavisme étatiste qui l’afflige depuis sa fondation.

Je connais très bien le fonctionnement des congrès du PQ, ayant participé à presque tous en quarante ans. Les militants vont donc examiner (très studieusement d’ailleurs) et adopter un lourd catalogue de propositions, toutes qualifiées il va sans dire de «progressistes», et don l’application aura sans aucun doute pour effet d’élargir le rôle de l’État dans nos vies.

Je voudrais bien me tromper, mais je crains que, lors de ce congrès, le PQ renonce à envisager des réponses adéquates aux questions préoccupantes et incontournables sur la dette publique (225 milliards de dollars!), l’ampleur des déficits budgétaires, la lourdeur de la fiscalité, l’empilement de politiques et de programmes étatiques dont les coûts dépassent nos moyens depuis des décennies, le gouffre financier de la santé couplé à une détérioration constante des services, les blocages et les nuisances multiples (sous la forme, par exemple, de moratoires ineptes) qui entravent la création de richesse, la dépendance honteuse de l’État québécois envers le régime de BS fédéral (8,5 milliards de péréquation provenant pour l’essentiel de l’Alberta), une réforme de l’éducation qui confine au désastre, un échec patent en matière d’intégration des immigrants, un quota annuel trop élevé d’immigrants reçus, un cours d’Éthique et de Culture religieuse qui constitue une agression délibérée de la technostructure contre notre substance identitaire, une langue et une culture nationales de plus en plus bafouées.

Je ne dis pas qu’il n’y a aucun militant du PQ qui soit conscient du naufrage en cours. Mais comme le congrès sera sous la domination de l’aile gauche du parti (ce fut presque toujours le cas), on peut être certain qu’elle va tuer dans l’œuf toute tentative de jeter un regard neuf sur toutes questions énumérées plus haut. Il suffira de rendre honteux les militants en leur faisant prendre conscience qu’ils sont en train de «virer à droite». Accusation toujours efficace et qui paralyse tous ceux qui, depuis des décennies, s’enorgueillissent d’être des «progressistes». Au PQ, dire à un militant que sa proposition n’est pas «progressiste» a pour effet immédiat de la mettre au rancart.

Par conséquent, l’arrivée au Pouvoir du PQ avec Pauline Marois comme Première Ministre ne fera pas disparaître le discrédit populaire qui affecte l’action politique. Le peuple va continuer de ne plus faire confiance à la classe politique. Et il va persister à se conduire de façon paradoxale, se scandalisant de la situation financière désastreuse de l’État québécois tout en réclamant l’intervention du gouvernement pour tout problème qui l’accable.

Pourquoi pensez-vous que François Legault tarde tant à rendre public son manifeste. Parce que s’il est trop «brutal», trop «sans ménagement», avec son diagnostic et les mesures inévitables et douloureuses qui en découlent, il devine sans doute que sa cote de popularité (très élevée quand il est muet) va dégringoler.

Les Québécois, souffrant d’une forte addiction à l’État, vont probablement adhérer à son diagnostic (même s’il est d’une franchise rebutante), mais ils vont sans doute se rebiffer et se braquer face aux solutions «lancinantes et pénibles» qui y sont rattachées.

Suis-je trop pessimiste? J’aimerais bien me tromper. Mais une idée très déplaisante ne cesse de me turlupiner : nous nous résignerons à la mise en œuvre d’un vigoureux et rigoureux redressement national que lorsque nous y serons contraints. Pas avant.

Il est quand même …ironique que ce qui empêche cette contrainte de surgir, ce soit cette transfusion monétaire annuelle du bon Samaritain albertain. Si nous ne pouvions pas compter sur ce «fixe» de 8,5 milliards (c’est une dose coûteuse), nous serions bien obligés de passer à la désintox. Et d’entreprendre de nous sortir du cul-de-sac dans lequel (comme la Grèce, l’Irlande et bien d’autres) nous sommes enfermés.

Jacques Brassard

mercredi 12 janvier 2011

À GAUCHE TOUTE!

J’aime bien Richard Martineau. Je suis rarement en désaccord avec son propos. C’est un flamboyant chasseur de contradictions et d’incohérences (Oh! Pardon! Une métaphore guerrière!).

Mais dès qu’il s’agit de la politique américaine, il réactive le vieux logiciel de gauche et il débite les poncifs et les clichés de la gauche Démocrate.

Et il rejoint ainsi les rangs des Maîtres-Penseurs certifiés de la gauche québécoise qu’on voit et qu’on entend pontifier sur les plateaux et qui ne font que retransmettre mécaniquement l’indécent discours de récupération de la tuerie de Tucson par la gauche américaine.

Cette fusillade meurtrière est une terrible tragédie. Le tireur détraqué de 22 ans a tué six personnes et gravement blessé une représentante Démocrate, Gabrielle Giffords. Et parmi les morts, il y a une petite fille de 9 ans.

Les gauchistes américains ne se sont pas recueillis très longtemps. Ils ont presque immédiatement réagi et ils ont vite identifié les responsables de ce massacre.

D’abord, ils ont ciblé (Oups! Une autre métaphore guerrière!) la cause première : « la violence de la rhétorique de la droite américaine », ce que la presse appelle l’ultra-conservatisme (quelle bête immonde!). Et cette droite infecte et violente a un visage : les tea parties!

Sincèrement, comment les partisans des tea parties peuvent-ils inciter au meurtre alors que, de toute évidence, ils s’inscrivent dans le processus démocratique de la vie politique américaine? Comment peut-on les accuser de violence alors qu’ils veulent changer les choses par la voie législative, donc en toute légalité? Rappelons et signalons qu’ils ont organisé d’immenses manifestations (dont une entre autres a rassemblé plus d’un million de participants), sans la moindre échauffourée et sans aucune atteinte à la propriété.

Ce qui est loin d’être le cas, ai-je besoin d’insister, des manifestations gauchistes, pacifistes et altermondialistes, qui s’achèvent toujours par des affrontements violents avec les forces de l’ordre et par des destructions de biens publics et privés.

Au temps de George W. Bush, il y avait dans ces dernières manifestations de nombreuses pancartes et affiches où l’on pouvait lire ce slogan d’une gentillesse extrême : « Kill Bush! ». En comparaison, les métaphores de chasseuses de grizzly de Sarah Palin sont plutôt fades.

Ah! Sarah Palin! La voilà, la monstrueuse harpie qui s’est glissée dans le cerveau du tueur de Tucson pour le conduire au meurtre. Elle a utilisé des «points de mire» pour désigner les circonscriptions démocrates à conquérir. Ce serait là une incitation subliminale au crime! En 2004, cependant, c’était tout à fait convenable, pour les Démocrates, d’utiliser des «cibles» pour identifier les États où il fallait absolument devancer Bush.

Comment peut-on s’offusquer de l’utilisation d’une rhétorique guerrière et de graphismes empruntés au monde de la chasse uniquement quand il s’agit des Républicains et de la droite, et faire preuve d’une indulgence nauséabonde quand cela concerne les Démocrates? Cette indignation sélective à géométrie variable est un phénomène plutôt sordide qui illustre bien le côté tartufe de la gauche …planétaire.

Ah! J’oubliais! Il faut aussi mettre Fox News au banc des accusés. Le tueur de l’Arizona devait être sûrement branché jour et nuit sur cette chaîne maudite.

Pourtant, il est déjà bien évident que la gauche américaine a, dès le départ, mis en mouvement une stratégie de récupération politique (politicienne, devrais-je plutôt dire) de la fusillade de Tucson dont l’objectif est de culpabiliser la droite conservatrice. La gauche espère ainsi que les Républicains et les tea parties, traumatisés par la culpabilité, vont freiner leur ardeur à combattre les politiques étatistes d’Obama. À la guerre comme à la guerre, n’est-ce pas? Tous les moyens sont bons pour stopper l’adversaire, y compris l’exploitation politique d’une tuerie.

Mais ça ne marchera pas. L’action politique de la droite conservatrice américaine est non seulement parfaitement légitime mais pleinement respectueuse des processus démocratiques et des fondements de la Constitution. Il n’y a donc aucune raison de baisser pavillon et de rendre les armes (Merde! Encore des métaphores guerrières!).

La récupération politique du massacre de Tucson par la gauche américaine a quelque chose de dégoûtant. Et comme d’habitude, dans de telles circonstances, nos intellos et nos scribes se comportent en courroies de transmission des fantasmes vertueux de cette gauche …tellement pharisienne. Ils sont tous arrimés solidement à la gauche américaine et ils ne se nourrissent qu’exclusivement de la presse de gauche. Et c’est parmi eux que les chaînes de télévision recrutent leurs «experts». J’ai eu l’occasion d’en entendre une à TVA : une sorte de poupée parlante qui récitait les ritournelles de la gauche : violence du discours de droite, virulence des tea parties, incitation au crime par Sarah Palin, lessivage des cerveaux par Fox News.

Nos «experts» québécois en matière de politique américaine, en tout cas ceux et celles que l’on voit et entend à la télé, sont tous interchangeables. Il n’y a chez eux qu’une seule grille de lecture et qu’un seul credo et c’est celle et celui de la gauche américaine. L’uniformité idéologique de nos «experts» est digne des régimes totalitaires.

Et ce qui me désole, c’est que même Richard Martineau, quand il s’agit des États-Unis, met en veilleuse sa lucidité légendaire et son sens critique si décapant pour se faire le messager docile de la gauche américaine.



Jacques Brassard

mercredi 5 janvier 2011

BLOC-NOTES III

BYE! BYE!

Le Bye! Bye! de cette année était comme d’habitude largement imprégné de l’idéologie propre à Radio-Canada et au gratin artistique, soit celle de la gauche bien-pensante et de la rectitude écologique.

Partant de là, il était donc prévisible que Stephen Harper, incarnation de la droite présumée obscurantiste, soit présenté comme un personnage débile et inculte. Car, c’est bien connu, l’intelligence et la culture ne logent qu’à gauche. C’est ce stéréotype qui sert de pierre d’assise à presque tous les sketchs politiques à prétention humoristique. Je me souviens, par exemple, d’une saynète de RBO sur les gens d'Hérouxville qui s’étaient dressés contre l’islamisme. Ils étaient tous représentés par des personnages complètement dégénérés et consanguins il va sans dire : des zombis aux cerveaux ramollis. Même schéma avec le PM Harper. Pas très comique tout ça!

Quant à la rectitude écologique, elle fut véhiculée dans une scène grotesque où l’on voit un Jean-François Mercier complètement déchaîné pourchasser André Caillé avec un batte de baseball. Il s’agissait, en l’occurrence, d’anathématiser l’exploration des gaz de schiste, dépeinte comme la pire des ignominies. Concrètement, pour les scripteurs de la gauche radio-canadienne, oser envisager la création de richesse à partir d’une ressource naturelle, mérite la bastonnade. Réconfortante mentalité!

Et que dire de la dégoûtante bouffonnerie présentant le cardinal Ouellet et les cathos comme de ridicules arriérés. On se serait cru au temps des Cyniques. Cet acharnement à avilir l’Église s’explique par la hargne et la malveillance qui imbibent tous les adeptes du relativisme moral (ils pullulent au sein de nos élites bien-pensantes et parmi les scribes) à l’égard de l’Église, seule bastion de résistance face à la négation d’un ordre moral objectif et face au subjectivisme éthique. Ce qu’on enseigne désormais dans nos écoles par le biais du cours Éthique et culture religieuse. Cette résistance les met en rogne et en rage!

Notez par ailleurs que ça ne demande pas beaucoup de courage ni d’audace pour brocarder l’Église et la tourner en dérision. Les scribes et les acteurs ne risquent pas de se retrouver avec une fatwa au cul les condamnant à mort, ce qu’ils leur seraient arrivés s’ils avaient eu la témérité de se moquer de Mahomet et du Coran.

LES CHRÉTIENS PERSÉCUTÉS

Fin octobre 2010, un commando terroriste d’Al Quaïda a mitraillé les fidèles de la cathédrale de Bagdad. Bilan : 46 morts.

31 décembre 2010, une voiture piégée explose devant une église d’Alexandrie en Égypte. Bilan : 21 morts et 79 blessés.

C’est juste deux exemples. On pourrait allonger la liste de ces horreurs.

Partout, dans le monde musulman, les chrétiens sont persécutés, massacrés, kidnappés, condamnés à mort pour avoir blasphémé contre Allah et son prophète, forcés de s’exiler. On leur interdit de construire et même de réparer leurs églises.

Partout, dans le monde musulman, la liberté religieuse n’existe pas. Elle est sans cesse bafouée. Tout musulman qui ose se convertir au christianisme est voué à la mort.

Et les États musulmans, où l’islam est religion d’État, tolèrent ces violences contre les chrétiens et souvent les justifient et les encouragent.

Que ce soit au Soudan (où l’on a fait un hécatombe de chrétiens dans le sud du pays), au Nigéria, au Pakistan, en Égypte, en Iran, partout, dans le monde musulman, ce n’est que brimades, exactions, destructions des lieux du culte, assassinats, atrocités envers les chrétiens.

Et partout, dans le monde musulman, de tels comportements sont considérés comme étant tout à fait légitimes et tout à fait conformes aux multiples sourates guerrières, anti-juives et anti chrétiennes du Coran.

Comment peut-on dans certains milieux bien-pensants et multiculturalistes, réussir à nous présenter l’islam comme «une religion de paix et d’amour», alors qu’elle cautionne et soutient dans tout le monde musulman la pratique d’une véritable politique de purification religieuse? Déjà, les communautés chrétiennes, pourtant présentes au Proche et au Moyen-Orient bien avant l’arrivée de l’islam au VIIe siècle, décroissent à vue d’œil. Terrorisés et persécutés, les fidèles quittent leurs patries vers des pays où leur foi ne sera pas brimée. Elles vont finir par disparaître complètement comme les communautés juives avant elles.

«L’islam, écrit Ftouh Souhail (avocat au barreau de Tunis), dans le blogue DRZZ, montre qu’il incarne la haine, l’intolérance, les insultes, le racisme et la violence. L’islam est une religion qui, malheureusement, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine. Cette violence vise tous les non-musulmans et tous les musulmans considérés comme de mauvais musulmans, parce qu’ils n’observent pas scrupuleusement les lois coraniques.»

Et que fait l’Occident, berceau du christianisme et supposément porteur des valeurs judéo-chrétiennes, devant tant d’atrocités? Rien! Où presque rien! En Occident, on ferme les yeux! Où on regarde ailleurs! On ne veut pas voir les souffrances infligées par les musulmans aux chrétiens.

On ne veut surtout pas se souvenir de nos racines judéo-chrétiennes. Car il faudrait alors considérer tous ces chrétiens assassinés…comme nos frères. Tout de même! Trop dérangeant! Ce serait vraiment pas très moderne, pas vraiment du dernier cri, que de se soucier du sort de pauvres naïfs plutôt simples d’esprit qui, au fin fond du Pakistan, ou dans les bidonvilles du Caire, croient encore dans le Christ! De pauvres arriérés, comme on les appelait dans le dernier Bye! Bye!

Ça donne la nausée de voir ainsi nos élites occidentales abandonner à leur triste sort ces communautés chrétiennes martyrisées.

Il y a même des gouvernements qui ont offert leurs condoléances au Président égyptien Moubarak! Faut le faire! Aucune condamnation bien sentie! Aucune indignation devant l’absence de volonté véritable du gouvernement égyptien de défendre la vie et la liberté de religion de la communauté copte. Pas du tout! «Mes sympathies, M. le Président», tel est le message insignifiant qui émane des États occidentaux!

Lorsque Israël, écoeuré de recevoir sur la gueule une pluie de roquettes en provenance de gaza, décide de riposter, qu’arrive-t-il? D’abord, des blâmes bien virulents contre l’État hébreu venant du monde entier; ensuite le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU (une loufoquerie où siègent d’exemplaires démocraties, telles la Lybie, Cuba et l’Arabie Saoudite, tellement obsédées par le respect des droits humains) qui condamne sans ménagement la «barbarie juive» et qui met sur pied illico une commission d’enquête pour identifier les «crimes» d’Israël; puis, le Conseil de Sécurité de l’ONU se démène pour adopter une résolution afin d’arrêter les hostilités; et enfin le Parlement européen s’étrangle d’indignation devant la disproportion de la réplique israélienne. Bref, ça bouge, ça grouille et ça hurle.

Mais quand les chrétiens se font massacrer en terre d’islam, Dieu que la diplomatie se fait doucereuse, discrète et obséquieuse!

Il y a une vaste opération d’épuration religieuse, par la terreur et la violence, qui a cours depuis des années dans le monde musulman, et l’Occident somnole. Quelle infamie et quel avilissement!

Je vous le dis sans détour, j’en suis profondément dégoûté!

2011 : UN COUP D’ÉTAT

Je vous l’annonce, à moins que vous ne le sachiez déjà, la droite vilaine et sans cœur envisage un coup d’État en 2011. Réseau Liberté-Québec veut s’emparer du pouvoir et nous plonger dans l’enfer.

Mais, heureusement, la chevalerie syndicaliste va faire rempart et empêcher cette ignominie. Les trois mousquetaires de l’Alliance Sociale (Claudette Carboneau, Réjean Parent et Michel Arsenault), avec toute la clairvoyance qu’on leur connait et leur magnifique sens du Bien Commun (leur bien!) et malgré leurs modestes ressources, vont se sacrifier pour combattre et terrasser la droite épaisse, égoïste et méchante.

Que le bon peuple soit donc soulagé, les champions de l’étatisme veillent au grain. Ils le proclament, un autre Québec est possible. Et ils vont le faire naître. Cet autre Québec, chers contribuables, c’est …plus d’impôts, plus de taxes, plus de dettes et plus d’État!

Rassurez-vous, chers citoyens, ils veulent votre bien…et ils l’auront!

Jacques Brassard